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The Rebels of Tijuana

Rencontre avec Alexis le chanteur du groupe.

 

Salut Alexis comment ça va ?

Très bien merci. Heureux d’enfin sortir ce nouvel album.

 

Un double album à votre actif pour cette fin d’année, j’ai envie de te dire alors heureux stressé ?

Stressé non. Disons que l’état de stress est passé. Il y a eu l’euphorie de l’enregistrement, puis le stress et le côté laborieux de trouver les personnes avec qui travailler, des budgets, comment défendre le disque, ça prend du temps si on veut bien le faire. On rentre à nouveau dans la période plaisir, les concerts, la promo. Plutôt des bons moments.

 

Pourquoi un double et pas un simple ? Et ça fait combien de titres en tout du coup ?

On a enregistré beaucoup de titres, une vingtaine. On en a enlevé certains qui sortiront l’année prochaine, mais on avait toujours un format assez long. On en a 14 mais c’est plus la durée qui compte et certains titres sont assez longs. Quand on parle de double, rien qu’au niveau du pressage vinyle on a dû faire ça sur deux disques. Après il n’est pas indigeste, il n’est pas trop long non plus. On a essayé de lui donner du sens.

 

Rappelle-moi qui est qui et qui fait quoi dans le groupe déjà ?

La formation a beaucoup évolué depuis la création du groupe il y a 10 ans. Pratiquement un nouveau line up pour chaque disque mais aujourd’hui je suis le dernier membre du line up de base. Je fais guitare et voix. Julien Garric à la basse est là depuis 2010. Sebastien Bui aux claviers et Romain Deshusses à la batterie sont là depuis deux ans. Yavor Lilov a intégré le groupe il y a an à la guitare.

 

Pourquoi avoir intitulé cet album ASILE ?

Parce qu’il correspond à l’état de nos vies au moment de l’enregistrement, en tout cas de la mienne, un moment de changement avec plein de choses fortes et positives mais ou écrire de la musique était devenu primordial pour vivre et s’évader un peu au quotidien. Et puis parallèlement dans un registre beaucoup plus grave, il y a ces gens qui arrivent de partout qui font la manche aux feux en tout cas en France. On se sent complètement démuni. On parle d’Asile dans tous les sens. Ça devrait être un nouveau départ pour ces gens et c’est tout l’inverse. On aimerait qu’ils aient l’image d’une terre de bonheur et de sérénité et souvent le cauchemar continue pour eux. Il n’y a rien de politique dans notre disque, on n’a pas cette prétention mais en tout cas c’est un disque d’amour et de rêve.

 

Qu’est-ce qu’il a de plus que les autres cet album-là ?

Il y a une évolution stylistique. Il est plus cool. On l’a enregistré live facilement en peu de prises à chaque titre. Le recording s’est fait naturellement très relaxe et c’est important. Il est beaucoup moins rock garage que les précédents. On voulait un côté Bo de film également très américana d’où la présence d’un joueur de pedal steel sur plusieurs morceaux.

 

Comment est venue l’inspiration pour ASILE ?

Assez tranquillement, on a travaillé pour ce disque avec des paroliers Fred Perroncel et Rémi Guirao qui nous ont laissé des textes poétiques sur l’amour, le voyage, l’évasion. Il y avait un sens. Les musiques ont été composées dans un second temps avec ces textes.

 

Imagine que je te propose d’écrire une chanson pour quelqu’un d’autre t’acceptes ou t’hésites ?

Oui bien entendu, c’est un exercice plus précis peut être. Mais l’échange est toujours un plaisir à ce niveau-là.

 

Qui a l’inspiration pour la compo musicale des albums ?

Pas mal moi, mais bon c’est le groupe que j’ai monté donc les choses se font comme ça depuis le début même si je pousse les autres à écrire. Je peux déjà annoncer que tous les textes du prochain disque ont été écrits par Romain, le batteur. Chacun doit se sentir libre. Après on a une esthétique, un son à respecter au minimum.

 

Si je te dis MUSIQUE tu me dis …

Ma vie.

 

Je suis super perspicace mais y a pas une fille dans votre groupe. Je peux m’incruster ou pas ? 

On a eu des choristes filles pour une tournée, c’était cool. Mais pour l’instant le line up est stable et c’est très bien comme ça. Si tu me dis que tu es virtuose en pedal steel guitar, tu es embauchée sur le champ !

 

La première partie de rêve serait celle de …

Aujourd’hui beaucoup des héros du rock disparaissent. Se faire un stade avec les Stones pour le côté « Giant » ça doit donner un petit coup de chaud quand même. Mais faut qu’on se dépêche…

 

Festival ou concert intimiste ?

Les deux. La science du concert est tellement inexacte à tous les niveaux qu’il faut être prêt à tout faire. C’est une prise de risque de tous les instants.

 

Je vous souhaite à tous une belle et longue carrière, c’est quoi à ton avis le secret de longévité d’un groupe, par exemple le vôtre ? Avec tous les artistes suisses autour de vous.

Je pense pour faire court qu’il faut toujours rechercher le plaisir dans la création et la vie d’un groupe. Trop de choses sont rudes et compliquées dans la musique et on peut vite devenir aigri et impatient de tout. A Genève mais comme partout, trop de gens se déchirent pour des questions d’égos, de visions.

 

Noir ou blanc ?

Tout.

 

Est-ce qu’avec tous les titres que vous avez écrits, y en a un que vous aimez plus qu’un autre ou pas ?

 

Oui les titres évoluent, certains disparaissent, mais on essaye toujours de voir devant. Le passé ne m’intéresse pas ou peu ou plus du moins quand il s’agit de monter un set live. Certains restent indispensables. On essaye de ne plus se forcer à jouer un titre sur lequel le doute s’est installé.

 

Quelles sont tes influences musicales ?

Trop de choses on va dire d’Erik Satie à Foxygen. C’est trop énorme. C’est devenu un travail d’une vie.

 

Imagine qu’un mauvais génie t’enlève le fait que tu sois artiste, tu ferais quoi à la place ?

Du cinéma ou du foot, ou du foot au cinéma.

 

Tu m’as dis que vous aviez fait une tournée européenne. Alors quel est le pays que vous avez le plus kiffé ?

On a beaucoup joué en Allemagne, on y retourne d’ailleurs mi octobre. C’est un pays très rock. Les allemands ont cette culture rock forte et l’accueil est souvent très cool. Notre disque sort également avec le label allemand « It’s a gas records ». Je me sens proche de ce pays.

 

80 90 2000 ou 2010 ?

2010 même 2020, avant c’est pour l’histoire et les mythes.

 

Ce que je peux vous souhaiter aujourd’hui pour demain

De pouvoir continuer à faire les choses d’une manière relax.

 

J’arrête de te poser des questions, je te laisse le mot de la fin 

Ecoutez l’album ! il y a beaucoup d’amour dedans.

 

Merci Alexis et belle continuation à tous 

 

Crédit photo : Illias Siouda 

 

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