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Nouveau thriller signé Olivier Bal; l'affaire Clara Miller

Bonjour Olivier comment ça va ?

Bonjour ! Ça va pas mal !

Parlez-nous de votre nouveau livre « L’affaire Clara Miller » comment est venue l’inspiration ?

J’ai toujours été fasciné par notre rapport à la célébrité. Comment et pourquoi avons-nous créé ces nouveaux dieux, les stars, qui trônent depuis leur Olympe, en haut, tout en haut de leur tour de Babel. Plus largement, je me suis souvent demandé ce que ça faisait, justement, de se retrouver tout en haut des marches. Quand on a tout, le pouvoir, la richesse, la célébrité, que reste-t-il à franchir ? C’est un peu comme ça qu’est né l’un des personnages centraux du roman : Mike Stilth, la plus grande star au monde. Je voulais entraîner les lecteurs à sa suite, leur faire vivre et ressentir son quotidien hors-norme.

Est-ce que les personnages sont réels ou fictifs dans ce thriller ?

Tous les personnages du roman sont bien évidemment fictifs. Cependant, je m’inspire, pour le cas de Mike Stilth de grandes icônes des années 90, le roman se passant en 1995. Mike, c’est tout à la fois, un peu de Tom Cruise, pour son côté insaisissable, très secret, le fait qu’on en sache très peu, finalement, sur sa vie privée, un peu de Mick Jagger pour son côté bête de scène, félin et très sexuel, ses excès aussi. Et enfin, bien entendu il y a du Michael Jackson dans Mike pour son obsession de l’hygiène, sa peur du monde extérieur… Paul Green, le journaliste, lui, est un peu inspiré de ma propre expérience. J’ai été moi-même journaliste dans un magazine people au début de ma carrière. Paul, dans son cynisme, son dégoût de lui-même, est un peu le type que j’aurais pu devenir si je n’avais pas quitté ce magazine…

Où avez-vous trouvé l’inspiration pour l’écriture de ce livre ?

J’ai fait énormément de recherches afin que ma peinture des États-Unis dans les années 90 sonne le plus juste possible. Je suis un peu obsessionnel dans mon rapport à la documentation. Ainsi, dans mon roman, les moindres noms de discothèques, de cafés ou d’hôtels sont souvent des lieux qui ont vraiment existé à cette époque. Plus largement, j’ai beaucoup compulsé des archives photos de cette époque. Plutôt que de lire des tonnes de biographies, qui risquaient de me polluer, j’ai préféré essayé de saisir dans les regards, le jeu des corps, une certaine forme de vérité. Essayer, par exemple, de comprendre ce que racontait un cliché d’une starlette se cachant le visage alors qu’un flash la surprend, démaquillée, un peu saoule, à la sortie d’une discothèque.

Question un peu naïve, mais j’assume complètement : c’est le thriller qui est venu vers vous ou c’est l’inverse ?

J’ai toujours eu envie, je crois, d’aussi loin que je me souvienne, de raconter des histoires. Depuis ma plus tendre enfance, où j’adorais inventer des histoires dont vous êtes le héros à mes amis, puis, plus tard, en tournant des petits films avec des caméscopes… Il a fallu pas mal d’années, avant que je trouve ma voie, l’écriture de thrillers, pour donner vie à mes histoires. Du coup, c’est, moi, je pense, qui suis venu vers le thriller. J’ai toujours adoré ce genre, à travers mes lectures, les films que je dévorais… Du coup, assez naturellement, sans même me poser de question, c’est le genre d’histoire que j’ai eu envie de raconter.

Avec tous les livres que vous avez à votre actif, est-ce que le syndrome de la page blanche, on connaît ou pas ?

Je touche du bois, mais pour l’instant, non ! J’ai des idées plein la tête et j’espère que ça continuera. Parfois, en effet, je peux m’arracher les cheveux sur un nœud scénaristique, mais je finis toujours par m’en sortir !

Qu’est-ce qu’il a de plus ce livre-là par rapport aux autres ?

Question difficile. Ce n’est pas vraiment à moi de répondre, mais plutôt aux lecteurs ! Je dirais peut-être qu’il offre un voyage un peu différent des autres thrillers. Ici, même si l’enquête est importante, on s’attache, je pense, beaucoup aux personnages. On a envie de découvrir leurs secrets, les accompagner…

Un livre à 4 mains ça le ferait ou pas ? Si oui avec qui ?

Je ne sais pas… je suis très solitaire dans l’écriture. Le problème, également, c’est qu’on a tous nos sensibilités, nos univers, pas certain que la rencontre de ces derniers soit très productive. Par contre, j’adorerais travailler sur des projets différents en équipe, par exemple des scénarios ou un projet de BD. Sentir l’émulation, le partage d’idées, ça me manque parfois un peu, vu que je suis un peu un confiné volontaire à l’année !

Quelles sont vos influences littéraires ?

Je lis vraiment de tout. Des thrillers et des polars, évidemment. J’ai été très marqué par les auteurs américains : James Ellroy, Edward Bunker mais aussi Dennis Lehane. En France, évidemment, Franck Thilliez, Bernard Minier, Olivier Norek… Mais j’aime aussi lire des livres très différents. J’adore ainsi Sylvain Tesson, Romain Gary. Dernièrement, j’ai été très marqué par des romans de Leïla Slimani, Luca di Fulvio, Sébastien Spitzer...

Quelles sont vos sources d’inspiration pour l’écriture ?

Ce qui m’intéresse avec les thrillers, c’est de plonger dans nos zones d’ombres. Creuser, là, tout au fond, s’enfoncer dans la psychologie de mes personnages. Car, je pense qu’il n’existe pas de blanc ou de noir,  nous vivons tous dans un brouillard, une zone de gris, en équilibre fragile sur le fil de nos destinées. D’une minute, l’autre, on peut basculer. Je m’intéresse, du coup, à des personnes, a priori normales, à qui il arrive des choses extraordinaires. Comment vont-ils réagir, se construire ?

Le dernier livre que vous ayez lu, il parlait de quoi ?

Je lis en ce moment Le Lambeau de Philippe Lançon qui raconte sa lente reconstruction après les attentats de Charlie Hebdo. C’est très dur et très beau. Une lecture parfois éprouvante, et en même temps nécessaire.

A votre avis qu’est-ce qui fait que vos livres plaisent autant ?

Je ne sais pas. On me dit souvent que j’ai une écriture assez cinématographique. Je revendique, en effet, une écriture incisive, qui va à l’essentiel. Et il est vrai que j’aime la mise en scène. Peut-être aussi que mes lecteurs s’identifient bien à mes personnages, vu que je raconte mes récits à la première personne, et que je fais tout pour placer mon lecteur aux premières loges, à travers le regard et la psychologie des protagonistes.

Votre recette du bonheur c’est quoi ?

Le bonheur ? Vaste question ! L’expérience des derniers mois nous a peut-être appris une chose. Je sais maintenant que je ne sais rien. Que tout, même le plus inimaginable, peut arriver. Du coup, il faut essayer, je crois, de profiter, de la vie, des gens qu’on aime, de ce que l’on a, là, sous la main et qu’on oublie parfois. Le bonheur, c’est peut-être ça, savoir chérir ces moments privilégiés, les saisir, les retenir un peu entre ses mains. 

Le prochain livre d’Olivier Bal, il parlera de quoi ?

Ahah !!! C’est un peu tôt pour en parler… Je peux juste vous dire qu’il s’agira d’un thriller que j’espère machiavélique !!!

Dernière question à vous poser : que puis-je vous souhaiter aujourd’hui pour demain ?

Que ça continue, simplement. Que je puisse encore écrire, longtemps, et que les lectrices et lecteurs aient toujours envie de plonger, à mes côtés, dans mon étrange univers, un peu sombre et torturé.

Merci beaucoup Olivier pour cette interview et belle continuation littéraire 

CREDIT PHOTO : William Let 

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