
Morts à Fribourg le nouveau polar de Géraldine Lourenço
Votre nouveau polar s'intitule "Morts à Fribourg". Pourquoi avoir choisi cette ville pour votre intrigue ?
Pour ce nouveau polar, je suis partie du titre pour écrire l’histoire. C’est en fait en titre qui m’a été proposé par un collègue avec qui j’ai longtemps travaillé, à Fribourg justement. Ce dernier est maintenant à la retraite et est un assidu de la course Morat-Fribourg.
Il m’a proposé l’idée du titre, avec le jeu de mots.
J’ai trouvé ça bien, j’en ai parlé à mon éditeur, qui a aussitôt montré son enthousiasme.
Ensuite, je dois avouer que j’ai eu du plaisir à centrer mon récit sur cette ville, qui est chère à mon cœur. Ma grand-maman paternelle y a vécu, et j’ai de nombreux souvenirs d’enfance, rattachés à ces lieux.
Le livre s'ouvre sur la mythique course Morat-Fribourg. C'est un événement que vous avez vécu personnellement ?
Pas du tout. J’avoue bien humblement que je n’y ai même jamais assisté en tant que spectatrice. Je compte me rendre sur les lieux cette année, et ce sera une première pour moi.
Vous êtes réputée pour votre gentillesse, mais vos personnages sont souvent très sombres.
Comment parvenez-vous à explorer une telle noirceur ?
J’ai toujours eu un imaginaire débordant. Et mon esprit peu très facilement inventer des choses belles et agréables, comme des histoires plus sombres. Je n’ai aucun mal à imaginer ce qui peut se passer dans la tête des gens. C’est d’ailleurs le cas, je pense, pour tous les auteurs de récits policiers ou thriller.
Par contre, je me mets des barrières. Je veux à tout prix éviter de tomber dans le sanglant ou le côté glaçant d’une description.
Mais l’imaginaire, quand on y travaille et qu’on aime ça, n’a aucune limite…sauf celles que l’on se donne !
Vos romans ne sont pas gores et misent sur le suspense psychologique. C'est un choix délibéré ?
Oui, j’aime explorer la psyché des gens. Et cela se fait naturellement dans mes récits, sans que je cherche absolument à m’y diriger. J’aime chercher la raison qui peut pousser quelqu’un à commettre un crime. C’est cela qui est intéressant : faire jaillir des failles dans la personnalité des protagonistes. Cela peut, parfois, les rendre plus touchants aux yeux des lecteurs, ou au contraire, rendre les personnages détestables à souhait. C’est une grande liberté avec laquelle j’adore jouer : Tiens, celui-là…j’en fais un gars sympa ou pas ? Plutôt banal, un peu vieillot, ou alors sexy ?
Bref, c’est le jeu de l’écriture, le façonnage des personnages.
Pour conclure, qu'est-ce qui vous passionne le plus dans le genre du polar ?
Avec le polar, on crée le suspens, on s’amuse à inventer des pistes qui vont s’avérer fausses quelques pages plus loin. On peut aussi pointer son écriture sur un suspect idéal avant de retourner complètement la situation, afin de surprendre les lecteurs. Il y a beaucoup de possibilités de s’amuser en écrivant. Par contre, il y a des codes à respecter qui sont parfois pas simples à gérer. Comment fonctionne la police, comment se déroule une enquête, dans quel ordre, etc… Il faut bien se renseigner, afin d’avoir une histoire qui tienne bien la route. C’est aussi pourquoi je me réjouis déjà de vous présenter (peut-être l’an prochain…) un roman qui sera complètement différent. Une histoire d’amour, mais pas que, où on parlera beaucoup de musique…