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La littérature version humour avec Patrick Morier Genoud

Bonjour Patrick comment allez-vous ?

 

Je vais et je viens. En toutes saisons et quelle que soit mon humeur, c’est mon activité préférée. Que je sois exalté ou déprimé, le sexe est toujours pour moi une agréable activité.

 

Vous en 4 mots …

 

Libertaire, pornographe, cabotin, exaspéré.

 

Parlez-nous de votre livre « Lubric à Brac »

 

Cela faisait deux ans que je tenais le blog Lubric-à-brac, sur le site du magazine L’Hebdo, et à raison de 2-3- billets par semaine j’avais accumulé beaucoup de matière sur ma vision de la sexualité. Je voyais un propos se dessiner. J’ai donc réunit les billets en un manuscrit que j’ai envoyé à quelques maisons d’édition. Olivier Mottaz, du Stentor, m’a répondu qu’il était intéressé. Je pensais que l’essentiel était fait, mais Olivier ne voyait pas ça du même œil. Nous avons définis des thèmes et élaboré un «dictionnaire du cul, mais pas que…». J’ai donc retravaillé la matière sélectionnée pour finalement obtenir quelque chose de différent du blog. En établissant les index, je me suis aperçu que je parlais autant de la Vierge Marie ou du petit Chaperon rouge que des actrices porno, autant de Freud que d’Apollinaire. Parmi les pratiques sexuelles, la plus évoquée est le cunnilingus, suivie par la sodomie et le sexe en groupe. Sinon, classés par ordre alphabétique, les mots sont autant d’occasion de parler de sexe, de rire, de s’offusquer, de s’interroger. C’est un vrai fourre-tout, un bric à brac, un Lubric-à-brac.    

 

Vous êtes chroniqueur au sein d’un journal et auteur de livres. Il y a une réelle différence entre les deux ou au final ça revient au même ?

 

Ma chronique dans L’Hebdo a été jugée trop «osée» et a très vite été supprimée. Aujourd’hui, le magazine ne veut même plus de mon blog sur son site. Je crois que je suis beaucoup trop inconvenant pour eux. Chacun de mes billets était un peu comme une grossièreté proféré dans un salon bourgeois, ça les choquait, les indisposait. Ce qui nous amène à la différence entre le fait d’écrire un livre ou d’écrire un article. Dans les médias, personne n’est libre d’écrire ce qu’il veut. Il y a une doxa à respecter, des croyances à entretenir, une propagande à conjuguer. Dans les livres, vous écrivez ce que vous voulez… pour autant que vous sachiez ce que vous voulez dire.

Aujourd’hui, j’ai ouvert un nouveau site, lubric-a-brac.ch, que je vais bientôt partager avec un trio assez épatant: la belle Catherine D’Oex, le facétieux Henri Fesse et l’improbable professeur Jean-Gode Michel.

 

 

 

Le livre qui vous a le plus marquée dans votre enfance …

 

Il y en a beaucoup. De Petzi à la comtesse de Ségur, en passant par les contes de fées. A 14 ans, j’ai découvert avec enthousiasme les théoriciens anarchistes, le journal Hara-Kiri et Emmanuelle (le livre).

 

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire …

 

J’ai assez vite compris que, de manière générale, la vie était une suite d’histoires qu’on me racontait et que je préférais celles que moi-même j’imaginais.

 

 

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire des livres

 

Le sexe m’inspire beaucoup, et aussi un peu ma détestation des petits-bourgeois et de l’autorité. Et puis mes expériences diverses et variées.

 

 

De tous les livres que vous avez écrits, lequel selon vous est le plus réussi ?

 

Je n’ai pour l’instant écrit que deux livres (et participé à deux ouvrages collectifs). Le plus réussi, à mes yeux, sera le troisième, dont je viens de confier le manuscrit aux Editions Humus. Il s’agit de neuf nouvelles où il est beaucoup question de sexe.

 

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement.

 

Je ne comprends pas très bien la question… Vous voulez savoir quels auteurs littéraires je lis? Houellebecq, Morgiève, Costes, Pavese, Joyce, Faulkner, etc., etc. Je relis sempiternellement Manchette. Aussi un peu de poésie: actuellement celle de Pasolini. En fait, je lis tout le temps, de tout…

mais jamais de valeurs sûres.  

 

 

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence …

 

Tous les livres scolaires, TOUS !

 

 

L’écrivain que vous rêvez de rencontrer : Michel Bussi, Harlan Coben, ou Marcel Pagnol ?

 

J’aurai bien échangé quelques mots avec Pagnol, même si, dans le genre, je préfère de loin l’œuvre de Pierre Magnan. Et j’ai eu la chance de rencontrer Pierre Schoendoerffer, dont je relis régulièrement la 317e section.

 

 

 

Si vous n’étiez pas écrivain vous seriez …

 

Si je n’écrivais pas, j’aimerais peindre.

 

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

 

Du sexe, mais aussi du cul…

 

Je vous laisse le mot de la fin

 

Je préfère celui du début…

 

 

Merci beaucoup Patrick d’avoir répondu à mes questions et belle continuation littéraire.

 

Crédit photo : Patrick Morier Genoud 

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