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5 élèves comédiens parlent de leur expérience dans piano panier de JB Durand

Ils sont beaux, jeunes, intelligents, un talent fou. Cinq acteurs parmi une classe professionnelle de théâtre composée de seize apprentis comédiens (à la Compagnie Maritime à Montpellier) qui se retrouvent dans Piano Panier de Jean-Baptiste Durand. De l’art dans l’âme et de la passion dans le ventre, rencontre avec cinq jeunes acteurs, Maïa Dennehy, Lisa Martin , Candice Tiret , Thibaut Bayard et Rémi Taffanel

 

 

Bonjour à tous comment ça va ?

 

CANDICE : Ben ça va. Un peu stressée de répondre à cette interview, mais ça va.

 

LISA  : J'dirais que ça flâne plutôt pas mal !

 

REMI : Ça va très bien.

 

MAÏA : Bien, bien, bien, bien, bien merci

 

THIBAUT : Un peu fatigué, légerement malade, mais moralement très bien et vous ?

 

 

Vous en 4 mots

 

CANDICE : Vu que je suis assez pessimiste (déjà ça fait un mot), ça ne va pas être super, mais je dirais sensible, dure et déjantée.

 

LISA  : La concision n'est pas mon fort... m'enfin tentons :

Brouillon – Colibri- Procrastinatrice – Sarcastique 

 

REMI : Les autres me définissent mieux que je ne puisse me définir moi-même, mais si je devais dire 4 mots, ce serait : Rêveur, passionné, sensible et candide.

 

MAÏA : Guimauve, yeux noirs, sensible, épicée (et le fait qu'il y ait deux mots sur quatre en rapport avec la nourriture est assez représentatif) et si je devais rajouter un cinquième, ça donnerait « kangourou »

 

THIBAUT : Oulaa question difficile. Je dirai sensible, passionné, bordélique et entier.

 

 

Parlez-nous de votre rôle dans Panier Piano de Jean-Baptiste Durand ?

 

CANDICE : Je joue une prof de piano tyrannique avec Rémi et la colocataire de Lisa.

 

LISA  : Je joue Lisa alias « le lutin », petite créature qui permet de cerner le personnage d'emblée. Facétieuse et un tantinet vulnérable, elle se retrouve sur le chemin de Rémi... 
Esprits curieux, vous devrez vous satisfaire de cette réponse.

 

REMI : Dans Piano Panier, je joue Rémi, le protagoniste du film.

 

MAÏA : Hmmm hmmmm c'est une briseuse de cœurs... mais un peu brisée elle-aussi ? Who knows ?! (elle incarne à l'aide de quelques autres personnages autour de Rémi, une espèce d'idéal féminin ? Je ne sais pas trop vous verrez !)

 

THIBAUT : Je joue le rôle de Thibaut, l'image type du jeune homme populaire qui est "cool", qui parle bien, qui fait rire les gens et qui plait aux filles. Je suis un peu l'image contraire du personnage de Rémi, qui montre beaucoup plus de difficultés dans ces domaines. Mais derrière cette image de "mec stylé", je pense que mon personnage possède une vraie sensibilité et une fragilité qu'il essaie d'enfouir mais qui ressortent de temps en temps.

 

 

Comment vous êtes-vous retrouvée dans ce film ?

 

MAÏA : Perso, j'étais en colo comme animatrice à la fin du mois de juillet et entre deux fugues d'ados j'ai reçu un coup de fil de JB qui m'appelait pour me parler du projet et me dire que j'aurais un rôle dans le film aux côtés de Rémi, Thibaut, Candice et Lisa, quatre de mes amis comédiens de La Compagnie Maritime, et je peux vous dire que j'étais carrément honorée.

 

THIBAUT : Le film est réalisé dans le cadre d'une résidence par Jean-Baptiste Durand auprès de la Compagnie Maritime. Il a fait son casting parmi les comédiens de la promotion et nous l'a annoncé en juillet par téléphone et vu la qualité de son travail sur ses divers courts-métrages, ce fut un immense plaisir d'apprendre que j'allais faire partie du projet.

 

 

Entre nous Jean-Baptiste Durand, il est gentil et talentueux non ?

 

CANDICE : Il est très gentil et a une humanité et une intelligence de cœur débordante. C’est un sacré bonhomme autant dans ses rapports humains, que dans son métier. Je ne sais pas trop comment je définis le talent mais en tout cas il envoie du pâté.

