Meimuna
Une voix solaire, une artiste qui rayonne dans la musique suisse, sur scène et en studio, Meimuna sort son tout premier EP. Une année de plaisir et de musique grâce à cette jeune artiste à l’avenir prometteur.
Bonjour Meimuna comment ça va ?
Bonjour, je vais très bien, merci !
Comment est-ce que vous définiriez votre style de musique ?
C’est toujours une question compliquée, et je dois dire que je me bats un peu contre cette manière d’enfermer les projets sous une étiquette qui ne veut au fond pas dire grand chose... Je suis inspirée par de nombreux styles de musique, dans mes playlists se côtoient Schubert, Led Zeppelin et Brassens… Donc s’il faut faire un choix, utilisons un de ces termes qui n’en disent pas beaucoup : « pop expérimentale ».
Nouvel EP, fierté absolue non ? Comment est né ce nouvel EP ?
Oui, je suis très heureuse et fière de proposer enfin mes premiers titres sur les plateformes numériques ! En réalité, je travaille sur ces chansons depuis bientôt 2 ans. Le premier titre, « Meimuna » a été le déclencheur de mon projet. J’ai dévoilé ces 3 chansons il y a déjà quelque temps, de manière un peu éparpillée, et cet EP marque enfin leur sortie officielle
J’ai écouté vos titres, pourquoi les chanter en français et pas en anglais ? C’est plus facile ou même pas ?
C’est amusant cette question… j’aurais plutôt tendance à demander aux groupes francophones qui chantent en anglais la raison de ce choix. Je pense en français, je m’exprime tous les jours en français, je me nourris de littérature francophone … ça me semble tellement logique de chanter en français ! Le langage reflète quelque chose de très important, il est un témoin de notre culture, de notre environnement, de notre vie. Bien sûr, c’est vrai qu’il est plus difficile d’écrire en français. Pourquoi ? Parce que votre public vous comprend ! Et apparemment, ça fait peur à beaucoup de monde.
Pourquoi ce nom de scène Meimuna ?
Meimuna est le nom d’une espèce de cigale. Ce symbole me plait beaucoup et, sachant que je suis rarement satisfaite de mes créations que je tente sans arrêt d’améliorer, les thèmes qui se rattachent à la cigale me parlent : la métamorphose, la renaissance, l’immortalité… De plus, en faisant des recherches, j’ai découvert des textes très poétiques qui m’ont beaucoup touchée : dans la mythologie grecque et chinoise, chez Platon, ainsi que des textes scientifiques par lesquels j’ai par exemple appris l’existence d’une espèce de cigale qui passe 20 ans sous terre, pour finalement sortir de son trou et passer une seule journée à chanter, avant de mourir… Finalement, la cigale, c’est aussi l’insecte qui chante constamment, sans se soucier de ce qui va bien pouvoir lui arriver à l’avenir. En découvrant tous ces éléments, j’ai décidé d’écrire la chanson « Meimuna », et après des heures de recherches et de travail, mon projet était sorti de terre.
Studio ou live ?
Je dois avouer que le studio offre un confort et un sentiment de sérénité difficiles à détrôner. On peut recommencer jusqu’à ce que les choses nous conviennent, les transformer comme bon nous semble… Le studio est pour moi un terrain de jeu infini ! La scène véhicule des énergies très différentes et puissantes, mais qui parfois m’effraient un peu, c’est vrai. Nous sommes toujours tributaires du matériel de la salle, de son acoustique, des techniciens, et surtout : du public. Mais lorsque tout concorde positivement, l’effet est bien plus intense et gratifiant qu’en studio !
Comment vient l’inspiration pour la compo des textes ?
L’inspiration vient en général sans prévenir, et de partout : des conversations que j’entends, des rencontres que je fais, des livres que je lis, des expositions que je visite…
Imaginez un mauvais génie vous enlève le fait d’être musicien, quelle autre forme d’art choisirez-vous ?
L’art visuel ! J’essaie toujours de mêler ces deux passions ensemble, et je me nourris beaucoup de l’art visuel pour composer (et inversement : de musique pour dessiner). Actuellement, je mène en parallèle des études d’illustration.
Terre inconnue, terrain connu ou terre connue ?
Terre inconnue
Grosse scène mythique ou concert intimiste ?
Concert intimiste.
La plus belle récompense que vous ayez reçue l’année passée …
Le Prix de la meilleure Démo de l’année au festival M4music, durant la Demotape Clinic.
Rêve ou réalité ?
Rêve qui se retrouve dans la réalité
Une première partie de rêve serait celle de …
Agnes Obel, ou Jose Gonzalez
Noir ou blanc ?
L’intensité, la profondeur et l’inconnu du noir !
60 70 80 90 ou 2010 ?
Fin des 60’s à New York et devenir copine avec Patti Smith
La ville internationale pour faire un bon concert de ouf…
Montréal
Le style de musique que vous avez du mal à écouter …
Le Trap et le Drill (je crois que c’est comme ça que ça s’appelle ; des styles de rap avec des paroles plutôt violentes et des structures rythmiques identiques et répétitives. Sans parler des clips, d’une créativité artistique rare.)
Ce que je peux vous souhaiter aujourd’hui pour demain…
Ce que je vous souhaite aujourd’hui ? De ne pas attendre demain ! De vous plonger corps et âme dans la voie qui vous rend heureux, aussi folle qu’elle puisse paraître au regard des autres, et surtout, de croire en vos projets et de vous donner les moyens de les réaliser. Je vous souhaite amour, bonheur, force et courage. (Et ce, même si vous faites du Trap ! /cf réponse précédente)
Merci beaucoup pour cette interview et belle continuation musicale
Crédit photo : Olivier Lovey