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Lucie Kohler entre rêve et réalité

Bonjour Lucie, parlez-nous de votre parcours professionnel dans le domaine de l’art. Comment tout a commencé ? 

 

J’ai fait un bachelor à la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) à Genève, puis un master à l’Ecole de Recherche Graphique à Bruxelles. C’est grace à ces deux formations que j’ai pu entrer vraiment en contact avec le monde de l’art et commencer à constituer mon propre langage visuel.

 

L’art est réel ou fiction ? 

 

Je pense qu’il est un peu les deux. Dans mon travail j’utilise la fiction pour raconter/ dire le monde mais la réalité n’est jamais très loin. Elle est métaphorique. En revanche, mon travail artistique est profondément ancré dans le monde et ce qui s’y passe. Il est engagé et politisé même si cela est assez subtil, pas forcément visible au premier regard.

 

Quel est l’élément déclencheur qui vous a donné envie de travailler dans ce domaine artistique ? 

 

Je ne sais pas s’il y a un élément en particulier mais en tout cas le plaisir de créer, d’utiliser ces médiums (le dessin et la céramique dans mon cas) pour m’exprimer.

Ce besoin presque vital de le faire.

 

A choisir entre le dessin, les performances artistiques et la céramique, vous vous tourneriez vers quel domaine ? 

 

Le dessin est mon médium principal, celui que je maitrise le mieux et avec lequel je peux clairement utiliser les différentes possibilités liées à cet outil. La céramique vient un peu après, de la même manière qu’elle est arrivée plus tard dans ma pratique. Je me suis formée « sur le tas » et me sens de ce fait moins légitime qu’avec le dessin.

 

Pourquoi et pour qui êtes-vous une artiste ? 

 

Je suis une artiste parce que c’est ce que je sais faire. Parce que c’est ma manière d’être au/ dans le monde. Je suis une artiste pour tout le monde. J’espère qu' à travers mes travaux je parvienne à toucher un public hétéroclite, pas forcément connaisseur.euse d’art contemporain.

 

Quel est le message que vous voulez faire passer à travers vos œuvres ? 

 

J’essaie de questionner notre rapport au monde, à l’autre. Principalement autour des questions de notions hiérarchiques (qui est le « sauvage » de qui? Qui est « civilisé.e »? La vie de qui à le plus de valeur? ) et de les renverser. Il y a beaucoup d’hybridité dans mes oeuvres (par exemple des chimères humaines-animales ou humaines-végétales.

Mes oeuvres parlent aussi de catastrophes de fin du monde. Elles mettent en avant un monde qui se délite, et parfois proposent des solutions.

 

L’art est inné chez vous ou c’est venu petit à petit au fil des années ? 

 

J’ai toujours bricolé des choses en étant enfant. Mais le fait d’être artiste et d’avoir un travail artistique est vraiment venu grâce à mes formations, à des rencontres avec des artistes et des oeuvres inspirantes. Donc je dirai que ça n’était pas du tout inné et que c’est grâce à plein de personnes (artistes et autres) que j’ai grandi en tant qu’artiste.

 

Lucie Kohler a la tête dans les étoiles et rêve de paillettes ou a les pieds sur terre ? 

 

J’ai vraiment les pieds sur terre, parfois un peu trop. J’ai assez peur de ce que le monde réel est, et de ce que l’avenir nous reserve. J’aime me réfugier dans des univers de fiction pour survivre à ces angoisses, mais la réalité est toujours bien là.

 

Sans l’Art la vie serait ? 

 

Triste, fade, monotone, et je crois aussi vraiment que l’art peut avoir une portée politique et engagée .

 

Comment définiriez-vous l’Art avec un grand A ? 

 

Question difficile. Je ne sais pas s’il y a un art avec un grand A, je me méfie des classements et des hiérarchies qui font tellement de mal dans le monde… 

 

Je termine cette interview avec une ultime question : qui est Lucie Kohler ? 

 

Une artiste qui dessine, et fait de la céramique, qui aime les animaux, la nature.

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