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Céline Denjean et son nouveau thriller Matrices

Bonjour Céline comment allez-vous ?

Je vais bien, merci. Et je suis heureuse de répondre à vos questions aujourd’hui !

Parlez-nous de votre livre « Matrices », comment est-il né ? On veut tout savoir. 

J’ai visionné un reportage sur les « fermes à bébés » au Nigéria, et ce que j’ai vu m’a percutée. Je me suis immédiatement interrogée sur le désir de parentalité, un désir parfois tellement puissant que les trafiquants s’en sont emparés. À force de m’intéresser au désir d’enfant et aux trafics existants autour des bébés, je me suis interrogée sur les avancées en matière de médecine et de génétique : il est aujourd’hui possible d’obtenir un enfant issu de son ADN malgré la stérilité d’une mère, grâce à la gestation pour autrui. De là, je me suis penchée sur cette question de GPA, un sujet qui divise. Certains pays, comme la France, l’interdisent, et d’autres – des pays voisins – comme la Belgique ou l’Angleterre (à certaines conditions) la permettent. Là, j’ai commencé à me dire :si face à un même désir d’enfant, les Etats ne donnent pas la même réponse, alors, nécessairement, les trafiquants peuvent exploiter ces dissensions. C’est alors que j’ai commencé à imaginer le scénario de Matrices.,

Où avez-vous trouvé l’inspiration pour l’écriture de ce livre ? 

Comme je viens de l’écrire au-dessus, un livre est le résultat d’un processus de questions et de réflexions autour d’un thème, d’un sujet qui nous interpelle. Lorsque je tiens un sujet, l’enjeu majeur est d’essayer de voir si les esquisses d’un scénario apparaissent. Parce qu’un livre de fiction, c’est un sujet, mais c’est aussi une histoire !

Pour Matrices, je le redis, tout est parti de ce reportage concernant les fermes à bébés du Nigéria. Une réalité glaçante où les femmes sont réduites à leur fonction procréatrice.

Question un peu naïve, mais j’assume complètement : c’est le thriller qui est venu vers vous ou c’est l’inverse ? 

Difficile de répondre précisément. Le Polar a toujours fait partie de ma réalité : c’est un peu une histoire de culture familiale, d’héritage, puisque ma mère portait et porte encore un intérêt majeur au polar. Parallèlement, lorsqu’on est enfant, on vient souvent à la lecture par le biais de la littérature de genres (enquêtes, aventures, fantasy…) Quand j’ai décidé d’écrire, la question ne s’est pas posée : le genre noir s’est imposé… Aujourd’hui, si je suis honnête, je ne suis pas certaine que je prendrais le même plaisir à écrire de la littérature « blanche »

Avec tous les livres que vous avez à votre actif, est-ce que le syndrome de la page blanche, on connaît ou pas ? 

Tout auteur redoute certainement l’assèchement de son imaginaire ou de l’inventivité qui est la sienne. Pour autant, et pourvu que ça dure, je n’ai jamais rencontré ce fameux syndrome !

Qu’est-ce qu’il a de plus ce livre-là par rapport aux autres ? 

Une écriture plus resserrée, un travail de concision et donc de précision. J’ai campé des personnages forts en me contraignant à une narration qui va à l’essentiel. J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir, bien-sûr, mais je pense vraiment que ce livre constitue un vrai pas en avant vers un style plus épuré.

Un livre à 4 mains ça le ferait ou pas ? Si oui avec qui ? 

Je me suis souvent posé la question. Un tel projet m’attire et me fait peur, à la fois. Quatre mains, c’est la rencontre de deux univers, de deux imaginaires, de deux manières de travailler (plan ? pas de plan ? rythme d’écriture) et de deux styles. Je suppose que pour être vraiment satisfait du résultat, il faut trouver la bonne personne : quelqu’un avec qui ça matche totalement ! Pour le moment, ce genre de rencontre n’a pas eu lieu.

Quelles sont vos influences littéraires ? 

Je suis incapable de répondre à cette question… Certains ouvrages (de genres très différents) m’ont marquée, ont laissé une empreinte en moi… Mais je peinerais bien à dire que tel écrivain m’a influencée. Et lorsque j’écris, je ne me dis pas « Tiens, tu pourrais faire comme Pierre ou Paul, utiliser tel ou tel procédé, ou écrire à la manière de machin-chose… » J’ai pu trouver remarquables certains univers fictionnels, mais je n’ai pas le sentiment qu’ils m’ont influencée… Peut-être que je me trompe ?

Quelles sont vos sources d’inspiration pour l’écriture ? 

La réalité. Oui, elle dépasse toujours la fiction ! Lorsqu’on ouvre les yeux, qu’on scrute l’Homme, la société, l’actualité ou l’Histoire, on est possesseur d’un terreau inépuisable sur le plan de l’inspiration.

Le dernier livre que vous ayez lu, il parlait de quoi ? 

C’était « Tout ce qui est à toi brûlera » de Will Dean : il y parlait de séquestration, d’esclavagisme moderne, d’exploitation humaine.

A votre avis qu’est-ce qui fait que vos livres plaisent autant ? 

Vous pensez qu’ils plaisent ?! Tant mieux ! Eh bien, je peux avant tout nommer les points sur lesquels je m’attarde, en espérant que ce sont ceux-ci qui plaisent aux lecteurs : la psychologie des personnages qui constituent la charpente d’une intrigue, les sujets que je choisis et qui s’inscrivent dans des réalités très dures, et la mécanique de mes intrigues que je tricote avec beaucoup d’exigence afin que tout s’emboîte.

Votre recette du bonheur c’est quoi ? 

Des idées et du désir au service de l’écriture. Et, au quotidien, de l’amour, de l’amitié, de l’humour (beaucoup !), de la sincérité et du partage.

Le prochain livre de Céline Denjean, il parlera de quoi ? 

Il parlera des défis adolescents, de l’escalade dans les prises de risques et le dépassement de soi, de l’émulation de groupe à un âge où l’on se croit immortel…

Dernière question à vous poser : que puis-je vous souhaiter aujourd’hui pour demain ? 

Souhaitez-moi le meilleur à tous les niveaux, et ce sera parfait !

Merci pour cette interview et belle continuation littéraire 

Merci à vous !!!

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