 

LISA  : Gentil...quel horrible adjectif ! Il est difficile de poser des mots sur Jean-Baptiste... Il me touche beaucoup. C'est un réalisateur qui fait primer l'humanité dans sa direction d'acteurs. Celle qu'il a eu auprès de nous m'a énormément apportée en terme de confiance et de lâcher prise. Alors, pour ce qui est du talent, ma réponse ferait-elle sincèrement l'effet d'un scoop dans cette interview ?

 

REMI : Il est bien au-delà de ces adjectifs. Jean-Baptiste est pour moi quelqu'un d'extraordinaire, de passionné, d'une grande générosité et humanité, très intelligent et riche en enseignement.

 

MAÏA : Bouuuuh ne m'obligez pas à lui faire de compliments je vous en supplie ! Mais puisqu'on est entre-nous, je vais juste vous dire « Oui, et bien plus encore ! »

 

THIBAUT : C'est vraiment quelqu'un d'adorable, de drôle et d'entier. Durant le tournage il fut profondemment bienveillant avec tous les acteurs, n'hésitant pas à nous encourager, à nous mettre en confiance et à veiller sur nous avec l'aide de son premier assistant Nathan Le Graciet. Mais (sur un tournage) il sait aussi ne pas être "gentil" dans les moments qui le nécessitent, il est exigeant et sait se faire respecter. Quant à son talent, quand vous voyez son cv, les acteurs qu'il a dirigé, la qualité de son travail... C'est un jeune réalisateur qui peut (et qui va) aller très très loin, je n'en doute pas une seule seconde.

 

 

Dans cette équipe de 5, vous vous entendez tous hyper bien c’est la grande famille ou c’est chacun pour soi ?

 

CANDICE : Comme tu le dis, c’est une grande famille. On est tous super soudés même dans les moments où ça ne va pas. En rentrant dans l’école, on était tous des camarades de classe lambda, puis on est devenu de vrais potes.

 

LISA  : Boh, les coups de casserole sont affectueux...

 

REMI : On s'entend très bien et je dirais que cette expérience nous a rapprochés les uns des autres et a solidifié notre esprit de collectif.

 

MAÏA : Oui c'est le mot: famille. Ils vont me reprocher d'être mielleuse mais je les aime beaucoup beaucoup ces personnes-là. Et des fois ça crise, ils sont pas tous facile à vivre tout le temps mais on s'en fout, on se ferait chier sinon, non ?

 

THIBAUT : La grande famille ! On était déjà tous très amis avant le tournage mais au fur et à mesure que le projet avançait nous nous sommes encore rapprochés davantage. Mais plus que nous 5, c'est avec l'ensemble de l'équipe du tournage qu'une vraie relation est née.

 

 

Être sur scène, c’est : viscéral, une envie ou un besoin ?

 

CANDICE : Pour moi c’est une envie et un besoin donc ça devient viscéral. C’est une vraie passion, un véritable échange humain. C’est fou, je sais pas comment l’exprimer. C’est un peu comme une drogue. Parfois faut savoir décrocher pour respirer mais quand on reprend c’est toujours jouissif.

 

LISA  : C'est une envie qui très vite s'est métamorphosée en besoin viscéral.

 

REMI : Être sur scène, c'est énormément de choses. Chacun a sa propre définition relative à sa propre perception et celle-ci est juste que si elle est profondément ressentie. Pour ma part, c'est un engagement envers le spectateur et un formidable vertige pour soi.

 

MAÏA : En ce qui me concerne c'est plus une envie qu'un besoin. Mais une grande et belle envie ! Mais je dis envie et non besoin, parce que je pense qu'il y a plein de choses dans la vie qui me rendraient heureuse si tout ça n'était pas possible, mais je dirais que c'est ce qui fait le plus sens pour moi, et dans ma vie telle que je la vois du haut de mes petits 22 ans.

 

THIBAUT : C'est une sensation incomparable. Une dose d'adrénaline irremplaçable à mon sens. Très stressant avant, mais une fois qu'on "se jette dans le vide" c'est absolument jouissif, et le sentiment de satisfaction que l'on ressent à la fin est vraiment magique.

 

 

Quel est votre premier souvenir de spectateur ?

