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Interview littéraire avec Emmanuel Varle

Bonjour Emmanuel comment allez-vous ?

Très bien. Je suis actuellement en période de sortie de mon dernier roman paru il y a une dizaine de jours, avec tout ce que cela entraine : interviews, dédicaces, envoi de mon livre à des critiques.

Vous en quatre mots ?

Volonté, courage, sincérité et sensibilité.

Parlez-nous de votre dernier livre : dernier virage avant l’enfer ?

Dans ce livre que je qualifierai plus de roman noir que de polar, je me suis mis dans la peau d’un vieux truand emprisonné qui, entre les murs de sa cellule, raconte sa vie, ou plutôt ses vies, celle de la liberté, du monde extérieur et celle de l’univers carcéral dans lesquels il a vécu de longues années.

Pour écrire ce roman, je me suis sorti les tripes, pour reprendre une expression triviale davantage que dans mes deux précédents.

Je voulais donner du poids tant dans le style que dans les idées à ce témoignage fort. Je précise que je connais bien le milieu du grand banditisme ainsi que celui des prisons, ce qui m’a aidé pour la rédaction de ce roman. Mais j’ai aussi lu, surfé sur internet, visité des lieux, rencontré des gens ayant connu la prison comme détenus et même comme surveillants, des êtres ayant connu le milieu du grand banditisme. Bref, j’avais des billes avant de commencer sa rédaction.

Je précise que le fait qu’un policier écrive un récit à la première personne du singulier dans lequel un truand raconte sa vie est à mon avis une première.

Dernier point, dans ce récit comme dans tous mes livres, je ne juge pas. Et je pense qu’on est loin des clichés véhiculés sur les milieux que j’évoque.

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance

Le livre de la jungle de Rudyard kipling qui a conribué à ma passion pour le monde animal.

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire ?

Le fait qu’un ami policier ait écrit un polar et l’ ait fait publié m’a donné le déclic. Je me suis dit : pourquoi pas moi. De plus, professionnellement, j’étais dans un service moins stressant que les précédents et j’avais davantage l’esprit libre pour pouvoir, le soir venu, me mettre à mon ordinateur.

 

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire des livres

Pour moi tout est propice à l’inspiration : la lecture d’un livre, un reportage à la télé, une scène dont je suis témoin, une rencontre, un événement. Je n’ai donc pas d’écrivain ou d’élément déterminant pour mon inspiration.

Dans tous les livres que vous avez écrits, lequel selon vous est le plus réussi ? Celui dont vous êtes le plus fier ?

Sans hésitation, je répondrai dernier virage avant l’enfer. Il possède une force, une capacité à harponner le lecteur, à le bousculer parfois, supérieurs aux deux précédents. De surcroît, le style est meilleur, davantage ciselé.

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement

Niveau romans classiques, bien évidemment des auteurs comme Modiano, Echenoz, Houellebecq.

Coté polars Thilliez, Expert, Norek. Je me limite à trois noms pour ces deux catégories, mais je pourrai en citer bien davantage.

Je fais une petite parenthèse pour dire que mes auteurs favoris ne sont plus de notre monde : Balzac, Fante, Bukowski, Proust, Céline , Genet.

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence ?

Le rouge et le noir de Stendhal, mais j’étais jeune, treize ou quatorze ans et encore immature et je suis passé complètement à côté du récit. J’ai redécouvert ce livre quelques années plus tard et je l’ai adoré.

Un mauvais livre, pour vous c’est quoi ?

Un texte qui ne vous surprend pas, qui suscite une impression de déjà vu, une histoire qui semble ficelée pour coller à la mode, fabriquée pour séduire, un style lourd, prétentieux, des propos moralistes, un besoin de choquer inutilement, une histoire nombriliste et encore beaucoup d’autre choses.

Je vous donne quatre mots : suspense, eau , policier et poisson. Arrivez-vous à m’écrire une brève histoire avec ces quatre mots ?

Oui sans problème. Dans l’eau, on peut mettre un cadavre qui, en décomposition va attirer les poissons. Un pêcheur va accrocher sa ligne par mégarde sur le défunt. Il va alerter la police qui va dépêcher sur place un jeune policier qui sera le héros du roman et ainsi débutera une histoire pleine de suspense.

L’écrivain que vous rêvez de rencontrer, Michel Bussi, Harlam Coben ou Marcel Pagnol

Il n’est pas dans votre liste. De son vivant, j’aurai bien aimé rencontrer Charles Bukowski. Comme il adorait les courses hippiques, je l’aurai emmené sur les champs de courses. Nous aurions causé littérature dans des bars et des restos sympas. Lui buvant beaucoup et moi beaucoup moins. On aurait visité Paris. Je ne lui aurai pas parlé de son trop bref passage chez Bernard Pivot.

Parmi les trois que vous me proposez, sans hésiter Marcel Pagnol qui était pour la petite histoire un grand ami d’un de mes oncles et dont le talent tant littéraire que cinématographique n’est plus à prouver.

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

Que mon dernier livre séduise un vaste public et que l’inspiration qui m’a fait écrire trois livres en trois ans ne me quitte pas mais sur ce dernier point, je ne suis pas inquiet.

Merci beaucoup Emmanuel d’avoir répondu à mes questions et belle continuation en littérature

C’est moi qui vous remercie Stéfanie d’avoir eu la gentillesse de me proposer cet interview.

 

Crédit photo : Emmanuel Varle 

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