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Entre presse et littérature avec Ludivine Ribeiro

Bonjour Ludivine comment allez-vous ?

Je ne sais pas trop. Bien, je crois. A la fois heureuse et un peu triste. Mon livre a reçu un bel accueil, mais les mois ont passé, c’est déjà la fin, il faut songer au prochain, et c’est une sensation de vide étrange et assez inconfortable. Je suis déjà dans la nostalgie de ce moment unique qui n’arrivera plus : un premier roman c’est juste une fois, et c’était beau.

 

Vous en 4 mots

Rêveuse. Inquiète. Gourmande. Timide.

 

 

Parlez-nous de votre livre « Le même ciel »

Il y a la chaleur, la pinède, la mer. Et six personnages (une femme, deux hommes, une adolescente, un petit garçon, un chien) qui vivent le même été, sous le même ciel. Le livre parle du frôlement de ces vies parallèles, du temps qui passe, des choses qui disparaissent, et des gens peut-être aussi… comme cette blonde en robe verte, une nuit de fête, dans un jardin moite et fleuri…

 

 

Vous êtes LA créatrice du journal « Edelweiss », quest-ce qui vous a donné lenvie de vous tourner vers ce style d’écriture ?

En fait c’est l’inverse qui s’est produit. Après mes études de Lettres, poussée par mes professeurs, j’avais songé au métier d’écrivain. Mais comme ça ne me semblait pas une idée très réaliste pour gagner sa vie, je me suis tournée vers le journalisme. C’était une autre façon d’écrire, de créer des univers, de partager tout ça, et ça a été passionnant. Mais il y avait toujours ces livres qui attendaient dans un coin de ma tête, alors un jour je me suis dit « c’est maintenant ou jamais ! », je me suis assise et j’ai commencé à écrire « Le même ciel ».

 

 

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance

Il y en a trop pour en n’en citer qu’un, car je lisais non-stop et jusque tard dans la nuit, avec une lampe de poche sous les couvertures. J’étais fan de Fantômette, des Soeurs Parker, des Contes de Grimm et d’Alice au pays des merveilles, mais comme je n’en avais jamais assez, je dévorais aussi les livres de la bibliothèque de mes parents, avec une prédilection pour les romans de Colette, Tchekhov et Sagan.

 

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire

J’ai écrit mon premier roman à l’âge de 9 ans, un jour où je n’avais plus rien à lire et où je rêvais de me plonger dans une de ces palpitantes histoires style « Alice détective ». J’ai donc écrit « Mystère à Casablanca » sur des feuilles découpées au format Bibliothèque Verte, avec deux doigts, sur la machine à écrire de mon père.

 

 

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire des livres

Le temps qui passe. Je trouve ça insupportable. Alors j’écris pour retenir les choses, les figer dans leur beauté, les faire revivre, les partager.

 

 

Dans tous les livres que vous avez écrits, lequel selon vous est le plus réussi ? Celui dont vous êtes le plus fier ?

Je n’en ai écrit qu’un pour le moment, c’est mon premier bébé, alors c’est forcément le plus beau. Je suis fière d’y être arrivée, car je suis très lente, et écrire est pour moi plutôt une souffrance qu’un plaisir. Quant à savoir s’il est réussi, c’est aux lecteurs de le dire.

 

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement

C’est quoi une valeur sûre ? Quelqu’un qui vend beaucoup de livres ? Ou alors un grand écrivain ? Les deux ne vont pas forcément ensemble…

 

 

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence

Les « Mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar. Une torture. Tout comme les « Essais » de Montaigne. J’ai cru mourir d’ennui.

On nous force souvent à lire trop tôt des livres qu’on trouverait sans doute magnifiques quelques années (ou décennies) plus tard. Je vais essayer de les relire, tiens !

 

 

L’écrivain que vous rêvez de rencontrer

Patrick Modiano

 

 

Michel Bussi, Harlan Coben, ou Marcel Pagnol ?

Marguerite Duras, Baudelaire, Jim Harrison

 

 

Si vous n’étiez pas écrivain vous seriez

Probablement enfermée dans un asile de fous

 

 

Que peut-on vous souhaiter aujourdhui ?

D’arriver à écrire mon deuxième roman.

 

 

Je vous laisse le mot de la fin

Merci, je le garde bien au chaud en espérant m’en servir bientôt, à la dernière page de mon manuscrit.

 

 

Merci beaucoup Ludivine davoir répondu à mes questions et belle continuation littéraire.

 

Crédit Photo Vanessa Angel

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