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Fabien Feissli

Bonjour Fabien comment ça va ?

Très bien, merci. Je suis content de répondre à votre interview.

 

Parlez-nous de votre nouveau livre Eva. Comment est-il né ?

Eva est donc mon quatrième livre et c’est la suite de la triologie Lemania que j’ai débutée l’année passée. Le premier tome, Le Mîlenarium, raconte une prise d’otages sur une île artificielle au milieu du Léman. De la manière dont l’histoire se termine, il était évident qu’il allait y avoir une suite. Voilà donc Eva, où on retrouve les survivants de cette attaque, encore marqués par ce qu’ils ont vécu. Notamment Eliott, le personnage principal qui a une envie irrépressible de se venger. Mais lui et ses amis ne vont pas avoir le temps de souffler, les événements s’accélérent et ils se retrouvent très vite bringuebalés d’un recoin à l’autre de la Suisse romande de 2049.

 

La Suisse Romande de 2049 pourquoi pas 2050 ?

Il y a deux raisons principales à ce choix, la première c’est que, de mon point de vue, cela sonne mieux. 2050 cela a quelque chose de trop rond, de trop définitif. Ensuite, c’est une petite astuce de ma part pour pouvoir raconter le passage à l’an 2050.

 

Comment vous voyez le monde en 2049 en tant qu’auteur ?

Alors le monde je ne sais pas vraiment, j’ai surtout réfléchi à la Suisse romande. Le changement principal réside sans doute dans l’abandon des villes que l’on connaît, trop difficiles à moderniser. Mis à part quelques résistants, tout le monde vit à Lemania, une ville construite au cordeau par les promoteurs immobiliers et où les robots ont envahi le quotidien. Le travail rémunéré n’est donc plus la norme et ceux qui n’ont pas d’emploi vivent grâce à un revenu universel qui leur permet de s’investir dans du bénévolat ou d’avoir des loisirs créatifs. Il y a aussi quelques technologies qui ont pris de l’importance : les policiers ont recours à des exosquelettes pour se faire respecter, les Minitros ont remplacé les voitures individuelles et les smartphones sont devenus des puces que l’on greffe dans le poignet et qui projettent une image sur l’avant bras. Mais, dans l’ensemble, la Suisse romande ressemble beaucoup à celle que l’on connaît aujourd’hui. Les lieux sont les mêmes, les comportements humains n’ont pas beaucoup évolué et l’on retrouve certaines personnalités actuelles dans les noms de rues ou de bâtiments. Et je vais m’arrêter là, sinon je réécris les deux premiers livres ici.

 

Le syndrome de la page blanche on connaît ou pas ?

Vous allez finir par me porter la poisse avec cette question. Toujours pas mais 2018 a été une année un peu mouvementée pour moi donc je n’ai pas écrit autant que je l’aurais voulu.

 

Fiction ou réalité

Réalité. Très souvent elle dépasse la fiction. J’adore d’ailleurs les livres ou les films qui racontent des histoires vraies, ce sont les meilleurs scénarios.

 

Ce qui m’impressionne chez vous c’est votre imagination débordante, il y a pas un moment de répit, franchement c’est super. L’imagination elle vient d’où ?

J’ai lu tous les Clubs des Cinq et tous les Bob Morane quand j’étais enfant. Pour forger l’imagination et inciter à rêver, je vous assure qu’il n’y a pas mieux.

 

Ecrire pour soi ou pour les autres ?

Pour soi, principalement, parce que je vois l’écriture comme un hobby donc il faut avant tout que je prenne du plaisir à le faire. Mais, bien sûr, j’aime confronter le résultat au regard des autres.

 

Quelles sont vos influences littéraires ? Vous vous inspirez des autres pour écrire ou pas besoin ?

Au risque de me répéter, je vais citer bien entendu JK Rowling pour sa capacité à créer des univers et les auteurs américains de polars comme Coben ou Grisham pour leurs intrigues. Je ne m’en inspire pas directement mais je pense qu’inconsciement, je suis influencé par tout ce que j’ai pu lire dans ma vie.

 

Pourquoi écrivez-vous ?

Excellente question à laquelle il m’est bien difficile de répondre. Pour faire simple, disons pour le plaisir d’inventer des univers et de raconter des histoires. Mais ce serait bien que j’y réfléchisse.

 

En tant qu’auteur comment vous voyez la société actuelle, et comment vous imaginez la société de 2050 ?

Très proche de celle de 2049 décrite dans la question au-dessus.

 

Cap ou pas cap d’écrire un roman à l’eau de rose ?

De l’écrire, bien sûr, mais sera-t-il apprécié par les amateurs du genre ? Pas sûr. Dans tous les cas, il faudrait qu’il y ait un crime, un mystère ou une énigme à résoudre.

 

Ecrire à deux mains ou à 4 mains ?

J’ai toujours écrit à deux mains donc je ne peux pas vraiment comparer mais je tente volontiers l’expérience d’écrire quelque chose à quatre si l’opportunité se présente. C’est quelque-chose qui m’a toujours intrigué chez des auteurs comme Nicci French. J’ai de la peine à comprendre comment est-ce que cela peut fonctionner mais, en même temps, je me dis que cela doit être agréable de ne pas être seul face à son clavier.

 

Dans le livre Eva, il y a de la science fiction, du thriller, de la société, du futur comment vous avez dosé tous ces thèmes sans que les auteurs se perdent dans le livre ?

Cela s’est fait assez naturellement, je n’ai pas cherché à injecter absolument ces éléments, ils sont venus au fur-et-à-mesure, aussi en fonction de ce que j’avais écris avant. Il y a tout de même un élément auquel je tiens absolument, c’est l’intrigue. À mes yeux de lecteur, c’est le plus important donc j’essaie de m’y attacher autant que possible.

 

On imagine deux secondes qu’un mauvais génie vous enlève le fait d’être un auteur vous feriez quoi à la place ?

Lire et dormir !

 

Noir ou blanc ?

Disons noir parce que sans cela on ne peut pas imprimer un livre. C’est ridicule comme réponse mais je ne savais pas quoi dire d’autre !

 

3 grandes envies à réaliser dans le monde littéraire.

Une traduction dans une autre langue, de préférence exotique, me ferait extrêmement plaisir. J’adorerais aussi voir l’un de mes textes portés à l’écran. Et, puisqu’il en faut trois, je vais dire dédicacer au Livre sur les Quais à Morges, parce que j’habite à côté et que tous les auteurs en disent du bien.

 

Ce que je peux vous souhaiter aujourd’hui pour demain

Des idées et du temps !

 

Merci beaucoup pour cette interview et belle continuation littéraire

 

 

Crédit photo : Jay Louvion

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