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Rencontre avec Claire Barré

Bonjour Claire comment allez-vous ?

 

Un peu surchargée de travail, mais ça va très bien, merci. Et vous ?

 

Parlez-nous de votre livre «Phrères »

 

« Phrères » raconte onze jours dans la vie de deux poètes rémois du début du XXème siècle, Roger Gilbert-Lecomte et René Daumal. Nous sommes en 1925, ils ont dix-sept ans et ont créé, avec deux amis, une communauté initiatique et poétique : les Phrères Simplistes. Fils spirituels de Rimbaud, ils explorent le dérèglement de tous les sens (drogues, sexe, yoga), pour extraire de ces expériences limites des pépites d’or pur : des poèmes. Ils rêvent de monter à Paris pour détrôner les Surréalistes, mais le père de Lecomte s’oppose à son départ. Le jeune homme, désespéré par ce qu’il voit comme la fin de son rêve, décide de se suicider. Et Daumal, par amitié, promet de le suivre dans la mort. Il ne leur reste que quelques jours à vivre. Le roman se focalise sur ces journées qu’ils pensent être les dernières de leur existence terrestre.

 

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance …

 

Je lisais beaucoup, je dévorais, même, tout ce qui passait entre mes mains. Je me souviens d’un séjour au ski, où j’étais malade et confinée dans un chalet, alors que ma famille partait skier. J’avais lu « L’histoire sans fin » de Michael Ende et ce récit à tiroir de voyages entre les mondes m’avait fascinée. Sinon, c’est la mythologie grecque qui m’a profondément marquée, enfant, je crois.

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire

 

J’étais en CM1, je vivais aux Etats-Unis, ma maîtresse, qui était d’origine grecque, m’avait proposé – vu que j’avais lu tous les livres de la petite bibliothèque de la classe – d’écrire, pendant les temps de lecture. Je me suis alors lancée dans la rédaction d’un roman catastrophe, assez morbide, qui suivait l’histoire d’une famille – frappée par tout un tas de malheurs – sur plusieurs générations. À la fin de l’année, le roman faisait plus de deux cents pages. C’est cette première expérience qui a fait naître ma vocation, il me semble. J’ai compris qu’à l’intérieur de mon cerveau se trouvait une pièce remplie d’histoires à naître, de personnages en devenir. Et cet acte de les rendre « vivants » en les posant sur du papier m’a semblé magique, crucial. Aussi nécessaire pour moi que l’oxygène.

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement

 

Longtemps, j’ai surtout lu des classiques, et beaucoup de poésie aussi, naturellement. L’une de mes premières passions adolescentes a été la découverte de Dostoïevski, et particulièrement de « L’Idiot ». Depuis quelques années, je lis de plus en plus d’auteurs vivants. Parmi mes préférés : Michael Cunnigham, Haruki Murakami, Chuck Palahniuk. Et tant d’autres, que je ne pourrais tous citer ici.

 

Le livre qui vous a ému, vous a mis une claque

 

Il y en a tellement… Difficile d’en choisir un. « Aurélia » de Nerval m’a bouleversée plus d’une fois. « Miso Soup » de Ryu Murakami m’a terrifiée.

 

L’écrivain que vous rêvez de rencontrer

 

Baudelaire. Mais il va falloir attendre de passer de l’autre côté du miroir.

 

Frank Thilliez, Baudelaire ou Marc Lévy ?

 

Eh bien… Voir ma réponse précédente !

 

 

Si je vous dis : Les passions en échauffant l'âme donnent à l'esprit un élan qu'il n'a pas naturellement, vous me dites?

 

Ça ressemble à la démarche créative de Roger Gilbert-Lecomte… La passion est un beau moteur, enflammé. Il me semble que d’autres choses peuvent éveiller l’élan de l’esprit: la méditation, le chamanisme, les états modifiés, élargis de conscience.

 

Si vous n’étiez pas écrivain vous seriez …

 

Scénariste (ce que je suis aussi).

 

En ce moment vous lisez quoi ?

 

“Les esprits de la steppe” de Corine Sombrun. Magnifique.

 

3 voeux à réaliser:

 

Continuer à écrire, continuer à aimer, continuer à explorer.

 

Dernière question à vous poser: que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

 

Que la vague continue à m’emporter vers les horizons de mes rêves.

 

Merci beaucoup Claire d’avoir répondu à mes questions je vous souhaite une belle continuation !

 

Merci à vous!

Crédit photo : Astrid di Crollalanza

 

 

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