Image d'entête de l'article

Le jeu vidéo est-il un loisir pour fortunés?

Il est difficile de choisir un angle pour traiter cette question car la richesse est bien souvent un concept relatif. Je remercie Mikaouel de m'avoir donné sans le vouloir l'idée de traiter la question à travers sa vidéo traitant du même sujet. Le but ici n'est pas de copier-coller ce dernier mais d'essayer d'apporter davantage d'éléments de réflexion, tout en répétant de bonnes choses qui ont été dites par le boss des lamas. Rendons à César, ce qui apparient à César. D'ailleurs, ce n'est pas facile de trouver du contenu traitant ce sujet spécifique.Il est peut-être plus judicieux de poser la question autrement: le jeu vidéo est-il un loisir accessible à tous? Tant pis, on y va comme ça.


Commençons tout d'abord par réduire le champ de la question et par conséquent la tentative de réponse. La question posée ici est au présent et la réponse doit donc concerner le présent. On se rappelle pourtant - enfin pas moi en fait - de la Neo Geo et son prix relativement exorbitant. Et là on ne parle pas de ses jeux qui eux aussi n’étaient pas donnés, loin de là.
Je ne vais pas m'amuser à comparer le jeux vidéo à d'autres médias comme le cinéma ou la littérature. Tout simplement parce que je pense que c'est plus intéressant de faire des comparatifs au sein même du monde vidéoludique plutôt que de s'amuser à le faire avec des médias différents de lui.
Parlons des dits fortunés ou pas: une personne riche dans tel contexte social est peut-être considéré comme pauvre dans un autre, on est d'accord. Si moi je suis plus riche que le mendiant à côté de chez moi, je parait bien pauvre à côté de Bill Gates. Alors, je parle évidemment de richesse ou pauvreté financière hein, on sait que l'on peut-être riche de l'intérieur, là n'est pas la question. Cicéron disait: "Le bonheur dépend de l'âme seule": c'est peut-être plus compliqué que ça, mais il est difficile de nier notre "richesse intérieur" ainsi que ses bienfaits.

De plus, je parle du marché des jeux vidéo en Europe et plus particulièrement en Suisse, où j'habite, et chez nos voisins français. Comme le précise Mikaouel, les prix aux USA, mais aussi au Japon ou en Asie en général, d'un jeu ne sont pas exactement les mêmes. Bien sûr, les salaires ne le sont pas non plus. Pour l'Océanie et l'Afrique, je n'en sais rien, je vous avoue mon ignorance totale à ce propos.

Dans mes souvenirs d'enfance, une console de jeu était un cadeau toujours mérité. Maintenant que je suis indépendant vis-à-vis de mes parents, je peux m'en acheter une moi même, plus ou moins quand je veux, mais surtout quand je le peux économiquement parlant. A l'époque, mes parents m'achetaient une console uniquement si je passais mon année scolaire haut la main ou pour des grands évènements comme noël ou mon anniversaire. Il fallait que je sois également sage bien sûr. Pour les jeux c'est plus ou moins pareil bien que de temps à autre l'on me faisait un petit cadeau surprise. C'était trop cher disaient-ils. A l'époque je ne comprenais pas bien, maintenant oui. D'ailleurs, depuis mes jeunes années - depuis que j'ai découvert Cash Converters en fait - je n'achète que des jeux en seconde main, sauf exception. Aujourd'hui encore c'est le cas pour moi: le dernier jeu en date que j'ai acheté neuf est The Witcher 3 Wild Hunt: Hearts of Stone, peu de temps après sa sortie. Le jeux vidéo a tellement bien pénétré le monde de la seconde main qu'il est maintenant possible de se faire plaisir pour bien moins cher disons. Par contre, il faut être un peu plus patient: ne vous attendez pas à dénicher un Uncharted 4 dans un magasin de type Cash Converters, le lendemain de sa sortie officielle. Ou alors c'est extrêmement rare. En tout cas, je n'ai jamais senti un manque de jeux vidéo chez moi, même si j'en avait pas autant que maintenant étant plus jeune. Au moins, je me consacrais davantage à chacun, leur valeur n'était pas perçu de la même façon.

Si le prix d'un jeu est souvent mis en rapport avec sa durée de vie, ce n'est pas pour rien. Il y a des jeux qui pour des personnes, peuvent tenir toute l'année, voir plus: les exemples types sont les joueurs de PES, FIFA, Call of Duty ou encore de Battlefield. En fait, les FPS et les jeux de sport de manière générale ont cette tendance à contenter leurs aficionados pendant un bon bout de temps. Pour aller plus loin, tous les jeux proposant du multijoueur ont une durée de vie potentiellement infinie: tout dépend comment les joueurs s'y attachent et décident de s'y consacrer dans le temps. Je sais par exemple qu'avec mes potes et/ou ma copine on se refait encore des parties de Mario Kart 64, et pourtant on en a fait une tonne par le passé. Je parle donc à la fois du multi local ou du online.

Concernant les mmorpg comme WOW ou Star Citizen, l'histoire se ressemble mais n'est pas exactement pareille: alors oui, il faut payer chaque mois mais n'oubliez pas que le contenu est régulièrement mis à jour. Et surtout, c'est sur ce point aussi que le lama m'a ouvert les yeux: très souvent un joueur de mmorpg ne se consacre qu'à celui-ci tant le genre nous happe dans son univers et nous demande de nous consacrer corps et âme. Du coup, même s'il paye tous les mois, à la fin de l'année, il n'aura pas payé aussi cher. si toutefois il n’achète pas d'autres jeux à côté. Il suffit de faire un calcul rapide mais je suis nul en math alors je vous laisse faire. Et encore, on ne parle pas des mmorpg gratuits qui courent les rues du net dans tous les sens en ce moment. Le free-to-play est une tendance indéniable de nos jours. Alors oui, parfois on est limité par rapport à ceux qui payent mais cela nous empêche-t-il d'y prendre du plaisir? Je ne crois pas personnellement. En plus, on trouve cela de plus en plus sur tout type de plateforme. Et la qualité est clairement parfois au rendez-vous: Path Of Exile ou Planet Side 2 par exemple, pour ne citer qu'eux.

