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Polar francophone avec Olivier Norek

Bonjour Olivier comment allez-vous ?

 

Bien ma foi, toujours ravi de parler polar !

 

Vous en 4 mots…

 

Solitaire. Hédoniste. Bosseur. Loyal (en amitié). Oui je sais j’ai dit « solitaire » et « amitié », mais j’ai des amis qui savent que je suis un ours, d’ailleurs ils le sont tout autant.

 

Parlez-nous de votre livre « Surtensions »

 

Dans la troisième aventure du Capitaine Coste et de son équipe, je voulais pousser mes personnages jusqu’à leur point de rupture. Découvrir qui ils étaient quand leur côté animal prenait le dessus. C’est donc un puzzle de cinq enquêtes différentes qui évidemment vont se percuter violemment. Un assassin, un kidnappeur, un braqueur, un tueur à gages et un pédophile. Quel peut être leur lien ? Mais au cours d’une de ces enquêtes, un des membres de l’équipe va mourir. Je ne dévoile rien, c’est dit dans la première page !

 

Pourquoi écrire du polar ? Le livre à l’eau de rose, c’est pas votre tasse de thé, c’est ça ?

 

C’est ça. Je ne bois de toute façon que du café noir. Peut-être était-ce aussi une solution de facilité. Je connais les flics, les délinquants, les criminels, les techniques d’investigations et les arcanes du milieu judiciaire… Pourquoi ne pas en profiter ? Et rien ne dit que je ne m’y mettrai pas un jour. D’ailleurs mon flic à droit à son histoire d’amour. Ok, elle est bien pourrie, mais c’est la sienne.

 

 

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance …

 

L’attrape Cœur de Salinger. L’histoire d’un gamin qui se cherche, alors que j’étais en pension, adolescent, à la recherche de qui je pourrais bien être un jour. Une claque. Une révélation.

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire…

 

Le jour où, à la suite d’un concours de nouvelle, l’on m’a assuré que j’en étais capable. Je n’avais pas cette confiance en moi, quelqu’un me l’a donnée. (Merci Claire).

 

L’écrivain ou l’élément qui vous inspire pour écrire des livres

 

Sans paraître démago, mon moteur est le lecteur, tout du moins, son plaisir de lecture. Lorsque j’étais flic, c’était la victime, maintenant, le lecteur est devenu la victime de mes histoires sombres.

 

Dans tous les livres que vous avez écrits, lequel selon vous est le plus réussi ? Celui dont vous êtes le plus fier ?

 

Code 93, pace que c’est le premier, le début d’une nouvelle vie.

Territoires, parce que je me suis prouvé que je n’avais pas qu’une histoire à raconter.

Et Surtensions, parce que c’est le plus fouillé et celui qui a été le plus agréable à inventer.

J’ai bien répondu ?

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement.

 

Claire Favan, incroyable auteur de polar à faire froid dans le dos. Je suis toujours surpris de voir quelle femme charmante et douce elle est, et de trouver autant d’horreurs dans ses romans. Maud Mayeras et Hugo Boris sont aussi des auteurs à suivre. Piochez dans le polar français, vous serez rarement déçus.

 

Le livre que vous avez détesté lire pendant votre adolescence …

 

Le Père Goriot. J’en veux énormément à l’Éducation Nationale de ne pas évoluer avec son temps. Les jeunes n’aiment plus lire et malgré tout, on tente de les dégoûter encore plus avec des pavés dont l’histoire se passe au début du siècle dernier… Avançons doucement. Balzac, Zola et Hugo sont évidemment des maîtres, mais peut-être faudrait-il d’abord que l’on aime lire. Roald Dahl, Harry Potter, Jules Verne, Stephen King, cela n’a pourtant rien de honteux !

 

 

Le syndrome de la page blanche, ça vous parle ou pas spécialement ?

 

Tous les matins, bien sûr. Il n’y a rien de certain dans l’écriture. Un jour pour une page, l’autre pour dix. Quand elle reste vraiment trop blanche, je me lance, j’écris, mal s’il le faut, mais j’écris, et à un moment, une phrase me plaît, j’efface tout le reste et elle devient mon point de départ.

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L’écrivain que vous rêvez de rencontrer

 

C’était John Irving, mais j’ai eu la chance de le rencontrer et de passer du temps à converser avec lui. Alors maintenant, c’est le deuxième sur la liste : Stephen King !

 

 

Michel Bussi, Harlan Coben, ou Marcel Pagnol ?

 

Ken Follet. (Quel petit rebelle !).

 

 

Si je vous dis : « lire ressemble à regarder l’horizon. D’abord on ne voit qu’une ligne noire, puis on imagine des mondes », vous me dites ?

 

Que c’est joli. Que c’est du Orsenna. Mais que je préfère : « Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut ».

Ici, Cicéron place au même niveau, nourriture terrestre et nourriture de l’esprit. Comme si l’on pouvait mourir d’inculture, mourir d’un manque de curiosité, comme on pourrait mourir de faim. Notre corps, comme notre esprit se doivent d’être constament alimentés, au cas contraire, l’un comme l’autre peuvent dépérir.

 

Si vous n’étiez pas écrivain vous seriez…

 

Flic toujours. Logisticien humanitaire, comme quand j’étais plus jeune. Non, j’ai trouvé mieux : testeur de tours opérateurs de vacances, c’est un vrai métier, je vous jure.

 

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

 

Écrire un film ou une série télé. Plusieur scénarios sont à la lecture chez quelques chaînes… j’attends leur réponse avec l’impatience d’un enfant à la veille de Noël. Souhaitez moi juste la possibilité d’écrire, encore et encore, je ne demande pas plus.

 

Merci beaucoup Olivier d’avoir répondu à mes questions et belle continuation littéraire.

 

Crédit photo : Laurent Bouchard

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