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Rencontre avec Rosalie Lowie pour la parution de ses nouveaux ouvrages « Un bien bel endroit pour mourir » et Dernier été sur la Côte ».

Bonjour Rosalie Lowie, comment allez-vous ? Très bien, merci. La sortie d’un livre est un condensé d’émotions contrastées. Un bonheur immense de le voir partir à la rencontre des lecteurs et une angoisse tout aussi immense de l’accueil qui va lui être réservé.

Parlez-nous de vos derniers ouvrages « Un bien bel endroit pour mourir » et Dernier été sur la Côte ».

« Un bien bel endroit pour mourir » est mon premier polar, qui a remporté le Grand Prix Femme Actuelle 2017, sous la présidence de Gilles Legardinier. Il est édité par les Nouveaux Auteurs. C’est un polar qui a pour décor la Côte d’Opale et plus particulièrement une station balnéaire, Wimereux. Le héros, Marcus Kubiak, est un policier profondément humain qui va être confronté à plusieurs crimes mêlant notables et migrants. C’est à la fois un roman policier avec une intrigue, du suspense, des rebondissements, des drames. C’est l’histoire aussi d’une femme sous emprise, de manipulations sordides, de faux-semblants. Je prends un malin plaisir à brouiller les pistes. Mais c’est aussi un roman où je travaille les personnages, les émotions, leurs failles, leurs errances, leurs vies. Ce polar est le premier d’une série avec le même héros et des personnages récurrents. Le second opus est « Dernier été sur la côte », qui vient de sortir le 2 septembre 2021 aux Éditions Nouveaux Auteurs 2. Dans une jolie villa de Wimereux, Jonas Becker reprend connaissance, couvert de sang, et découvre un cadavre près de lui, une ravissante jeune femme sauvagement assassinée. Il se rend compte qu’il tient à la main l’arme du crime, mais n’a plus aucun souvenir de sa soirée. Terrorisé par cette scène macabre, il appelle à l’aide son meilleur ami, Marcus Kubiak. Marcus va alors enquêter sans répit pour prouver l’innocence de son ami, aidé dans ses recherches par son équipe et l’intrépide et séduisante journaliste Zoé Rousseau. La culpabilité́ de Jonas ne semble faire aucun doute, mais la victime Flavie Robert cache un passé trouble, et les suspects dans cette affaire s’accumulent.

Pourquoi ces titres et comment est née l’inspiration ?

Le premier titre est une réplique de Pépé Maclean, un collègue policier de Marcus, alors qu’il découvre le cadavre du premier migrant sur la falaise. La vue est magnifique sur la mer et les côtes anglaises, un endroit merveilleux en tout, y compris pour mourir. Ça fait aussi écho à son passé où Maclean a songé mettre fin à ses jours. Le second titre correspond à la mort de Flavie Robert, et contraste violemment avec le côté joyeux et léger d’un été en bord de mer. Cette dualité me semblait percutante pour un titre.

Est-ce que vous vous inspirez d’autres auteurs de thriller pour créer une histoire ou pas du tout ?

Forcément, de façon consciente, mais (surtout) inconsciente. L’envie de s’inspirer d’un rythme, d’un tranchant dans le style, d’une atmosphère angoissante, d’une pirouette technique. J’imagine aisément que les auteurs qui nous plaisent nous accompagnent ensuite dans nos écrits. Le tout est de conserver notre ADN.

Avec tous ces ouvrages à votre actif, avez-vous parfois le syndrome de la page blanche ?

Pas pour l’instant, je croise les doigts. J’ai plusieurs histoires en tête et plusieurs projets en même temps. Du coup, passer de l’un à l’autre est plaisant, mais ardu. Pour l’écriture d’un roman, en revanche, j’ai besoin de ne faire que ça. Il faut alors réenclencher la dynamique, s’immerger complètement dans l’histoire, faire corps avec les personnages et rester dans l’énergie de l’écriture. J’ai plutôt la peur du stop-and-go, à ne pas pouvoir redémarrer si je suis coupée dans mon élan, trop souvent ou trop longtemps.


Est-ce que les personnages de vos ouvrages sont fictifs ou réels ?

Fictifs, mais certains peuvent en effet être empreints de réalité. C’est le cas pour mon second roman « Quand bruissent les ailes des libellules », un roman contemporain où j’ai mis beaucoup de touches personnelles dans mes héroïnes. Des bouts d’histoire de ma famille que j’ai romancés. De ma mère, de ma grand-mère et de mon arrière-grand-mère. Pour les polars, c’est de la pure fiction, mais j’aime parsemer de clins d’œil les personnages, les dialogues ou certains éléments de leurs vies. On se nourrit de nos rencontres et, forcément, ça alimente l’imaginaire de l’écrivain. Il faut juste que ça vienne servir l’histoire et pas l’inverse.


Question un peu naïve, mais j’assume, c’est le thriller qui est venu vers vous ou c’est l’inverse ?

J’aime les livres depuis toujours. Enfant, je lisais le Club des Cing. Adolescente, j’ai adoré Agatha Christie. Mais j’ai surtout lu des romans contemporains et j’ambitionnais d’écrire un roman contemporain. J’ai fait quelques tentatives infructueuses. Je me suis replongée dans les polars début des années 2010 en tant que lectrice et j’avoue que c’est terriblement addictif. J’ai eu envie d’écrire mon premier polar. Un peu comme on se lance un défi ! Et c’est celui-là qui a été remarqué. Alors j’ai envie de croire que c’est le polar qui est venu à moi et m’a permis d’exister en tant qu’autrice.

De quoi parlait le dernier livre que vous ayez lu ?

Il s’agit de « Surtensions » d’Olivier Norek. Plusieurs histoires de criminels, d’hommes et de femmes ordinaires et de policiers poussés à leurs points de rupture.


À votre avis, qu’est-ce qui fait que vos livres plaisent autant ?

Les retours des lecteurs mettent en avant le côté haletant de mes polars, l’intrigue, le suspense, les rebondissements. Ils apprécient le côté attachant de certains personnages récurrents qu’ils aiment à retrouver. Les décors de la Côte d’Opale sont aussi cités, notamment pour les lecteurs des Hauts-de-France ou les lecteurs belges. Cette région est intense, colorée, sauvage et vivifiante. J’y ai retrouvé l’atmosphère que j’aimais dans les livres anglais des sœurs Brontë. J’ai tendance aussi à être très visuelle dans l’écriture, ce qui embarque le lecteur à l’intérieur de l’histoire, comme s’il était dans le film.

Est-ce que vous vous seriez vu dans un autre style littéraire que le suspens ou pas du tout ? Par exemple, Sophie Loubière qui écrit des romans d’amour, est-ce que ce serait possible ?

Oui, complètement, mon plaisir est d’écrire dans des genres différents, de m’essayer à des choses nouvelles. J’ai commencé par des romans contemporains (qui n’ont pas été édités), et j’ai percé avec un polar. Néanmoins, j’aime l’idée d’alterner. Surtout que pour les polars, il s’agit d’une série avec le même policier, alors entrecouper chaque opus par un roman contemporain est pour moi une respiration littéraire nécessaire et bénéfique.

Mon second roman est une histoire de femmes, de secret de famille, de transmission, de libération, sur toile de fond historique. À l’automne 1997. Élisa, émue, déambule dans La Ferme des Marais. L'endroit est plein des souvenirs de son enfance et des fantômes de sa famille disparue. Parmi de vieux papiers, elle tombe sur une lettre de sa grand-mère Jeanne et se plonge dans sa lecture. En 1925, Jeanne a 18 ans, rêve de Paris, de devenir infirmière et bien sûr d'amour. Mais son monde est celui de son petit village de paysans. Un jour elle se rend compte que son père, dont la personnalité sévère et l'éducation à l'ancienne lui paraissent dépassées, envisage de la marier au fils du fermier voisin. C'est alors qu'elle rencontre Eugénie Morel, une jeune femme libre qui vient de Paris et qui va la pousser à s'émanciper. Ensemble elles lisent, découvrent de loin le jazz et rêvent de partir. Jeanne tombe follement amoureuse de Marius, le frère d'Eugénie. Mais il est difficile d'être libre dans un village traditionnel et le drame couve.

Je suis aussi attirée par l’écriture jeunesse, le théâtre, les nouvelles.

Imaginons un livre de suspens à 4 mains. Les vôtres et celles de Maxime Chattam, est-ce que cela pourrait se faire ou ce serait compliqué ?

Alors après l’angoisse de me dire que je ne serai pas à la hauteur, je serais partante pour relever le challenge. D’autant que j’expérimente actuellement l’écriture à 4 mains d’un recueil jeunesse avec mon amie autrice, Dominique Van Cotthem. Ce travail est enrichissant, stimulant et nous sort de notre zone de confort. Alors, collaborer avec Maxime Chattam serait une source inouïe d’apprentissage pour moi. Je signe tout de suite si vous avez son 06 ?!

Quelle est votre recette du bonheur ?

Relativiser et profiter de l’essentiel en temps réel. À savoir ma famille, mes amis, mes chats, le grand air de la Côte d’Opale, de bons petits plats, un verre de vin, un morceau de musique et beaucoup d’humour.


Dernière question à vous poser : que puis-je vous souhaiter aujourd’hui pour demain

De poursuivre l’aventure de l’écriture !

Merci infiniment pour cette interview et belle continuation littéraire 

Merci à vous pour cette conversation.

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