 

CANDICE : Ohhhhhh lala, ça doit remonter. Je crois que …je suis pas sûre mais mon père m’a souvent amenée voir des spectacles d’humoristes ou des cafés-concerts à Paris et je me disais toujours que ça devait être super d’être sur une scène avec toutes ces personnes devant et de les faire rire, pleurer…etc, qu’ils ressortent de là avec des étoiles dans les yeux. J’ai pas de souvenir précis d’une pièce ou d’un-e acteur-rice en particulier, mais je crois que c’est le fait de voir des gens sur scène et de me dire « qu’est-ce que ça fait ? » qui m’a donné l’impulsion pour essayer.

 

LISA  : J'étais minuscule et je suis allée voir la troupe des adultes-amateurs de mon village. J'étais carrément scotchée, emplie d'admiration et surtout envieuse. Je me disais qu'ils avaient tous l'air de s'amuser, alors que c'était des personnes chauves avec des barbes blanches. Je trouvais ça génial de me dire que l'amusement n'était pas le monopole de l'enfance.

 

REMI : Quand j'étais petit, mes parents m'amenaient chaque année au festival Le Printemps des Comédiens au Domaine d' Ô de Montpellier. Il y avait des spectacles en plein air, et c'était pour moi, magique.

 

MAÏA : Un spectacle de jonglage dans un énorme théâtre quand j'étais enfant, et quand les jongleurs ont malencontreusement fait tomber une quille, j'ai ris tellement fort et d'un rire beaucoup trop grave pour une petite fille que tout le monde s'est retourné.

 

THIBAUT : Les spectacles de mes soeurs et de ma mère qui prennaient des cours de théâtre amateur dans mon village de Sausset les Pins, à Théâtre Découverte. J'avais 4 ou 5 ans et je trouvais ça fabuleux, alors je m'amusais à les imiter souvent à la maison.

 

 

Quelle personnalité vous a donné l’envie de faire ce métier ?

 

LISA  : Elle est incognito, mais je sais pertinemment que c'est grâce à ma prof de théâtre de primaire-collège. Une nana extraordinaire.

 

REMI : L’envie de faire ce métier m'est venue après avoir tourné dans le court-métrage La Dame au Chien de Damien Manivel en 2009, ça a été pour moi, une révélation. Mais comme personnalité du théâtre, Gérard Philipe est une source d'inspiration.

 

MAÏA : C'est pas pour faire genre, mais en fait ce n'est pas une personnalité du théâtre qui m'a donné envie faire ce métier ! A part peut-être quand j'étais petite, je voulais surtout faire du cinéma pour rencontrer Leonardo DiCaprio, jouer dans une comédie romantique avec lui, qu'il tombe amoureux de moi et qu'on ait plein de bébés ensemble !

 

THIBAUT : Ce n'est pas une "personnalité" qui m'a donné envie de faire du théâtre au niveau professionnel, mais Marc Nicolas, metteur en scène et ancien directeur de l'Outil Théâtre à Montpellier. A une période où je n'avais pas d'emploi et venais d'arrêter la fac, il m'embaucha pendant deux ans en tant que technicien et me prit sous son aile en me faisant découvrir le milieu théâtral et me formant aux arts de la scène. Il nous a malheureusement quitté il y a deux ans et je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il m'a donné.

 

 

Avez-vous une pièce de théâtre culte ?

 

CANDICE : J’ai pas de pièce de théâtre culte car je pense pas que ma culture en la matière soit dingue, mais il y a une pièce qui m’a marquée car je l’ai lue et travaillée à un moment de ma vie où ça m’a touchée c’est Littoral de Wajdi Mouawad.

 

LISA  : Culte, pas vraiment. Par contre, lorsqu'on me demande conseil sur une pièce à lire et surtout à voir, c'est Cendrillon de Joël Pommerat. Faut avouer que je suis complètement dingue de cet auteur, de son oeuvre globale et de sa façon de travailler.

 

REMI : En fin de compte, non ou sinon plusieurs pièces, parce que la dramaturgie ne cesse jamais de m'émerveiller, de me toucher et de me parler. J'ai eu des « phases » autour d'auteurs comme Shakespeare, Kleist, Hugo, Corneille, Tchekhov, Bond... Je ne me lasse pas de les redécouvrir et je suis sûr que d'autres « phases » sont à venir.

 

MAÏA : La Mouette de Tchekhov... ET TOUT SHAKESPEARE

 

THIBAUT : J'aime beaucoup Une petite entaille de Xavier Durringer. Sinon je suis fan de Ionesco, son humour décalé marche très bien sur moi.

