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Rock et Soul avec Samia Tawil

Bonjour Samia comment ça va ?

 

Tout va bien, merci !

 

Samia Tawil en 4 mots ça donne quoi ?

 

Soul, Rock, poésie et engagement.

 

Est-ce que c’est la musique qui vous a choisi ou c’est l’inverse ?

 

Je pense qu’on peut dire sans conteste que c’est l’inverse. Je ne viens pas du tout d’une famille de musiciens et j’étais plutôt tournée vers la danse au départ, discipline pour laquelle j’avais un don, quelque chose d’inné qui m’a permis de devenir professionnelle à un très jeune âge. La musique, c’était autre chose… ! Lorsque j’ai commencé à vouloir chanter et écrire mes propres chansons, je n’avais pas une grande voix, et je l’ai travaillée durant plusieurs années jusqu’à ce qu’elle soit à la hauteur de mes ambitions. Je me suis donc accrochée à ce rêve, à ce projet de devenir chanteuse, tout en sachant que la route serait longue !

 

Est-ce que vous pouvez nous décrire votre style de musique et nous dire pourquoi vous avez choisi ce style-là ?

 

Ma musique est une soul/rock très vintage, inspirée de Janis Joplin, Led Zeppelin, et tous ces grands artistes de la musique black américaine qui ont bercé mon enfance. Si je suis tombée dans ce style, c’est surtout parce que c’était la musique que mes parents écoutaient. Je même aussi à cette soul/rock des interventions plus orientales, ou gnawa (musique traditionnelle afro-marocaine), qui apportent un certain métissage et rappellent mes origines. Par ailleurs, mes parents étaient très à cheval sur l’engagement et la philosophie de certains artistes tels que les Pink Floyd ou encore Bob Dylan, et ces artistes engagés, aux textes forts ont forgé aussi ma manière d’écrire et de voir la musique comme le véhicule d’une message fort, un art permettant de transmettre quelque chose de profond et de sensibiliser le public parfois sur certaines causes. Par exemple, mon album « Freedom is now » tournait beaucoup autour de ce qui s’est passé durant les événements du printemps arabe, qui m’ont beaucoup touchés, d’autant que je suis d’origine syrienne et marocaine.

 

Chanter, être sur scène c’est un besoin- une envie- ou une nécessité absolue ?

 

C’est une nécessité. Si ce n’était qu’une envie, un caprice, je ne pense pas que j’aurais persisté jusqu’à présent, au vu des difficultés que cela représente de sortir mes albums en tant qu’artiste indépendante, d’organiser mes tournées, de l’énergie et des moyens que cela me demande au quotidien. Cela fait 15 ans que je travaille sur ma musique; parfois, je suis sur les rotules, mais je sais que c’est en vue de cette finalité que je fais tout ça, et c’est ce qui m’anime et me fait vivre.

 

On dit de vous que vous êtes envoûtante, sensible, passionnée et talentueuse, on est d’accord tout est vrai ?

 

Il est certains que je suis quelqu’un de passionnée, je me bats pour ce que je crois juste, et je suis aussi quelqu’un d’hypersensible ; je pense que cela transparaît dans mes chansons les plus personnelles, comme par exemple « Give it away ». Par contre, ce n’est pas à moi de juger si je suis envoûtante ou non :D, mais je suis ravie que le public ressorte de mes concerts avec cette impression ; lorsque je suis sur scène, je donne tout ce que j’ai, et le partage avec le public est très fort, jusqu’à parfois m’en faire pleurer d’émotion, comme ça a été le cas récemment à Niort, ou encore lorsque nous avions joué à la fête de l’espoir. Certaines chansons sont porteuses d’un message fort qui parfois, ravive l’espoir chez certains, et c’est très beau à voir.

 

 

Scène ou studio ?

