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Entre politique et roman avec Sylvain Thévoz

Bonjour Sylvain comment allez-vous ?

Je vais vite, en restant le plus attentif possible.

 

Vous en 4 mots …

Je suis né à Toronto de parent suisse et français. Ma première identité fut la conscience d’habiter la langue française, un espace mobile. Où que je sois, je bouge avec ce territoire, l’emporte autant qu’il me transporte.  

 

Parlez-nous de votre livre « De Mort Vive » publié en 2014

-C’est un livre qui parle d’une personne alitée. On devine qu’elle est aux frontières de la vie et de la mort. C’est un livre concis, qui se veut minimal. Face aux impasses on ne peut que s’élever.

 

 

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance …

-Siddhartha d’Hermann Hesse. Son côté initiatique et profondément nomade m’a marqué. Cela dessinait un idéal de vie.  

 

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire …

-Je pense à certains moments de grande émotion, gamin, ou j’étais vulnérable et privé de paroles. Le besoin d’écrire est venu là-dessus.

 

 

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire des livres

 

-James Baldwin, Christine Angot pour leur grain de folie. Jean Ziegler pour son infatigable révolte devant l’état du monde.

 

 

Dans tous les livres que vous avez écrits, lequel selon vous est le plus réussi ? Celui dont vous êtes le plus fier ?

-Les sanglots du sanglier, illustré par Patrice Duret. C’est un livre qui m’a connecté à la terre, aux bêtes. J’ai puisé dans une vieille langue qui avait besoin d’être dérouillée. L’amitié avec Patrice Duret a conduit la rédaction de ce livre très loin.

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement

  • Maylis de Kerangal, Frédéric Boyer, Dennis Cooper et… Antoine de Saint-Exupéry, pour toujours.

 

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence …

Tous ceux qui m’étaient imposés bêtement.

 

L’écrivain que vous rêvez de rencontrer

Dareen Tatour, poétesse palestinienne actuellement enfermée dans les prisons israéliennes pour avoir posté un poème sur facebook ! « Qawim ya sha’abi, qawimhum” (résiste mon peuple, résiste-leur). Elle fait partie des 400 palestiniens arrêtés durant l’année écoulée pour avoir osé exercer leur liberté d’expression.

 

 

Michel Bussi, Harlan Coben, ou Marcel Pagnol ?

  • Albert Cohen.

 

Vous êtes conseiller municipal à Genève. Pourquoi s’être tourné vers la politique. C’est un grand changement entre littérature et politique non ?

  • Pour moi cela est au contraire très cohérent. Il s’agit toujours de délivrer une parole, et une parole agissante, capable de provoquer du changement ; à tout le moins d’exprimer clairement quelque chose de l’état du monde, à quelque échelle que ce soit.

 

 

En tant que conseiller municipal, quelles sont vos idées politiques, vos projets ?

  • Je suis membre du parti socialiste. Je suis engagé contre toutes les discriminations, les inégalités sociales, et en faveur d’une meilleure répartition des richesses. Aujourd’hui la société devient de plus en plus inégalitaire et violente. Trop de gens se taisent alors qu’ils ont la capacité d’inverser cette tendance. Nous avons le devoir de réveiller les consciences et armer les bonnes volontés, sinon nous allons droit dans le mur.

 

Imaginons que je doive élire un conseiller à Genève, vous êtes candidat, pourquoi je devrais voter pour vous ?

Vous voterez d’abord pour une liste, un projet politique, un groupe. Et parce qu’il ne faut pas laisser la démocratie aux mains des brigands, à ceux qui la salissent, à ceux pour qui le rendement et l’argent sont l’unique finalité, vous choisirez une liste dessinant les contours d’un vivre ensemble durable, où chacun a sa place, a droit à un travail, un logement et à sa sécurité. Je serai sur cette liste.

 

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

De garder la foi.

 

Merci beaucoup Sylvain d’avoir répondu à mes questions et belle continuation dans votre carrière.

 

Crédit photo : Sylvain Thévoz 

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