 

 

Quelle est pour vous la différence entre le jeu au théâtre et le jeu au cinéma ? 

 

CANDICE : C’est super différent. Le théâtre demande une certaine technicité, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi de faire une école. Il faut apprendre à comprendre le sens du texte, l’enjeu qui se joue, la langue de l’auteur et plein d’autres choses. Tandis qu’au cinéma, du moins pour le travail que l’on a fait avec JB, c’est de l’improvisation, de la spontanéité, du lâcher prise.

 

LISA  : Au cinéma, la caméra te perce à jour et scrute TOUT. Ne pense même pas tenter un petit mensonge, elle le verra et te dénoncera sans scrupule. Quand on n'a pas l'habitude, c'est très perturbant et ça peut te fait perdre tous tes moyens. Aussi, il faut être endurant : tu dois conserver une énergie ou un état propre à la scène que tu es potentiellement amené à jouer sur 20 plans, donc avec des coupures voire des pauses café. C'est vraiment, pour ma part, le truc lessivant. Au théâtre, c'est une autre forme d'endurance. Tu sais que l'énergie que tu auras dès le départ, tu t'en serviras pendant 1h30 sans qu'on te coupe dans ton élan. Tu donneras tout d'un coup d'un seul.

 

REMI : Je dirais qu'entre le jeu au théâtre et le jeu au cinéma, il y a une différence de souffle. Au théâtre, il faut que l'acteur maîtrise le langage pour faire renaître pour l'auditoire et avec lui, la pensée mouvante des poètes retenue captive dans les livres alors qu'au cinéma, il doit surtout avoir foi dans ce qu'il joue, et laisser le montage audio et visuel faire le reste.

 

MAÏA : Pour moi au théâtre, il y a un dépassement de soi nécessaire pour mieux se retrouver dans une certaine forme de jeu qui n'imite pas le réel mais qui cherche à l'observer, le représenter, le transformer etc... mais au cinéma en fait c'est la même chose mais là où au théâtre je ressens une sorte de recul naturel, au cinéma il y a une chose assez troublante mais jouissive qui se passe : c'est que j'ai l'impression de vivre devant la caméra, que je parle vraiment et que je me laisse atteindre, mais pas au sens négatif du terme. Et je déteste qu'on me déconcentre dans ces moments-là ! Comme quand, vous savez, vous êtes sur le canapé en train de vous faire des films dans votre tête en sorte de rêve éveillé en pensant des trucs qui pourraient t'arriver et que ça paraît tellement réel que vous avez le sourire jusqu'aux oreilles ou les larmes qui coulent et puis que là il y a quelqu'un qui arrive et qui vous parle et ça fait comme un bourdonnement et si il a le malheur de continuer jusqu'à ce que le rêve s'évapore, vous n'avez qu'une envie, c'est de lui mettre une droite pour continuer le film. C'est pour ça que j'ai souvent une tête de constipée entre les prises quand on tourne une scène intense. (Mais sinon ça va, je rigole très souvent aussi).

 

THIBAUT : A mon sens, la différence majeure est qu'au théâtre il n'y a pas le filet de sécurité que peut être le montage au cinéma. Tout doit être calibré et précis et tu as l'obligation de toujours être bon car tu as un public en face de toi. Dans un film, tu es bien plus libre d'improviser, de tenter des choses qui ne sont pas forcément écrites dans le scénario, de proposer des pistes au réalisateur qui choisira ensuite. Si tu tentes quelque chose et que tu te rends compte que c'est très mauvais et que ça ne colle pas, peu importe ce sera coupé au montage et personne n'en entendra jamais parler.

 

 

On parle de la rencontre avec Johan Libéreau ?

 

CANDICE : Lui aussi c’est un sacré bonhomme avec un grand coeur. Quand je l’ai rencontré je me suis dit que c’était logique qu’il ait déjà tourné avec JB, car ils ont une sensibilité commune. Un gars entier et sincère, une belle rencontre. Je suis ravie qu’il ait pu participer à ce tournage avec nous.

 

LISA  : On peut dire que Jean-Baptiste m'a offert un titanesque cadeau de Noël avant l'heure. Je crois qu'en tant qu'apprentie comédienne, c'est la première fois que j'ai ressenti ce que c’était de jouer. Et c'est phénoménalement bon ! Il était le moteur, je n'avais plus qu'à suivre et savourer la balade. Johan est un mec qui transpire d'humilité, de sincérité et d'empathie.

 

REMI : Je n'ai pas eu le grand plaisir de jouer à ses cotés, mais j'ai été fasciné et même intimidé par la présence qu'il dégageait. Et quand j'ai vu les rush de la scène dans laquelle il fait une apparition, j'ai eu le souffle coupé par son rapport à la caméra.

 

 

THIBAUT : Très belle rencontre. Un grand professionnel, très gentil et attendrissant. C'est quelqu'un de très simple à aborder, qui te met en confiance avec un simple sourire. J'ai été surpris de voir comment il allait facilement se livrer et te donner de l'importance en tant que personne alors qu'il a un statut de star du cinéma français.

Et puis dès qu'on le voit jouer à la caméra, il change complètement de dimention, son charisme se multiplie par 100 et illumine le plan. C'était une réelle chance de l'avoir avec nous pour nous faire partager son expérience.

 

 

Le film qui vous a traumatisé pendant votre enfance

 

CANDICE : Ce n’est pas un film mais c’est un personnage de Disney. C‘est la méchante dans Blanche-Neige quand elle est en vieille sorcière horrible. Elle me traumatise encore.

 

LISA  : Titanic, sans balbutier. C'est un des premiers véritables films que j'ai regardés. Le concept de film était juste inconnu au bataillon pour ma pomme de 5 ans, et mon père peinait à répondre à mes questions et à m'expliquer que ceux qu'on voyait à l'écran étaient des personnes bien réelles mais à qui ça n'était pas vraiment arrivé. Pendant ce temps-là, moi j'assistais à un accident funeste en direct live.

 

REMI : Dans mon enfance, je n'ai pas été traumatisé, mais je me rappelle avoir été frappé par la beauté du film Amarcord de Federico Fellini.

 

MAÏA : Mission to Mars... j'ai fait des cauchemars de météorites pendant des années après, à tel point que j'en faisais une obsession ! L'espèce de skype avec les parents, et « oh tiens, le ciel s'assombrit, on dirait qu'il va pleuvoir » TU PARLES

 

THIBAUT : Je n'ai pas tellement souvenir d'avoir été traumatisé par un film durant mon enfance, mais si je dois faire sortir une liste de film qui m'ont véritablement marqué et qui m'ont donné envie de faire du cinéma je dirai Fight Club (que j'ai regardé une centaine de fois pendant mon adolescence), Batman the Dark Knight (Pour la performance de Heath Ledger en Joker), Forrest Gump (juste... Wahou) et Le Parrain I & II (qui sont pour moi les meilleurs films de l'histoire)

 

 

Une réplique de cinéma que vous aimez utiliser dans la vie ?

 

CANDICE : J’aime bien appeler les gens « Micheline », mais je sais pas si ça sort d’un film en particulier. Ça m’arrive d’aller voir des films et qu’une phrase m'ait marqué et que je m’en amuse pendant quelques temps, mais là spontanément je n’en ai pas.

 

LISA  : « C'est cela, oui ... » Le Père Noël est une ordure

 

REMI : « Alright, alright, alright. » (Dazed and Confused)

 

THIBAUT : "C'est pas n'importe quel balai Harry, c'est un nimbus 2000 !". Oui je sais c'est bête mais cette réplique me fait marrer.

 

Ce que vous garderez de cette aventure cinématographique avec Jean-Baptiste Durand

 

CANDICE : Qu’il faut se lâcher, vivre l’instant présent à fond. Arrêter d’avoir peur de mal faire. Se faire confiance et faire confiance aux autres. Une belle leçon de vie au final.

 

LISA  : C'était mon premier tournage. Beaucoup trop de choses non exprimables pour le moment, tout est encore un peu nébuleux dans ma tête... De la vie, du partage, du plaisir, de l'instrospection, de la confiance...

 

REMI : Une expérience humaine et artistique très enrichissante et inoubliable.

 

MAÏA : Tout, ce tournage m'a rempli de tellement de belles choses. En passant par un réel apprentissage de tout l'art de faire un film, ensemble, et l'expérience humaine bien-sûr, j'en ai encore des frissons de ces moments où je me suis dit “Wah on est en train de se démener pour faire un truc ensemble et je sens que ça vaut le coup, que ce qu'on est en train de faire va être de la bombe atomique”

 

THIBAUT : Que du positif. Des rencontres exceptionnelles, une réelle prise de confiance en moi et en mon jeu, un épanouissement professionnel... C'est quelqu'un qui sait tirer le meilleur de ses acteurs, en adaptant sa direction à chaque individu. Du coup mon premier sentiment en sortant de ce projet fut une certaine euphorie, et une envie absolue de re-travailler avec lui sur un autre projet. Et si malheureusement la suite de nos carrières respectives ne le permettent pas, il restera toujours pour moi la profonde amitié qui s'est créée entre nous. La relation qui s'est installée avec Nathan Le Graciet (premier assistant, qui servait souvent d'intermédiaire entre l'équipe et le réalisateur) m'a également beaucoup marquée, de par sa gentillesse et sa bienveillance. Les deux fonctionnaient parfaitement en binome et arrivaient à bien gérer une équipe efficace et professionnelle, tout en essayant de souder tout le monde dans le projet ; je voudrais donc ici mettre une mention spéciale à Ahmed-Yassine Drissi (assistant caméra), Galaad Germa (Ingé son) et Charlotte Argée (Régisseuse) pour leur bonne humeur et leur sympathie tout au long du tournage.

 

 

Votre meilleur souvenir de tournage ou sur scène

 

CANDICE : Pouvoir observer comment ça se passe derrière la caméra quand moi je ne jouais pas. Ce n’est pas vraiment un souvenir mais ça m’a beaucoup appris.

 

REMI : Dans L'Opéra du Gueux (de Benjamin Britten) mis en scène par Benjamin Prins en 2013 à l'Opéra Comédie de Montpellier, j'ai été suspendu en l'air à 8 mètres au-dessus de la scène, une sorte de Deus Ex Macchina.

 

MAÏA : Piano Panier serait probablement top1 des souvenirs mais c'est trop frais encore pour en parler en terme de souvenirs.

Donc je pense que c'est entre autres Intermezzo de Jean Giraudoux (mis en scène par Pierre Castagné). On jouait dehors la nuit dans les jardins du château de Flaugergues et il s'est mis à pleuvoir beaucoup et le public est resté sans bouger ou se déconcentrer, on a du interrompre mais pour reprendre en plein milieu de la pièce 10 minutes après une fois la pluie passée, sans perdre la pêche, et il y avait de l'électricité dans l'air, mais c'était hyper hyper agréable comme moment dans le move, « allez c'est reparti les gars » et le public était là, fidèle au poste, prêts à se replonger pour ceux qui en étaient sorti, et en demande de plus encore pour ceux qui sont restés la tête dedans.

 

THIBAUT : Impossible de sortir un seul souvenir dans tous ceux présents dans ma tête. A chaque fin de projet je me dis "C'etait le meilleur souvenir de ma vie professionnelle" et  à chaque fois que j'en redémarre un je me dis "Non celui là est le meilleur" etc. Donc je ne me risque plus à faire des comparaisons, mais en tout cas Piano Panier est incontestablement dans le haut de tableau.

 

L’acteur ou l’actrice qui vous touche le plus ?

 

CANDICE : Je pourrais en citer pleins comme Suzanne Clément, Anne Dorval, Philip Seymour Hoffman, Vincent Cassel, Jared Leto, Matthew McConaughey, Isabelle Huppert et d’autres. Certains acteurs me touchent selon les films dans lesquels ils jouent ou selon leurs rôles, c’est dur de n’en citer qu’un ou une seul(e).

 

LISA  : Yolande Moreau ou Karine Viard ? Allez, les deux. Ah non, il faut absolument que j'ajoute Benoît Poelvoorde et Robin Williams !

 

REMI : Matthew McConaughey

 

MAÏA : Mais c'est trop dur cette question !

 

THIBAUT : Robert de Niro dans le Parrain 2. Je suis tombé amoureux de son personnage de Vito Corleone jeune, de sa classe, de son charisme et de son intelligence. Pour moi il est au dessus de tous les autres acteurs, a tourné avec certains des meilleurs réalisteurs du XXe siècle comme Coppola, Scorsese, Tarantino ou De Palma, et n'a jamais été mauvais dans aucuns de ses films.

Al Pacino ou Jack Nicholson font aussi parti des acteurs que je trouve les plus exceptionnels.

 

 

Vous dans 10 ans on en parle ou pas du tout ?

 

CANDICE : Non, j’aime les surprises.

 

LISA  : Demain, c'est déjà trop loin...

