
Interview de Vincent Roussel
Des notes qui frétillent dans nos oreilles, une sensibilité remarquable à chaque composition, une envie de créer de plus en plus évidente et surtout l’envie de donner aux auditeurs de sa musique le meilleur de lui dans son univers.
Bonjour, comment allez-vous ?
Plutôt bien, merci.
La musique c’est avant tout : un besoin, une envie ou une passion ?
Un peu tout ça à la fois, et puis aussi un terrain de jeu et de création, une compagne bienveillante, une source de surprises et d’émerveillement, un refuge pour les jours de grisaille, une forme d’énergie à partager avec l’autre (musicien ou public)...
Si je vous dis chanson française, vous me dites … ?
Que je n’ai jamais compris en quoi la chanson pouvait être spécifiquement « française ». Que les artistes s’expriment en français, en anglais, en songhaï ou en peul – je pense au grand Ali Farka Touré –, importe peu ! C’est de la chanson. Ce qui compte, je crois, c’est de mettre sa langue au service de l’émotion. Et l’émotion ne sonne jamais aussi « vraie » que quand on passe par sa langue maternelle. J’écris et je chante en français, car c’est ma langue, celle dans laquelle je rêve et m’exprime depuis toujours. Mais l’étiquette « chanson française », non, je ne vois pas. Et puis, ça finit par être réducteur et par renvoyer à un certain lyrisme dans lequel je ne me reconnais pas. « Chanson francophone », à la rigueur ?
Quelles sont vos sources d’inspiration pour l’écriture de vos textes ?
Le vécu. Des rencontres, des situations, des coups de cœur, des coups au cœur... Pour un rendu final bien moins autobiographique qu’il n’y paraît. Ça commence souvent avec quelques mots qui jaillissent sur quelques notes trouvées par hasard. Et texte et musique « se pointent » ensemble, en général.
Un très joli album est à votre actif. L’accouchement a été dur ?
Un accouchement au forceps, oui ! Je m’étais lancé, il y a quelques années, dans le projet un peu fou d’enregistrer un disque tout seul chez moi. La dimension artisanale de la chose me plaisait beaucoup et la direction épurée et « folk » que prenait ma musique m’y a incité. Le problème, c’est que je ne connaissais rien à la prise de son et que je me suis très vite retrouvé à devoir apprivoiser le matériel. À un certain moment, je jouais plus de la souris que de la guitare et rien de bon ne sortait des sessions auxquelles je m’astreignais. Le soutien indéfectible de mon frère Julien, qui joue du banjo et de la batterie sur « Carlines », m’a vraiment aidé.
BB King, les Innocents ou Johnny Cash ?
Les Innocents, en particulier leurs trois derniers disques, pour la qualité des compositions, du travail vocal et des arrangements. Johnny Cash aussi, surtout avec la série des « American Recordings », des compilations de chansons enregistrées au crépuscule de sa vie.
Classique, rock, électro, jazz ou manouche ?
Rock, définitivement. Avoir grandi au son des disques de Neil Young, de Bob Dylan et des Rolling Stones doit y être pour quelque chose !
Songez-vous à écrire dans le futur des chansons en anglais ?
Non. Je l’ai déjà fait, lorsque j’étais aux Etats-Unis... Mais je ne l’envisage plus, pour les raisons que j’ai évoquées.
On vous donne l’occasion de réaliser votre rêve, ce serait lequel ?
Pouvoir continuer à composer, enregistrer et publier des albums.
Quelle est la personne que vous désirez plus que tout rencontrer dans le monde de la musique ?
Personne, justement ! Ça m’est déjà arrivé, et ça peut s’avérer très décevant...
Dernière question afin de clore cet interview, on vous souhaite quoi pour la suite de votre carrière musicale ?
De pouvoir continuer à composer, enregistrer et publier des albums !
Merci beaucoup Vincent d’avoir répondu à mes questions, je vous souhaite une belle continuation dans le monde artistique.
Merci à toi
Si vous voulez découvrir l'univers de Vincent voici le lien :
http://vincentroussel.bandcamp.com
Crédit photo : Cedric Jover