
Douve, le nouveau thriller de Victor Guilbert
Bonjour Victor, comment allez-vous ?
Ça va plutôt pas mal. C’est bientôt mon anniversaire. J’espère que je vais avoir plein de cadeaux.
Nouveau thriller à votre actif, alors heureux de le présenter au public ?
Super heureux avec une pointe d’anxiété. J’attendais ce moment avec impatience. J’avais hâte de pouvoir enfin présenter Douve et Hugo Boloren à des lecteurs inconnus. Entre le moment où j’ai écrit Douve, celui où j’ai signé avec Hugo Thriller et la parution, il s’est écoulé une petite éternité. Et la pointe d’anxiété, c’est parce que j’en mets dans tout ce que je fais.
Racontez-moi comment est-il né ce thriller « Douve », l’inspiration, la création des personnages, l’intrigue.
C’était pendant un week-end romantique à Venise... J’ai eu l’idée du dénouement alors qu’on assistait à un spectacle de danse parfaitement ennuyeux avec ma femme. En sortant, je l’ai entrainée dans un bar et j’ai griffonné mon dénouement dans un carnet. Je pensais en faire une pièce de théâtre, parce que c’est là que je suis le plus à l’aise. Mais il y avait trop de personnages. Et puis un jour, j’ai écrit le premier chapitre, avec cette histoire de Douve qui a traumatisé un gamin… J’avais le début et la fin, il n’y avait plus qu’à creuser le tunnel pour que les deux se rejoignent.
De tous les livres que vous avez écrits lequel est le plus abouti, celui dont vous êtes le plus fier ?
J’ai écrit quelques pièces de théâtre, mais Douve n’est que mon deuxième roman. Et il est bien plus abouti que le premier. J’y ai passé plus de temps, je me suis beaucoup plus attardé sur chaque phrase, et puis je me suis servi des erreurs du premier pour éviter de les reproduire dans le second…
Le syndrome de la page blanche on connaît ou pas ?
Je suis beaucoup plus préoccupé par le syndrome de la paresse et du foutoir. Des idées, j’en ai toujours, mais le plus difficile, c’est de les ordonner, de faire le tri et de leur donner l’allure qu’il faut sur papier. C’est parfois un peu laborieux et comme je suis assez minutieux sur le choix des mots, je dois m’armer de patience.
Est-ce qu’un jour dans votre carrière vous vous êtes dit : « j’arrête tout je me reconvertis j’exerce un autre métier » ? Ou pas ?
Je n’ai jamais vraiment eu de carrière à proprement parler… Et j’ai toujours écrit en parallèle de mes activités diverses. Que ce soit jouer aux billes en primaire ou quand je me suis lancé dans le théâtre et la musique plus tard. Puis quand j’ai constaté que l’écriture pouvait me nourrir (littéralement je veux dire), j’en ai fait mon activité principale. Et comme je ne sais pas faire grand-chose d’autre, je ne vois pas de reconversion possible.
Vous dans la peau d’un auteur de livres romantiques à l’eau de rose c’est possible ou pas ?
Avant que l’idée de Douve ne me vienne, je n’avais jamais imaginé que j’écrirai un thriller un jour. Alors oui, pourquoi pas un roman à l’eau de rose !
Question naïve mais j’assume, c’est le thriller qui est venu à vous ou c’est l’inverse ?
C’est clairement lui qui est venu, mais il n’arrivait pas de nulle part. J’en lis depuis toujours et au cinéma c’est clairement mon genre de prédilection.
Fiction ou réalité pour vos livres ?
Fiction totale concernant l’histoire, réalité partielle du côté des personnages…
Parlons un peu de vous et de vos goûts littéraires
Je lis à 60% de la littérature blanche et à 40% du polar. Je suis un grand fan des personnages solitaires, mélancoliques, vaguement dépressifs… Comme dans « Gros Câlin » d’Émile Ajar, « Aurélien » d’Aragon, « Mes amis » d’Emmanuel Bove, ou à peu près tous les personnages des romans de Houellebecq.
Quelles sont vos influences nationales ou internationales dans le monde du thriller ?
Du côté des romans contemporains, j’aime particulièrement Sandrine Colette et Fred Vargas. Mais c’est beaucoup le cinéma qui m’inspire : « Dial M for Murder » de Hitchcock, « Stoker » de Park Chan-Wook, « Fargo » des Frères Cohen… Je pourrais vous en citer des dizaines !
Être sous les feux des projecteurs ou être Victor Guilbert tout simplement ?
Quand les auteurs commencent à être sous les feux des projecteurs, c’est souvent qu’ils sont morts… Alors Victor Guilbert sans hésitation !
Le premier thriller que vous ayez lu, vous vous en souvenez ?
Je ne sais plus trop si c’était « Les clients du Bon Chien Jaune » de Pierre Mac Orlan ou « Sa Majesté des Mouches » de William Golding… Les deux m’ont marqué durablement !
Ecrire à 4 mains ça se tente ou pas du tout ?
Je le pratique en ce moment même avec un réalisateur, pour la rédaction d’un scénario. Le cinéma se prête bien à l’écriture collective.
Le prochain thriller, il sera sur quel sujet ?
Je reprends le même personnage que dans Douve, Hugo Boloren ; il part enquêter sur le meurtre d’un enfant du côté de Lille…
Dernière question à vous poser : On se donne rendez-vous dans 20 ans avec un thriller hyper passionnant comme vous savez si bien le faire ?
Je le note dans mon agenda tout de suite. Si ça vous va, je vous propose qu’on se retrouve à la terrasse d’un café parce que ça me manque trop.
Un grand merci Victor pour cette interview, belle continuation littéraire et une très bonne année 2021.