 

REMI : J'aime penser que mon héros, c'est moi toujours 10 ans plus tard, que les années passeront et qu'il restera toujours 10 ans plus tard. Je sais que je ne le deviendrai pas, que je pourrai pas l'atteindre mais « il » reste toujours comme quelqu'un à poursuivre, une sorte d'idéal à chercher devenir.

Certes, je me projette dans l'avenir mais je travaille sur le présent pour le créer.

 

MAÏA : Non :-D

 

THIBAUT : Soit avec un oscar, soit à Pôle Emploi.

 

 

Votre personnage de cinéma préféré ?

 

CANDICE : Les personnages de Tim Burton. Ainsi que le personnage de Némo dans Mr Nobody de Jaco Van Dormael.

 

LISA  : Film d'animation, ça compte ? Parce que si c'est le cas, c'est Chihiro ( Le Voyage de Chihiro, Miyazaki).

Sinon, le personnage de Will ( Will Hunting ) joué par Matt Damon et celui de M.Keating joué par Robin Williams (Le Cercle des poètes disparus) m'ont particulièrement marquée.

De toute façon, les questions où le mot "préféré" figure, je n'ai jamais su y répondre !

 

REMI : Rust Cohle dans True Detective.

 

MAÏA : C'est sûrement pas mon ultime perso préféré mais j'adore la flic dans Fargo des frères Coen jouée par Frances McDormand, avec son ventre de femme enceinte et la force dans son regard.

 

THIBAUT : Je vais me répéter mais Vito Corleone dans le Parrain 2. Parce que De Niro.

 

 

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans le tournage de Piano Panier ?

 

CANDICE : Le fait que l’on a créé tous ensemble. En effet, pendant le tournage JB regardait les rushs et en fonction de ce qu’on lui proposait au niveau du jeu, il a façonné l’histoire et nos personnages. Chaque jour on ne savait pas ce qu’on allait tourner ou ce qui allait se passer. Il nous disait juste il va se passer ça et ça et puis nous on improvisait. On n’avait pas vraiment le temps de se poser des questions sur comment jouer la situation, on se posait devant la caméra et « action ».

 

LISA  : La manière dont ce film s'est construit : jour après jour, heure après heure, minute après minute. Incertitude et questionnements permanents. La situation prenait vie en fonction de ce qu'il se passait dans l'instant. Pas une seule journée ne s'est passée sans un rebondissement ! D'un côté, c'est excitant. De l'autre, ça fiche la trouille. Et puis finalement... nos capacités d'écoute et d'adaptation s'étoffent et la liberté de création n'en est que plus grande.

 

REMI : Pendant la résidence, on a tourné une scène de rêve où mon personnage devait jouer du piano devant un public alors qu'il n'a jamais touché d'instrument de sa vie.

Ça m'a rappelé un vieux cauchemar que j'avais fait quand j'étais petit: Je suis seul sur une petite scène de spectacle, devant moi, un immense public rempli de gens, une voix sort, me disant de faire quelque chose. Je ne savais pas quoi faire, j'ai paniqué et je me suis mis à courir en rond.

Je ne pensais pas devoir revivre cette même sensation dans un projet, c'était surprenant..

 

MAÏA : Le froid ? L'évolution du film, le fait d'être dans un état de réinvention permanente, et ça, ça donne une énergie pas possible, et je suis toujours sur le cul, pardon my french, de l'élan collectif qu'on a eu et de la confiance qu'on a su se donner qui est devenue de plus en plus forte au fur et à mesure du tournage

 

 

Dernière question : que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

 

CANDICE : Pas grand-chose, juste que je continue à profiter de toutes les bonnes choses qui peuvent m’arriver et que je sois heureuse.

 

LISA  : De vivre non pas avec des raisons, mais avec déraison.

 

REMI : Une bonne continuation et bon courage pour les épreuves à venir.

 

MAÏA : De faire quelque chose qui me fait vibrer avec des gens aussi passionnants que mes sœurs et frères de la Maritime et toutes brillantes personnes dont les noms figurent sur cette belle affiche de Piano Panier.

 

THIBAUT : De faire une vaste et longue carrière dans le cinéma, de tourner avec David Fincher, Quentin Tarantino, Martin Scorsese, Christopher Nolan, Jean-Baptiste Durand, de gagner au loto et de me marier avec Scarlett Johansson.

 

 

Merci beaucoup à tous pour cette interview et belle continuation !

 

Crédit photo : Jean-Baptiste Durand 

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