
Premier thriller pour Alexis Bleines
Alexis, quand vous écrivez un nouveau thriller, d'où vient l'idée principale ? Comment l'inspiration vous frappe-t-elle ?
À bout de souffle ! La vérité en jeu est mon premier roman. L’idée principale est née d’un choc émotionnel, d'une angoisse que j'ai ressentie à un moment précis. Tout est parti d’un simple jogging en Corse, au bord d’une falaise. J’ai imaginé ma femme, Caroline, disparaître soudainement sous mes yeux. Cette vision m’a poursuivi, alors j’ai décidé de l’explorer par l’écriture. Ce sont souvent des images fortes, des émotions brutes, ou parfois des faits divers qui déclenchent l’envie de raconter une histoire.
Vos personnages : Comment créez-vous les personnages de vos livres ? Y a-t-il des personnes réelles ou des traits que vous utilisez ?
Je ne reproduis jamais quelqu’un tel quel, mais je m’inspire beaucoup des gens que j’observe, que je croise dans ma vie. Mes personnages sont souvent des mélanges : un trait de caractère ici, un regard là, une faille devinée dans une conversation. Ce qui m’intéresse, c’est leur complexité, leurs zones grises. Dans mon thrillers personne n’est complètement innocent ou totalement coupable ,comme dans la vraie vie.
Entreprendre et écrire : Vous êtes aussi un homme d'affaires. Est-ce que ce que vous vivez dans votre travail vous donne des idées pour vos thrillers ?
Absolument. L’entrepreneuriat, surtout dans le secteur du mariage, m’a confronté à une large palette d’émotions humaines : la joie, l’échec, le mensonge, les apparences. C’est un univers où tout semble parfait en surface, mais où les tensions, les pressions, les désillusions sont bien réelles. Je puise beaucoup dans cette double lecture du monde pour nourrir mes intrigues.
Le processus d'écriture : Décrivez-nous un peu comment vous écrivez : à quel moment de la journée, où, et comment vous organisez-vous ?
J’écris tôt le matin ( entre 5H et 9H ) , quand le monde se tait. J’ai besoin de silence et d’isolement. Je me construis un squelette très précis de l’histoire, mais je laisse toujours de la place à l’imprévu. J’écris souvent dans le même endroit ,isolé dans mon salon , mais ce qui compte surtout, c’est d’être dans un état mental particulier : un mélange de concentration extrême et de lâcher-prise.
Le but de vos livres : Quand quelqu'un finit un de vos thrillers, quelle sensation ou quelle idée principale voulez-vous qu'il garde en tête ?
J’aimerais qu’il ou elle se sente bousculé, un peu chamboulé. Que ce soit haletant, bien sûr, mais aussi que ça laisse une trace. J’essaie d’interroger la justice, la culpabilité, la mémoire… Et de montrer que la vérité est souvent subjective. Si le lecteur se pose des questions, même après avoir refermé le livre, alors j’ai réussi mon pari.
Un livre spécial : Parmi tous vos romans, y en a-t-il un qui est le plus important pour vous, et pourquoi ?
À bout de souffle ! La vérité en jeu est actuellement le premier..
La vie dans les personnages : Comment donnez-vous vie à vos personnages ? Est-ce que des personnes que vous avez rencontrées, notamment dans votre carrière, vous inspirent pour les créer ?
Oui, souvent. Mon métier, mais aussi la vie de tous les jours, m’ont mis face à des personnes très différentes, dans des contextes intenses. J’ai vu des moments de tension, de vérité, de manipulation… J’observe beaucoup les gestes, les silences, les regards qui en disent plus que les mots. Et je m’en sers pour donner chair à mes personnages. J’essaie qu’ils soient toujours ambigus, qu’on puisse les aimer et les détester à la fois.
L'influence du métier : Votre parcours d'entrepreneur dans le monde du mariage est unique. Est-ce que cet univers ou les expériences de votre vie professionnelle influencent vos histoires de thrillers ?
Oui, parce que c’est un univers où tout est censé être parfait. Et ça, c’est le meilleur point de départ pour un thriller. Quand tout semble lisse, c’est qu’il y a des choses à creuser. J’ai souvent eu l’impression, dans ma vie professionnelle, de vivre des scènes qui mériteraient d’être dans un roman. Alors je les transforme, je les réinvente.
Le secret du rythme : Vos romans sont pleins de suspense. Comment faites-vous pour maintenir ce rythme et tenir le lecteur en haleine du début à la fin ?
Je travaille énormément la structure. Chaque chapitre doit apporter un élément nouveau, un rebondissement, une tension. J’écris un roman comme des partitions : il faut des silences, des crescendos, des fausses notes aussi. Et surtout, je me mets à la place du lecteur. Je me demande toujours : « Et moi, à ce stade du récit, qu’est-ce que j’aurais envie de découvrir ou de ressentir ? »
Le message derrière le suspense : Au-delà du frisson, y a-t-il une idée ou une émotion particulière que vous voulez que vos lecteurs retiennent après avoir refermé l'un de vos livres ?
J’aimerais qu’ils se demandent si tout est vraiment blanc ou noir. J’écris sur la justice, mais aussi sur la culpabilité intime, sur ce qu’on cache aux autres et à soi-même. Le thriller, pour moi, est un miroir : il reflète nos failles, nos contradictions. J’espère que mon romans pousse à réfléchir autant qu’à frissonner.
Un moment mémorable : Quel est le souvenir le plus fort, bon ou difficile, que vous gardez de l'écriture ou de la publication d'un de vos thrillers ?
Je me souviens du jour où j’ai reçu un message d’une lectrice qui m’a dit qu’elle avait lu À bout de souffle d’une traite, dans la nuit, et qu’elle n’avait pas pu dormir après. Elle ne parlait même pas du suspense, mais de ce que le roman avait réveillé en elle, des émotions qu’elle pensait enfouies. C’est à ce moment-là que j’ai compris pourquoi j’écrivais.