 

Scène, définitivement ! Le studio, pour moi, qui suis très maniaque, est une forme de torture, où il faut choisir à un moment, de finaliser la chanson, et de la figer pour toujours, ce qui est difficile. Sur scène, par contre, les chansons prennent vie, et tout ce qu’on avait conceptualisé dans l’ombre du studio jaillit enfin à la lumière, et devient enfin quelque chose à partager avec le public ! De plus, l’énergie que me procure la présence de mes musiciens est très belle, nous adorons jouer ensemble, et cela est incomparable avec le studio, où tout est un peu protocolaire.

 

Concert intimiste ou gros festival ?

 

J’aime beaucoup faire les deux ; ce sont des ambiances très différentes, et lorsque nous jouons dans de très petites salles en acoustique, par exemple, l’accent est plus mis sur les textes et la voix. Ceci dit, j’aurais tout de même tendance à dire que je préfère les grandes scènes, car, vu que notre band de musiciens comporte 7 membres, nous sommes beaucoup plus à l’aise lorsque nous pouvons proposer un gros show avec le band au complet, et laisser libre cours à notre créativité, à nos idées et à notre énergie sur une scène qui le permet.

 

Thé ou café ?

 

Thé ! Je suis fan !

 

Une première partie de rêve serait celle de …

 

Je crois qu’ils sont tous morts, malheureusement… J’aurais eu tendance à dire Prince.

 

5 minutes avant de monter sur scène c’est le gros stress ou c’est la zen-attitude ?


C’est plutôt le gros stress. Je ne sais jamais quels tours ma voix va me jouer !

 

Samia, je vous donne rendez-vous dans un café avec un artiste international. Ce serait qui, cet artiste ?

 

Comme je le disais, les artistes internationaux qui me touchaient profondément sont maintenant décédés…

Je pense tout de même à un artiste qui m’émeut au plus profond et qui ne vient pas de si loin : Damien Saez.

 

 

D’où vient l’inspiration de vos titres. Il y a du vécu ou c’est la vie de tous les jours ?

 

Comme je le disais, j’ai certaines chansons très personnelles, des chansons parfois d’amour, mais la plupart de mes chansons traitent de certaines injustices sociales dont j’ai pu témoigner lorsque je vivais au Maroc, ou encore au Liban, ou au Brésil. Sur la pochette de mon premier album « Freedom is now », je rendais justement hommage au grand poète palestinien Mahmoud Darwish, qui appelait à la paix dans son poème « Un jour viendra »… En ce moment, j’enregistre mon second album qui tournera beaucoup autour du thème des droits civiques aux Etats-Unis, qui sont malheureusement remis en question en ce moment par les idées de Trump, et il s’agira justement d’un hommage à ce combat et à Martin Luther King, entre autres.

 

Un endroit pour déconnecter, pour reprendre un nouveau souffle, il se trouverait où ?

 

J’adore Rio. C’est une ville où j’ai vécu quelque temps et où j’ai travaillé en tant que bénévole à la Croix Rouge, et qui m’a apporté beaucoup de réponses, et qui m’inspire toujours beaucoup.

 


Le plus beau cadeau musical que l’on puisse vous faire :

Je pense que le fait d’avoir des musiciens impliqués qui me suivent depuis plusieurs années est le plus beau cadeau.

 

Ce qu’on peut vous souhaiter aujourd’hui pour demain ?

 

Le challenge en ce moment pour moi est de faire connaître ma musique sur les scènes étrangères ; nous tournons principalement en Suisse et au Maroc, et un peu en Allemagne, mais je souhaiterais tourner plus régulièrement dans le reste de l’Europe et ailleurs, et j’espère que cela se concrétisera avec la sortie du nouvel album en automne prochain, et que l’on trouvera l’opportunité de tourner dans de nouveaux pays à une plus large échelle.

 

 

Samia j’ai été ravie de vous interviewer, je vous laisse le mot de la fin

 

Je vous remercie pour cette interview et espère que les lecteurs auront la curiosité de venir découvrir ce que je fais, sur mon site ou sur youtube !

 

 

Merci beaucoup Samia Tawil pour cette interview et belle continuation !

 

Crédit photo : studioregard.ch

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