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Ces années-là d'André Klopmann

Bonjour André, comment allez-vous ?

 

Fort bien ! Et vous ?

 

4 mots qui vous décrivent le mieux …

 

Occupé, attentif, curieux, concentré.

 

Parlez-nous de votre livre « Ces années-là »

 

Durant vingt ans j’ai eu le privilège de multiplier les rencontres, en particulier, des gens qui peuplaient mon Olympe intime. Rencontres d’un jour ou de vingt ans. Je voulais connaître Barbara, Ferré, Montand, les grands bluesmen… Et effectivement, je les ai connus. Depuis vingt ans, on me presse d’écrire des histoires que je n’ai pas voulu mettre en forme dans la mesure où ce serait un chapelet de souvenirs. Les souvenirs de vieux journalistes nostalgiques, je déteste ça. Pendant vingt ans donc, tandis que je publiais un livre par année sur d’autres thèmes – souvent des nouvelles mais aussi des romans, des biographies, des récits – j’y ai songé sans produire, et puis un jour j’ai trouvé le truc. Des nouvelles, justement, brèves et très travaillées, avec emprunts, exercices de style et chutes. Le souvenir est une matière brute d’intérêt moyen, le travail sur le verbe, le burin de l’auteur, me semble d’un intérêt supérieur. Alors seulement, enfin, je m’y suis mis. Ces textes, je crois, ont finalement du rythme et du sens. Il y en a quatre-vingt et ils se répondent bien.

 

Question piège ou pas : la littérature, c’était mieux avant ou pas ?

 

Demain sûrement.

 

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance …

 

Enfant, Le Petit Poney Stop. Je ne sais pas de qui. Adolescent, L’Usage du Monde, bien sûr, de Bouvier. Et Poe, Buzzati.

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire …

 

Je ne sais pas. J’ai toujours écrit. Mon premier article a paru dans Le Crapaud à lunettes quand j’avais onze ans. Un journal pour enfants. Mon premier papier « adulte », c’était dans La Suisse quand j’avais 18 ans. Mon premier livre, j’avais 18 ans aussi.

 

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire des livres

 

Les autres. Les gens. La vie.

 

Dans tous les livres que vous avez écrits, lequel selon vous est le plus réussi ? Celui dont vous êtes le plus fier ?

 

Le prochain (facile, je sais).

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement

 

Philippe Kerr.

 

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence …

 

Vipère au poing. J’ai rencontré Bazin, un homme charmant. Mais à sa Folcoche, sa mère affreuse, je préférais la mère idéalisée de Cohen, que j’ai d’ailleurs connu aussi. Chez lui, une photo me fascinait, de Pagnol, avec une dédicace : « je suis heureux mon bel Albert que tu ais repris ta plume d’or ». Cohen ne savait pas se vendre. Pagnol a forgé une œuvre et son propre personnage. Ils étaient amis et différents.

 

Si je vous dis Morges, littérature, 2016 vous me dites quoi ?

 

Un salon magnifique, sur les quais, avec de belles rencontres et des événements, des conférences aussi dans toute la ville et sur des bateaux lémaniques. Un très bel espace, une excellente organisation, une affiche très dense. J’ai adoré. Je signais auprès de Crevoisier, Richoz, Duja, Plonk & Replonk, les Romands sont formidables, non ?

 

Michel Bussi, Harlan Coben, ou Marcel Pagnol ?

 

Coben.

 

Est-ce qu’il existe une potion magique pour se démarquer de tous ces auteurs qui nous entourent, ou pas ?

 

Non. Du travail, du travail, du travail. Personnellement je mets souvent trois ans avant de sortit un titre. Un an pour écrire, une année pour laiser reposer et une troisième pour réécrire. Je suis très organisé. Je ne fais pas que cela.

 

Si vous n’étiez pas écrivain vous seriez …

 

Comédien ?

 

Que lisez-vous actuellement ?

 

Country, d’Antoine Jaccoud.

 

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

 

Une parution chez Actes Sud. Je vais souvent à Arles, j’y pense mais je n’agis pas. Un jour, peut-être.

Merci beaucoup André d’avoir répondu à mes questions et belle continuation littéraire.

 

Crédit photo : André Klopmann

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