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Sonia Nemirovsky

Un talent fou, une vie pleine d’envies et d’idées, une comédienne, le théâtre pour seule passion (ou presque), auteure de pièces théâtrales d’une force et d’une vivacité exceptionnelles, rencontre avec une jeune Artiste avec un grand A, Sonia Nemirovsky.

 

 

Bonjour Sonia comment allez-vous ?

 

Tout va bien, je suis heureuse de faire cette interview !

 

Tout d’abord je suis ravie de vous interviewer et j’aimerais bien que vous me décriviez votre parcours professionnel 

 

J’ai fait une école de théâtre en sortant du bac. J’ai vite eu envie de monter mes propres projets, et avec une totale insouciance et même inconscience des difficultés j’ai monté ma compagnie. J’ai ensuite rencontré une famille théâtrale, des gens avec qui j’ai trouvé une envie commune avec qui nous avons beaucoup travaillé. Pour l’écriture d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Depuis quelques années j’écris également des chansons, au sein d’un groupe que j’ai créé qui s’appelle Rovski.

 

 

Sonia en 4 mots ça donnerait quoi ?

Ah ah ah ça ne donnerait pas grand-chose, les mots sont tellement précis…. J’ai l’impression que nous sommes trop mouvants dans nos pensées, nos envies pour pouvoir nous définir avec justesse. Et puis on est toujours très mal placé pour le faire soi-même…

 

Parlons un peu de votre pièce Les Flottants ! J’ai vu des extraits de la pièce, je n’ai qu’un mot à dire : VIVANT !

Plus sérieux, vous nous en dites plus sur la pièce ?

 

C’est une sorte de conte absurde, l’histoire banale d’une rupture qui devient complétement loufoque, un marin quitte sa dulcinée rousse pour rejoindre sa magnifique sirène. En claquant la porte il provoque un coup de vent qui plie le seul arbre de la ville, l’arbre de l’amour, pas de bol. Si cet arbre meurt l’amour disparaîtra. Tous les personnages tournicotent autour de cet arbre et et de ce qui les animent profondément, se posent des questions, se tirent les cheveux. Cette pièce me fait l’effet d’une pataugeoire. Les Flottants ce sont ceux « qui bougent les pieds et les mains pour rester à la surface ».

 

Est-ce qu’on peut dire que vous êtes habitée par le théâtre ou pas ? Y a une telle passion, une fureur de vivre, de jouer en vous je trouve !

 

Je pense qu’il faut être généreux en jouant sinon on est très malheureux sur le plateau et en sortant de scène. Tenter de s’oublier. C’est très difficile, je n’y arrive pas tout le temps, mais je pense que c’est vraiment une condition sinequanone au plaisir des spectateurs et du comédien. Je ne sais pas si je suis habitée par le théâtre en général, mais au moment M sur le plateau il faut être habitée par l’histoire, par tes partenaires, par le présent. C’est ce que j’essaie de garder en tête.

 

 

L’inspiration pour l’écriture de pièces de théâtre elle vient d’où ?

De mon histoire, de ce que je traverse. Ma pièce précédente était une pièce sur la dictature en Argentine, c’était un héritage familial. En règle général j’écris quand ça devient une nécessité pour moi, pour avancer. Il faut que cette chose que j’ai à l’intérieur et qui me gêne, je la sorte, je la matérialise et « je la pose à côté ». Ensuite tout va mieux.

 

Parlons de vous en tant que comédienne. S’il y avait un choix à faire entre jouer et écrire des pièces de théâtre, ce serait facile ou pas ?

Non, ce serait même horrible.

Je chante à côté donc j’ai un autre rapport avec la scène de ce côté là aussi, je mène plusieurs choses de front et parfois il peut se passer plusieurs mois sans que je joue car toute mon énergie est à la musique. Mais quand vient le moment de jouer je me rends compte à quel point ça m’a manqué.

Mais cesser d’écrire, la page blanche, n’avoir plus rien à dire, rien à imaginer, je le vivrais très mal.

 

Thé ou café ?

Ah vachement plus simple comme question. Thé !

