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Interview du comédien et acteur Nicolas Marié

Il était une fois un acteur, un comédien, un homme de l'ombre qui aime la vie, la comédie et jouer par-dessus tout. Il a joué avec les plus grands et les plus grandes, de Carole Bouquet en passant par Serge Biavin et Yves Pignot. La vie la vraie c'est avec intensité et jouissance qu'il la vit. Rencontre avec Nicolas Marié qui nous a accordé un peu de son temps pour répondre à mes questions. 

 

Bonjour Nicolas comment ça va ?

Je viens de terminer un long tournage de la 3em saison de « les hommes de l’ombre » qui a été rude mais enthousiasmant et je suis très heureux du travail effectué et impatient de voir le résultat à l’écran.

 

Quel est votre premier souvenir de spectateur ? 

J’avais 10 ans. C’était au théâtre Marigny et c’était « la locomotive » d’André Roussin avec Elvire Popesco. J’étais dans une loge tout près de la scène et je découvrais fasciné que la bibliothèque était fausse et que les acteurs étaient des vrais gens !!!...

 

Quelle personnalité du théâtre vous a donné l’envie de faire ce métier ?

Harry Baur, qui était un grand acteur de théâtre et de cinéma me hante encore aujourd’hui, à la fois par la qualité de son jeu qui à l’époque (avant la guerre !!!) était extraordinairement novateur parce que sobre, vrai, dépouillé, et par sa fin tragique. Né catholique de parents alsaciens, Harry Baur est au sommet de la gloire quand la France est occupée. Il n'hésitera pas à tourner pour la"Continentale" et même en Allemagne. Pourtant, victime de la rumeur des journaux antisémites, il sera arrêté par la Gestapo et mourra des suites de son incarcération... A 20 ans, l’extraordinaire injustice de cette fin me bouleversait et me donnait toute la dimension de l’éphémère de ce métier et de la vie. Si la bêtise pouvait abattre le talent il n’y avait pas de temps à perdre et il ne fallait surtout pas se prendre au sérieux. Il ne fallait pas hésiter et foncer tête baisser dans ce monde du jeu qu’Harry Baur m’avait fait admirer et auquel il avait donné une dimension tellement extraordinairement humaine, jusque dans la mort …

 

Avez-vous une pièce de théâtre culte ?

Sans hésitation : « Cyrano de Bergerac ». Tout acteur, tout humain, doit rêver de dire la tirade des « non merci »

 

Le film qui vous a traumatisé pendant votre enfance

« l’armée des ombres » de Melville. 

 

Est-ce que la série Les hommes de l’ombre vous a marqué ou c’était une série comme les autres ?

C’est un exercice que je n’avais jamais fait, avec un personnage aussi important. Cela demande beaucoup de travail. Six épisodes en cross boarding je peux vous dire qu’on ne chôme pas !!! J’aime ce genre d’effort sur une longue distance ; ce travail dans la 3em saison m’a pris pas loin de 6 mois. J’aime cette course de marathon.

 

Impressionnant ou pas de jouer avec Bruno Wolkowitch ?

Ce n’est jamais impressionnant de jouer avec de bons acteurs, c’est réjouissant. Comme il est réjouissant de jouer avec Carole Bouquet, Rachida Brakni, Serge Biavin, Yves Pignot, Anne Benoit, Anne Loiret. Parce qu’ils sont de bons acteurs. Comme disait Gabin : « c’est bat un acteur »…

 

Un pièce de théâtre qui vous systématiquement hurler de rire

La vie !!!...

 

Une réplique de cinéma que vous aimez utiliser dans la vie

« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît !!! » dans « les tontons flingueurs » de Lautner, dialogue d’Audiard

 

Votre meilleur souvenir de tournage (série ou film)

Je n’en ai pas qu’un de meilleur, j’en ai beaucoup de meilleurs... Et j’en ai beaucoup particulièrement avec mon copain Albert Dupontel. Cet article ce transformerait en encyclopédie s’il me fallait les décliner !!!

 

Si vous pourriez être un autre comédien lequel seriez-vous ?

Charles Vanel. Rod Parado. Robert Hirsh. Michel Aumont. Jean Poiret. Harvey Keitel. Pierre Niney. Brad Pitt. Tim Roth… Vous secouez le shaker et en sortira mon rêve d’acteur !!!

 

Série télé politique, comédie, ou dramatique ?

« Ainsi soit-il ». Il y a là tout ce qui fait pour moi une bonne série. Une histoire encrée dans la réalité, remarquablement bien écrite et jouée. Un tableau critique sans concession de la société française. De ses espoirs juvéniles, de ses errements d’adulte et de son infatigable faculté à rebondir grâce à son extraordinaire capacité à se rebeller et au bout du combat à tendre la main à l’autre. Loin de ces histoires sans fondement de gendarmes et de voleurs qu’on nous sert depuis 30 ans, sur fond de poursuites infernales en voitures, de meurtres en série, de trafiques en tous genres, sur des tapis maculés de cadavres innocents…

 

L’acteur ou l’actrice qui vous touche le plus ?

Annie Girardot me bouleversait. Lindon me touche, par son talent bien sûr, mais aussi par son exigence et la cohérence de ses choix.

 

Votre personnage de cinéma préféré ?

Jean Valjean bien sûr mais aussi Charlot.

 

Emportez-vous un objet fétiche sur un tournage ?

Oui toujours. Une pomme verte qui ne me quitte jamais et que je grignote tout au long de la journée de tournage…

 

Dernière question : que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

De ne pas mourir !!!...

 

Merci Nicolas pour cette interview et belle continuation

 

Crédit photo : PHOTO SIPA

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