
Passion théâtre avec Emilie Piponnier
Bonjour Emilie, comment ça va ?
Très bien merci. Avec la forte énergie que donne le soleil !
Qui est Emilie en 4 mots ?
Rangée. Bordélique. Raisonnable. Aventureuse.
Racontez-nous votre parcours professionnel
J'ai passé trois années géniales à courir dans tous les sens entre la fac de psychologie à Nanterre et le Cours Florent.
Après ça, j'ai participé à de nombreux programmes courts avec Virgile Pons. On s'est beaucoup amusé, on créait des personnages, rebondissait sur l'actualité. C'était le tout début des plateformes comme wattv, youtube.
On a mis en ligne ces capsules qui ont toutes été diffusées à la télévision ; Fangirl pour le Canal Football Club sur Canal+ en faisait partie.
J'ai tourné ensuite pour le cinéma et la télévision, où j'ai fait des rencontres marquantes comme avec Robert Guédiguian pour Les Neiges du Kilimadjaro. Je me souviens de l'accueil très chaleureux du film à Un certain Regard à Cannes. A la fin de la projection, toute l'équipe s'est levée pour chanter la chanson, c'était un moment précieux.
J'ai aussi travaillé plusieurs fois avec Gabriel-Julien Laferrière (C'est quoi cette famille ?, Munch sur TF1,..), ou Delphine Lemoine, que j'ai rencontrée sur un téléfilm avant de collaborer sur le court-métrage Manon, réalisé dans le cadre du protocole de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes et qui vient de remporter le 2ème prix de la gendarmerie au niveau national. Je suis fière du film et de l'outil qu'il devient pour de nombreux professionnels, structures d'accueil et militaires.
J'ai aussi eu récemment de jolis rôles comme celui de Lucile dans Rocambolesque, le magnifique court métrage de Loïc Nicoloff ou d'Audrey dans Nos bébés ont une histoire un docu fiction de Romain Icard pour France 2.
Enfin, toutes ces années j'ai beaucoup grandi au théâtre ; entre autres avec Dorine dans le Tartuffe du jeune metteur en scène Jérémie Milsztein ou grâce à la Marelle d'Israël Horovitz, joué en sa présence, et fruit de la collaboration avec l'actrice, réalisatrice et metteuse en scène Laurence Côte. Nous cherchons d'ailleurs en ce moment à reprendre cette belle pièce à Paris.
Parlez-nous de la pièce dans laquelle vous jouez « Les Flottants »
Les Flottants, ce sont cinq personnages attachants et insupportables à la recherche de l'amour et d'eux-mêmes. Ainsi que de celui ou celle qui aurait possiblement enlevé Dalida !! C'est un conte, c'est poétique, drôle et cruel. Tous ne trouveront pas l'amour mais chacun grandira. Un peu. Dans une belle cacophonie au milieu des restes d'une noce ratée, de pièces montées qui ramollissent et de ballons qui se dégonflent... Je joue une sirène enchantée, un peu peste et j'adore ça !
Etre comédienne c’était un rêve de petite fille ou c’était une envie qui passait par là ?
Je ne me suis jamais dit petite que je voulais être comédienne. Je crois que je n'avais même pas conscience que ça pouvait être un métier. Par contre, je passais beaucoup de temps sur scène et déjà avec des goûts très éclectiques (!). Je rejouais avec ma sœur (comédienne également) les sketches de Palmade et Laroque devant de grandes assemblées familiales ou disait les Châtiments de Victor Hugo au lycée en fin d'année.
L'envie est donc venue doucement, mais n'est jamais repartie.
On dit de vous que vous êtes une comédienne brillante et passionnée. Exagération ou réalité à votre avis ?
Ahah, qui est ce « on » ? C'est sympa ça. Passionnée, c'est vrai. J'aime découvrir des auteurs, de nouveaux partenaires sur scène, les regarder travailler, aussi, ça me fascine, me met en joie !
Puis il y a la passion, presque de la dévotion à cette sensation de liberté totale que l'on a sur scène en représentation. Quand on a suffisamment travaillé pour pouvoir totalement lâcher prise, être dans l'instant présent.
Et brillante, j'y travaille encore !!
Thé ou café ?
Thé, tisane, infusion,...
5 minutes avant une représentation théâtrale, c’est le stress ou même pas ?
Un mélange de frousse, de sauve qui peut et d'embrasement, d'euphorie.
Ville, mer ou campagne ?
La mer. A chaque fois que je la vois, je repars plus tranquille.
Quelles sont vos influences dans le monde théâtral
J'ai été emportée très jeune par la prestation incroyable de Philippe Torreton dans Les Fourberies de Scapin. J'étais au 5ème rang à la Comédie Française et j'étais happée. Pour moi, l'engagement d'un acteur sur scène ne doit pas être en deça de l'énergie et de la générosité à laquelle j'ai assisté ce soir là.
Puis j'ai été bouleversée par Forêts de et mise en scène par Wajdi Mouawad, j'aime le travail de Kristian Luppa, Joël Pommerat, Peter Brook. Et beaucoup d'autres, j'aime aller au théâtre dans les salles grandioses ou les plus petites. En ce moment, j'ai envie de découvrir la danse au théâtre.
Une chanson qui vous met de bonne humeur le matin
Le matin, j'écoute France Inter, ça ne me met pas toujours de très bonne humeur.. ! Mais j'aime bien danser ensuite, épuiser une chanson par exemple Cheap Thrills de Sia.
Un juron avant de monter sur scène ou pas ?
Merde !!!
Est-ce qu’à votre avis le théâtre peut aider à soigner la timidité ?
Je ne sais pas . Sûrement. En tout cas il aide à travailler sur soi, à se connaître bien.
3 grands rêves à réaliser
Faire la route 66 aux Etats Unis en voiture, et une partie en moto !
Une randonnée en Nouvelle Zélande
Et puis partir tourner une grande et belle histoire, à l'autre bout du monde.
Sans le théâtre la vie serait …
Pas la mienne.
Votre rituel avant de monter sur scène
Je danse. Et je prends mes partenaires dans les bras ! Besoin de sentir qu'on est ensemble dans cette histoire de dingues.
Votre leitmotiv dans la vie de tous les jours
« Si tu veux quelque chose que tu n'a jamais eu, il te faudra faire quelque chose que tu n'as jamais fait ».
Emilie j’ai été ravie de faire votre connaissance, je vous laisse le mot de la fin
Merci beaucoup de votre intérêt.
Venez donc voir les Flottants au Lucernaire, j'y serai en alternance avec Suzanne Marrot et Pauline Lacombe du 13 au 17 juin et du 28 juin au 1er juillet.
Merci beaucoup Emilie pour cette interview et belle continuation artistique .
Crédit photo : LoLL WILLEMS