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Freeman, le nouveau thriller de Roy Braverman

Bonjour Roy comment allez-vous ?

Bien. Ça fait quelque temps que j’ai décidé de toujours aller bien…

Parlez-nous de votre livre Freeman. D’où vous est venue l’inspiration.

Freeman est le dernier tome d’un triptyque « à l’américaine ». Le principe était de situer trois thrillers dans des régions des États-Unis que je connais bien, et d’adopter pour chaque région un style d’écriture « à l’américaine » qui corresponde à cette région. Le « hard boiled » pour Hunter dans les Appalaches, le « nature writing » avec Crow en Alaska, et l’écriture « sudiste » pour Freeman en Louisiane.

On a adoré votre livre Hunter, ma maman et moi. Le style d’écriture, l’histoire, le suspense. Qu’a-t-il de différent celui-ci Freeman ?

L’écriture « à la sudiste » donne deux grandes différences. Dans la forme, les descriptions de paysages sont plus nombreuses, plus fouillées, plus « sensuelles », et l’étude des émotions des personnages plus intimiste. Dans le fond, les choses ne se résolvent pas de façon nette, parce que dans l’atmosphère moite et fiévreuse des bayous, tout se délite, se décompose, se dissout. Les destins comme les intrigues, les corps comme les âmes…

Le syndrome de la page blanche on connaît ou pas ?

Pas du tout. Je souffre plutôt du syndrome de la page noire. Trop de projets en cours, trop de choses à raconter. Pour résumer : Trop peu de temps pour tant de livres à écrire

Est-ce que l’histoire que vous offrez aux lecteurs est purement fictive ou elle est inspirée de faits réels ?

Les histoires sont essentiellement des fictions, mais dans l’illustration, en toile de fond, j’aime bien glisser des rappels d’événements réels. Mais ils ne constituent jamais le nœud principal de l’intrigue. Je suis un ardent défenseur du romanesque. L’invention d’abord.

Le meilleur endroit pour trouver l’inspiration

Dans ma tête, évidemment. Dans mes souvenirs de voyage avant tout. Et ensuite partout. Une silhouette peut m’inspirer un personnage, une lumière une atmosphère, un accident de la vie uns scène. Je prends tout ce qui passe à ma portée

Fiction ou réalité ?

Je crois avoir répondu un peu plus tôt, mais je me répète volontiers : d’abord fiction, ensuite fiction, et enfin fiction. N’oubliez pas que je suis membre de la Ligue de l’Imaginaire…

Le prochain sujet de votre futur livre 

Une saga familiale et historique sur la diaspora arménienne à partie de la vie romancée de ma grand-mère entre 1915 et 2015 chez Albin Michel, et chez Hugo un autre triptyque de thrillers situés à New York, ou dans le Maine, ou quelque part en France…

Noir ou blanc ?

Croyez-vous vraiment que la vie soit blanche ?

Vos influences littéraires

Très classique : James Michener, Arthur Hailey, Faulkner, Dos Passos, Garcia Marquez, Jorge Amado, Malaparte, Buzatti, Zweig, Salinger, Elia Kazan…

Votre livre du moment

Tout Ron Rash, découvert beaucoup trop tard…

Celui que vous pourriez lire une énième fois

Tout ce que j’ai lu, puisque je n’ai aucune mémoire. Je peux relire dix fois le même livre ou revoir dix fois le même film, je ne m’en souviens qu’au fur et à mesure de ma redécouverte. J’arrive à m’étonner et me surprendre en relisant Yeruldelgger ou Hunter par exemple. J’arrive même à me surprendre en cours d’écriture quand je reprends un manuscrit un moment suspendu…

2 grands rêves à réaliser en 2020 …

Ne pas mourir tout de suite en premier, et continuer à bien vivre en second.

 Je vous propose d’écrire une biographie, ce serait celle de qui ?

La biographie d’un biographe qui se révélerait n’être que le personnage d’une fausse biographie. Ou alors la mienne.

Un conseil à donner aux futurs écrivains ?

Écrire, encore et toujours, un petit peu chaque jour et se corriger sans vanité d’auteur.

Un grand merci pour cette interview Roy Braverman, je vous laisse le mot de la fin

Ce mot, c’est « saudade ». Un mot brésilien pour évoquer une nostalgie positive. Non pas regretter ce qui n’est plus, mais être heureux d’avoir vécu ce qui a été.

Merci et belle continuation

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