 

 

Joie ou tristesse dans les pièces de théâtre ? (il paraît que y a souvent des personnages qui pleurent dans vos pièces de théâtre)

 

Ça c’est une vieille blague de mon metteur en scène, c’est pas vrai ! Alors bon, oui c’est vrai que dans Les Flottants j’ai perdu quelques kilos de liquide lacrymal, mais ce sont juste les personnages qui traversent une émotion sans pour autant que ça définisse un genre théâtral… Je peux pleurer trois litres et que ce soit très drôle ou rire 10 mn et que ce soit très dérangeant ou pathétique…

 

Ce qui vous rend heureuse 

Les choses qui avancent, les projets qui prennent vie.

 

Bientôt le festival d’Avignon alors heureuse pas trop le trac, c’est un sacré festival ça non ?

Je n’ai pas du tout le trac car je n’y vais pas cette année haha ! On y est allés avec « Le Vol » ma précédente pièce et c’est vrai que c’est une aventure Avignon, c’est un rythme à tenir… C’est une très belle expérience où on apprend beaucoup.

 

Sonia, on a rendez-vous autour d’un café sur une terrasse avec un comédien ou une comédienne bien connue. Ce serait qui cette troisième personne ?

Depardieu. C’est son Cyrano qui m’a donné l’envie de faire du théâtre ; c’est un moment très défini et dont je me souviens très bien, le moment exact où j’ai senti que ce qu’il faisait je voulais le faire aussi.

 

Est-ce qu’avec cette pièce de théâtre Les Flottants il y a eu une amitié qui s’est créée avec les autres comédiens ou c’est chacun sa vie pour d’autres projets ?

On a tous une vie bien à nous mais nous avons un lien fort, quand on joue pendant un mois et demi tous les soirs il se crée des choses, des rituels. Je crois qu’on a une grande bienveillance les uns pour les autres, c’est très important pour moi.

 

La chanson de l’été pour vous c’est laquelle ?

Pendant les vacances, on a tout éteint et on a mis Nostalgie !

 

On entend que du positif sur cette pièce de théâtre, les journaux en parle beaucoup, elle connaît un franc succès ! C’est un peu effrayant ou au contraire c’est réjouissant !

 

Non non, c’est très réjouissant, je suis toujours heureuse qu’on apprécie notre travail ! C’est le but aussi !

 

La prochaine pièce de théâtre sera écrite par Sonia et parlera de …

Je ne sais pas. En ce moment je m’occupe de mon groupe Rovski avec lequel on est en train de terminer le futur EP. C’est un projet qui me tient énormément à cœur, un duo avec une super multi instrumentiste Olive Perrusson. On a énormément travaillé pour créer un truc moderne et singulier à deux et j’en suis hyper contente. Donc je suis un peu obnubilée par ça en ce moment.  Il sortira en 2018 et je doute que d’ici là une pièce voie le jour…

 

Mer, ville, campagne ou montagne ?

Mer à la campagne !

 

Si je vous dis théâtre vous me dites …

Pelleteuse à gazon ? Ah non c’était pas ça ?

 

Sonia j’ai un billet d’avion pour vous, destination où vous voulez pour déconnecter total. On va où ?

Il y a tellement d’endroits que je voudrais connaître…

Dans un monde parfait je voudrais aller dans le tableau « Adam et Eve au Paradis Terrestre » de Peter Wenzel. Je l’ai vu à Rome et il m’a scotchée comme on dit.

De manière plus réaliste, je voudrais retourner en Amérique du sud, découvrir l’Asie, l’Europe de l’Est quand il y fera un peu plus chaud. Là où je me sens chez moi ailleurs qu’à Paris, c’est en Bretagne. Et j’ai adoré la Corse. L’Argentine m’est très familière. Bref, vous voyez, je ne suis pas compliquée ahah !

 

 

3 grands rêves à réaliser dans le monde du théâtre

Je voudrais jouer une pièce de Wajdi Mouawad, jouer sous la direction de Joël Pommerat et faire une tournée de cinq ans avec les Flottants !!!

 

Ce qu’on peut vous souhaiter aujourd’hui pour demain

Que les petites graines semées donnent de grands arbres.

 

Sonia j’ai posé beaucoup de questions, j’arrête là et je vous laisse le dernier mot …

Merci pour votre curiosité !

 

Merci infiniment Sonia !

 

Crédit photo : Quentin Fariol 

Sur la photo : Olivier Kuhn, Grégory Voulant, Jean Loïc Francois et Sonia Nemirovsky 

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