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Interview littéraire avec Julien Sansonnens

Bonjour Julien comment allez-vous ?

Bonjour Stefanie, je vais bien merci, mon premier polar « l’Ordre des grandeurs » sera en librairie d’ici quelques jours, c’est une période très excitante pour un auteur de voir le fruit de son travail offert au jugement du public et des pairs.

 

Vous en 4 mots …

Travailleur, pugnace, caractériel et curieux.

 

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance

Mes premiers souvenirs de lecture remontent à mes séjours chez mes grands-parents, il y avait d’anciens livres de la bibliothèque rose qui devaient dater des années cinquante, et que ma mère et ma tante avaient lus étant enfants. Le club des cinq, oui-oui, des classiques… Autant de premiers plaisirs de lecture.

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire …

Je ne crois pas aux éléments déclencheurs. Ecrire est le fruit d’un processus, d’une maturation. Il y a une urgence devant la fuite du temps, un besoin de témoigner, de donner un peu de soi-même. Et l’ombre de la mort, qui pousse à écrire pendant qu’il est temps.

 

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire des livres

Il y a deux thématiques qui reviennent lorsque j’écris, de manière plus ou moins volontaire et consciente. Le thème de la fuite, d’abord, le fantasme d’une nouvelle vie ailleurs, fantasme toujours battu en brèche par la réalité. Et puis une période qui m’intéresse particulièrement, le passage de l’adolescence à la « vie adulte », ce qui se joue durant ces quelques années qui constituent à la fois une époque de possibilités nouvelles et un extraordinaire mouvement de fermeture. Et puis j’aime ancrer mes livres dans le réel, disons un réel retravaillé, réinterprété. Les lieux, notamment, sont très importants. Je n’imagine pas de livre qui se passe « nulle part ».

 

Dans tous les livres que vous avez écrits, lequel selon vous est le plus réussi ? Celui dont vous êtes le plus fier ?

J’en ai écrit si peu… Reposez-moi la question dans trente ans.

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement

En littérature française, j’aime beaucoup Christian Oster et Michel Houellebecq. Le premier a une faculté extraordinaire de concevoir des livres sans réelle intrigue et pourtant passionnants, car centrés sur des personnages extrêmement vrais et humains. Le second est à mi-chemin entre le sociologue et l’écrivain : dans la grande tradition littéraire française, il est un peintre de notre époque, son regard est d’une tranchante lucidité. Je pourrais aussi citer Annie Ernaux, une très grande plume.

 

En Suisse romande, parmi la jeune génération contemporaine, j’aime lire Florian Eglin, que je crois être un des premiers à avoir remarqué à l’époque de la sortie de son roman « Cette malédiction qui ne tombe finalement pas si mal », en 2013. J’écrivais sur mon blog : « Malgré peut-être quelques longueurs, Une malédiction qui ne tombe finalement pas si mal est une curiosité littéraire de haut vol, un délire magistral qui ne cesse de se moquer de lui-même et du monde, une petite perle qui révèle un auteur dont je pronostique volontiers qu’il fera parler de lui s’il continue sur cette lancée ». En Romandie toujours, parmi beaucoup d’autres auteurs, j’aime Baptiste Naito, ou Jean Chauma pour son univers très personnel.

 

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence

Quelques classiques qui m’ennuyaient à l’époque : Racine, en particulier.

 

L’écrivain que vous rêvez de rencontrer , Michel Bussi, Harlan Coben, ou Marcel Pagnol ?

Marcel Pagnol, pour la Provence, pour la France éternelle.

 

Si je vous dit : « lire ressemble à regarder l’horizon. D’abord on ne voit qu’une ligne noire, puis on imagine des mondes », vous me dites ?

Je vous dis que ce sont des niaiseries insignifiantes. Disons que ce n’est pas ainsi que je lis.

 

Si vous n’étiez pas écrivain vous seriez …

Mais je ne suis pas écrivain !

 

Vous lisez quoi en ce moment ?

Un livre très intéressant sur les protocoles de routage de paquets dans les réseaux TCP/IP. Vous voyez, j’ai des intérêts forts variés…

 

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

D’écrire longtemps. Et de devenir écrivain un jour.

 

Merci beaucoup Julien d’avoir répondu à mes questions et belle continuation littéraire.

Merci à vous Stefanie et au plaisir !

 

Crédit photo : Copyright 2016 Campos Rui

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