Et si on parlait des jeux gratuits justement? Je crois qu'il n'y a jamais eu autant de jeux gratuits et disponibles, et cela sur diverses plateforme comme je le disais: PC, mobile et console. Et je parle de jeux véritablement gratuits, je ne parle pas des jeux piratés sur PC. Pareil pour les jeux rétros, avec les émulateurs vous avez de quoi faire pour le reste de votre vie. Et encore, je n'ai pas parlé des soldes Steam, qui pointent le bout de leur nez plusieurs fois par année. Les prix sont tellement craqués qu'il est possible pour un rien de se procurer un paquet de jeux qui nous tiennent toute l'année, voir plus si on s'y prend bien et au bon moment! Alors oui, il faut une carte bleue mais ce n'est pas si contraignant. Le lama n'a probablement pas tort lorsqu'il dit que l'on peut jouer aux jeux vidéo pour moins cher lorsque l'on possède une carte bleue. Il suffit de voir les prix, non pas seulement sur Steam, mais aussi Ebay ou Amazon pour ne citer qu'eux.


Donc non, le jeu vidéo ne semble pas être seulement un loisir de riche...mais...mais parce qu'il y a toujours des mais! Tout d'abord, on voit aisément que le jeu vidéo, comme toute passion, dépend du mode de consommation des gens qui s'y aventurent. Du coup, son accessibilité n'est pas seulement en lien avec les prix internes du marché vidéoludique mais avec la volonté des personnes à s'engager financièrement dans ce type d'achat. Les choix sont nombreux à n'en pas douter. Entre les jeux free-to-play et les jeux à 80 francs en Suisse (70 euros en France), il y a un fossé regorgeant de titres variés aux prix tout aussi divers! Je vous invite d'ailleurs vivement à consulter la vidéo d'Un Drop Dans La Mare traitant du prix d'un jeu vidéo en France!

Le seul hic qui peut-être fait que le jeu vidéo est un loisir de riche par essence, ou en tout cas pour de personnes un minimum aisés, est qu'un jeu ne se joue pas "seul": il faut une machine, une interface. C'est con mais une machine implique d'avoir l’électricité. L’électricité implique d'avoir un lieu d'habitation généralement. Ce dernier implique d'avoir un travail qui rémunère suffisamment et ainsi de suite. Que ce soit sur téléphone, PC, console maison ou console portable, le jeu vidéo reste dépendant de son hardware et de tout ce qui entoure celui-ci. Et c'est peut-être là qu'il peut être qualifié de sport pour richtos: toute personne sur terre n'a pas accès à ce hardware et à tout ce qu'il implique. Les jeux vidéo ne se consomment jamais seul, il y a tout un mode de consommation plus général qui les sous-tend. Quelqu'un sans domicile fixe aura probablement plus de mal à jouer que d'autres. Quelqu’un qui n'a pas réglé sa facture d’électricité et a qui cette dernière a été coupé, aussi. Mais là, on parle de cas parfois extrême je suppose...quoique... mais finalement, si les jeux vidéo se retrouvent sur tous les continents habités, ce n'est pas pour rien j'imagine. Il n'y a pas que les enfants de Warren Buffett qui peuvent en profiter, les prolos aussi, moi aussi, toi aussi probablement. Et pourtant, on y a pas tous accès. Combien de gens sur terre n'ont-ils jamais joué aux jeux vidéo? J'aimerais beaucoup avoir ces statistiques.


La question que l'on peut finalement se poser est la suivante: un jeu vidéo arrivera-t-il à être plus indépendant de son hardware un jour ou l'autre? Peut-être peut-on imaginer un genre de système Game&Watch pour chaque jeu. Et même là, ces derniers ne seraient pas totalement indépendants.

Ou sinon, peut-on imaginer qu'un jour tous les jeux soient gratuits ou presque? C'est le pari fou de la Ouya je vous le rappelle depuis 2013: la particularité de la console c'est qu'elle n'est pas excessivement chère (Moins de 100 dollars aux US et moins de 200 euros en Europe apparemment) et que ses jeux sont free-to-play. Seul une partie du contenu de ces derniers est payant, comme la plupart des free-to-play tout simplement. Le risque est qu'ils deviennent davantage des pay-to-win bien sûr. L'idée est là et pourtant la communauté des joueurs l'a plutôt mal reçu pour des raisons aussi diverses que des problèmes de conceptions, mensonges de marketeux, problèmes de manette et de catalogue vidéoludique. Ils ont essayé en tout cas, l'idée peut probablement être amélioré et est saluable dans le fond selon moi. Malheureusement, je ne m'y connais pas suffisamment sur la Ouya et ne désire dont pas m'étendre davantage. Je ne sais même pas si c'est un véritable échec ou pas finalement. Pour en savoir, je vous invite à consulter l'article sur l'histoire de la Ouya sur jeuxvidéo.com, relativement bienfoutu, ou à faire votre propre recherche sur internet, ce qui est encore mieux.

Je conclus donc en disant que les jeux vidéo n'est donc probablement pas une passion faite pour les plus riches seulement, mais pas non plus pour les plus pauvres. Il est gris en gros.

Et vous, qu'en pensez-vous?

Source image: Gamosophy

Partager: