Image d'entête de l'article

Nuit Blanche à Paléo de Cyril Nghiem

Que se passe-t-il lorsque l'un des plus grands festivals d'Europe, sanctuaire de la musique et de la joie, devient le théâtre d'une nuit de cauchemar ? C'est la question que pose Cyril NGHIEM dans son nouveau roman, "Nuit blanche à Paléo". L'auteur nous ouvre les coulisses de son œuvre, nous révélant comment il a transformé un lieu de vie et de partage en un décor de thriller où chaque recoin, chaque note de musique, peut devenir un indice.

 

  • L'ambiance et le crime : Paléo est un lieu de fête, d'énergie et de foules. Comment s'est passée la transition, pour vous, de cette ambiance de festival à la noirceur d'une intrigue policière ? Est-ce que le chaos de Paléo a servi le crime plutôt que de l'empêcher ?

 

Dès le prologue, dans la brève présentation de Paléo faite à mes lecteurs, ceux-ci sont avertis : un homme vient d’être assassiné. Pour autant, le crime et l’enquête se déroulent en coulisses, loin de la fête et de l’insouciance des festivaliers. Je souhaitais mettre ces deux mondes en parallèle afin de rendre le contraste entre la noirceur d’un meurtre et le côté festif encore plus évident. Dans mon histoire, le crime va alimenter toutes sortes de rumeurs et peurs, mais il ne mettra pas fin à la fête.

 

  • Le festival comme décor : Avez-vous arpenté les lieux avec un regard de romancier, à la recherche de ses zones d'ombre, de ses recoins secrets ou des tensions qui ne se voient pas au premier abord ?

 

Je pense avant tout avoir observé le festival avec les yeux d’un inconditionnel qui, chaque été, attend cette semaine de juillet avec impatience. Mon intention n’était pas de rendre Paléo inquiétant ou dangereux, mais uniquement d’utiliser son superbe écrin comme scène de crime. D’ailleurs, comme mentionné précédemment, le meurtre ne se déroule pas aux yeux des festivaliers. Mes lecteurs auront ainsi accès à l’envers du décor, dans des lieux moins connus du grand public.

 

  • La "nuit blanche" : Le titre parle d'une "nuit blanche". Est-ce simplement une course contre la montre avant le lever du jour, ou cette insomnie est-elle plus métaphorique pour vos personnages ?

 

Cette nuit blanche est à prendre au sens littéral. Pour créer ce sentiment d’urgence et permettre à mon intrigue de se dérouler entièrement (ou presque) sur le site de Paléo, j’ai concentré l’enquête sur une seule nuit. En indiquant l’heure exacte où chaque chapitre ou partie de chapitre se déroule, j’ai aussi voulu donner un côté « 24 heures chrono » à mon récit. Tout comme dans la série américaine, le titre de mon livre promet à mes lecteurs un dénouement à l’issue de cette nuit éprouvante.

 

  • L'écho local : Les lecteurs de la région connaissent bien le festival. Comment avez-vous géré le mélange entre la réalité de Paléo et votre fiction ? Avez-vous volontairement intégré des éléments que les festivaliers reconnaîtront ?

 

En tant que fidèle festivalier depuis mon enfance, il était crucial pour moi de retranscrire Paléo avec exactitude, tel que le connaissent des milliers et des milliers d’habitués. J’ai ainsi mis un point d’honneur à vérifier chaque détail (la mémoire peut parfois jouer des tours !) en m’appuyant sur des photographies prises au fil des années et en me rendant plusieurs fois sur la plaine de l’Asse durant la phase d’écriture. Mon récit est ponctué de clins d’œil, de lieux, de spécialités culinaires que les festivaliers reconnaitront certainement. Malgré cela, la soirée Paléo décrite est fictive et certains détails (notamment la gigantesque structure pyramidale éclairée de lumière verte) proviennent tout droit de mon imagination. Fiction ou réalité, le principal était de rendre chaque élément crédible et, ainsi, de ne pas desservir mon histoire.

 

  • L'ambiance sonore : Un festival de musique, c'est avant tout un univers sonore. Quel rôle la musique elle-même joue-t-elle dans votre roman ? Est-elle une simple toile de fond ou un élément à part entière du récit, influençant l'intrigue ou l'état d'esprit des personnages ?

 

Au vu du décor, la musique se devait de tenir un rôle central dans mon roman. Électro, reggae ou rock : mon personnage principal va déambuler dans un univers musical aussi éclectique qu’une véritable soirée à Paléo ! Cette dimension musicale ira toutefois bien au-delà de la simple « bande sonore ». En effet, la victime autour de laquelle se concentrera l’enquête est un chanteur de rock fictif qui trouvera la mort juste après son concert sur la Grande Scène. États d’âme d’une célébrité, pressions liées au star system, fans en délire… Tous ces éléments intrinsèquement liés à la musique seront abordés dans Nuit blanche à Paléo.

 

  • Le regard du protagoniste : Votre héros, ou votre héroïne, doit mener une enquête au milieu d'une foule en liesse. Comment leur regard sur la fête change-t-il au fil du roman ? Comment naviguent-ils entre la réalité festive qui les entoure et la violence du crime qu'ils tentent d'élucider ?

 

Tom Shapley, mon personnage principal, est un Américain qui foule le sol de Paléo pour la première fois. Cette exploration des lieux permet aux lecteurs qui ne connaîtraient pas encore le festival de le découvrir à travers ses yeux. Au début, tout ne sera que plaisir et émerveillement mais, peu à peu, la mort du chanteur ainsi que les zones d’ombres qui l’entourent l’obligeront à se concentrer entièrement sur l’enquête. Il en ira de même pour certains personnages secondaires, fans inconditionnels du rockeur : la plus belle soirée de leur vie se transformera en cauchemar.

Partager: