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1700 et des poussières avec Florian Cuennet et Fabien Page

Florian et Fabien bonjour, comment allez-vous ?

Fabien & Florian : Bonjour, nous allons bien, merci, bien qu’un peu fatigués et stressés par la finalisation de « 1700 et de poussières », qui est enfin sous presse… Nous serons plus détendus lorsque nous aurons vu le résultat (si tout se passe bien !).

Vous en 4 mots…

Florian : Bougon, impatient, curieux, casanier (ça fait un beau portrait, tiens !).

Fabien : Anxieux, pragmatique, travailleur, fantasque.

Parlez-nous de « 1700 et des poussières », qui a eu l’idée de cette BD ?

Fabien : « 1700 et des poussières » est un ouvrage collectif dont le but avoué est de mettre en valeur les dessinateurs de la région fribourgeoise.

Nous nous sommes dit que c’était une bonne idée quand, au fil des rencontres, nous nous sommes rendu compte du véritable vivier de talents qu’est notre jolie petite région… (l’album est, par ailleurs déjà en précommande sur www.fleurs-bleues.ch).

Mais pour répondre précisément à votre question, l’idée est venue, telle une apparition mystique, lors d’un apéro.

Je fus le premier touché par la grâce… Puis ce fut au tour de Florian…

Vous pensez que les auteurs de BD sont moins valorisés que les auteurs ou c’est équilibré des deux côtés ?

Florian : C’est une vaste question à laquelle il me semble impossible de répondre brièvement. Pour faire court, disons qu’il y a d’une part plusieurs catégories d’auteurs, tant au niveau de la BD que du roman ou de la nouvelle, et plusieurs manières de comprendre la valorisation, d’autre part. D’un côté, j’aimerais répondre qu’effectivement, en société, on sera sans doute plus facilement reconnu en tant qu’auteur de romans, mais d’un autre côté, j’aurais surtout envie de dire que les auteurs sont, globalement, mal considérés, quel que soit leur domaine. Mais ça c’est la version courte…

La BD qui vous a le plus marquée dans votre enfance…

Florian : « Les sept boules de cristal ». Je pense avoir fait des cauchemars pendant 3 ans après l’avoir lue !

Fabien : « Le schtroumpfissime » de Peyo et Delporte… La dictature expliquée aux enfants… un chef-d’œuvre inégalé.

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire

Florian : Je ne peux pas parler d’élément déclencheur. Ca m’amuse de raconter des histoires, c’est tout, et ça a été comme ça aussi loin que je me souvienne.

Fabien : Pareil, je lis de la BD depuis tout petit et je raconte des bêtises depuis toujours.

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire et illustrer.

Florian : Impossible pour moi de répondre à cela. Tout dépend de ce que je fais. Je ne serai pas nécessairement inspiré par les mêmes choses ou les mêmes personnes en fonction de ce que j’essaie d’écrire.

Fabien : Idem.

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence

Florian : Il y en a eu beaucoup… Le programme de lecture du secondaire est (ou du moins était) vraiment mal adapté à des adolescents. Mais disons « La Modification ».

Fabien : « La chartreuse de Parme », c’était un peu tôt pour ce genre de bouquins.

La BD c’était mieux avant ou pas ?

Florian : Je crois que c’était juste différent. Aujourd’hui la BD est devenue un gros business, ce qui n’a pas que des désavantages pourtant. Elle a aussi gagné en crédibilité, si j’ose dire : lire de la BD n’est plus seulement un passe-temps pour enfants. Les techniques changent, les thématiques aussi. Je trouve difficile (et honnêtement un peu vain) de chercher à comparer qualitativement les époques.

Fabien : Difficile de répondre… Avant quoi d’ailleurs ?

Il y a aujourd’hui la production, qui a explosé depuis bien quelques années, difficile de tout lire et la condition des auteurs s’est apparemment dégradée…

Et puis on a aujourd’hui un accès à l’information qui a tout changé… On peut facilement avoir accès à des œuvres étrangères plus alternatives qui n’étaient pas traduites à l’époque… De plus, pour répondre avec honnêteté à votre question, il faudrait peut-être considérer le médium d’une manière plus globale que confinée à la néanmoins merveilleuse BD franco-belge de notre enfance… Et puis la BD numérique débarque, encore craintive, mais elle aura peut-être un impact important sur la discipline….

Je pense qu’on n’a pas assez de recul, reposez-moi la question dans quelques années…

Florian : Ah oui, la BD numérique ! Là je me fais piquer mes répliques !

Le bédéiste que vous rêvez de rencontrer

Florian : C’est moche « bédéiste », je préfère parler d’auteur de bande dessinée (mais c’est vrai que c’est un peu long). Pour répondre à la question : Jodorowsky. Il a un superbe imaginaire et il a l’air complètement cinglé : deux qualités qui me plaisent beaucoup.

Fabien : Tanino Liberatore, Charles Burns, Dave Cooper… Mais j’aurais pu en citer bien d’autres.

Florian si je vous dis Bigote vous me répondez quoi ?

Florian : « Si j'étais Diable, en les voyant, parfois, je crois que je me ferais châtrer ; si j'étais Dieu, en les voyant prier, je crois que je perdrais la foi. »

Fabien : Vous faites référence au petit livre de Fleurs Bleues, j’imagine ?

Mais comme je tiens moi aussi à étaler ma culture musicale : « Dieu m'a donné la foi qui brûle au fond de moi. J'ai dans le cœur cette force qui guide mes pas. »

Fabien, imaginez-vous à un café, je vous donne la possibilité d’inviter un grand dessinateur pour parler art, ce serait qui ce grand dessinateur ?

Fabien : Alberto Breccia, mais il est mort il y a bien longtemps… Alors je choisirais José Munoz, Otomo ou Mattoti.
Florian : C’est la deuxième fois qu’on te demande UN auteur, pas trois ! T’as dû être en enfant difficile…

Si vous n’étiez pas auteur et dessinateur vous seriez…

Florian : Il faut peut-être préciser qu’on ne vit pas de notre travail en tant qu’auteurs, ni de celui que nous effectuons en tant qu’éditeurs. Du coup, en étant très terre à terre, je ferais sans doute exactement ce que je fais aujourd’hui, mais en ayant beaucoup plus de temps libre. Quant à savoir ce que je ferais de ce temps libre… De la musique, sans doute.

Fabien : J’ai toujours eu une passion pour les arts narratifs et visuels en général et pour le scénario. Je me serais donc sans doute essayé à la vidéo et à la peinture.

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

Florian & Fabien : Le succès du projet « 1700 et des poussières » aura un gros impact sur l’avenir des éditions Fleurs Bleues. Donc souhaitons-nous un plein succès avec ce livre !

Merci beaucoup Fabien et Florian d’avoir répondu à mes questions et belle continuation.

Florian & Fabien : Merci à vous !

 

Crédit photo : Mister P

 

 

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