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Rencontre avec Emmanuelle Robert et son livre Malatraix

Bonjour Emmanuelle comment ça va ?

Je suis portée par l’accueil enthousiaste des lectrices et des lecteurs envers Malatraix. Mon roman vient d’être réimprimé alors qu’il est sorti fin octobre chez Slatkine. C’est un privilège de vivre des évènements aussi positifs en ces temps troublés.

Parlez-nous de votre dernier thriller Malatraix. Pourquoi ce titre et comment est née l’inspiration ?

Un jour, sur la terrasse d’une cabane, j’ai entendu des alpinistes dire que les traileurs n’avaient rien à faire en montagne. Si on pousse cette logique d’exclusion jusqu’au bout, on en vient à tuer. Ça m’a donné le point de départ de Malatraix, entre thriller et polar : une sportive chute mystérieusement en courant de Montreux aux Rochers-de-Naye et des gens se demandent si c’est bien un accident. Pour en savoir plus sur le titre, il faut lire ce livre qui met aux prises les montagnards, les « vrais », face aux adeptes du trail. Mais l’intrigue est loin de se résumer à cela. Sur fond de pandémie, Malatraix met en lumière des trajectoires de vie, des coups de foudre, d’anciennes rancunes…

Est-ce que vous vous inspirez d’autres auteurs de thriller pour créer une histoire ou pas ?

J’ai mon propre univers et c’est déjà bien assez compliqué dans ma tête. Mais comme je lis beaucoup, il peut y avoir des réminiscences de lectures marquantes.

Il a quoi de plus ce thriller que les autres ?

Ce qu’il a de différent, c’est qu’il est profondément ancré dans la région de Montreux, où j’ai grandi, et dans les Alpes vaudoises, avec des incursions en Valais. La montagne est un personnage à part entière et c’est elle donne son souffle à l’intrigue. J’ai aussi voulu des personnages féminins forts, de tout âge.

Avec tous ces livres à votre actif, on a le syndrome de la page blanche ou pas ?

C’est mon premier roman et je touche du bois pour la suite, mais non, je n’ai pas le syndrome de la page blanche. J’ai travaillé comme journaliste à l’Agence télégraphique suisse (ATS) et on n’avait pas le temps de se poser la question d’écrire ou pas, il fallait y aller. Je m’applique la même discipline pour raconter mes histoires. Quitte à poubelliser le lendemain ce que j’ai écrit la veille.

A vos yeux qui est LE meilleur auteur de thriller ?

Une des meilleures auteures de thriller, à mes yeux, est Karine Giébel, que j’ai découverte récemment grâce à un libraire. Je citerai aussi Marie-Christine Horn dont l’humour m’enchante.

Est-ce que les personnages de vos thrillers sont fictifs ou réels ?

Je mets du soin à créer mes personnages et à leur inventer une vie, même si c’est pour les dégommer dès les premières pages. Parmi ces êtres fictifs, il m’arrive de glisser une personne réelle, à qui je demande son autorisation.

Question un peu naïve mais j’assume, c’est le thriller qui est venu vers vous ou c’est l’inverse ?

C’est une attirance réciproque !

Le dernier livre que vous ayez lu, il parlait de quoi ?

De destins de femmes à Genève, juste avant la 2e guerre mondiale. Le Creux de la vague d’Alice Rivaz est un roman magnifique et impitoyable sur un monde qui sombre.

A votre avis qu’est-ce qui fait que vos livres plaisent autant ?

Les premiers retours que je reçois sur Malatraix parlent de sa tension, de ses personnages, de l’impossibilité de lâcher le livre parce qu’on veut savoir la suite et, enfin, de la description des paysages. Les chapitres courts et rythmés séduisent également.

Est-ce que vous vous seriez vue dans un autre style littéraire que le suspens ou pas ?

Le thriller, le roman noir et le polar me correspondent. C’est un cadre qui donne une grande liberté pour observer la société et les humains qui la font. Le thriller sonde les âmes et les reins, il permet de faire tomber les masques, d’aller voir au-delà des apparences et de grailler là où ça fait mal. Et j’aime bien jouer avec les clichés du genre en les détournant. Par exemple, mes héroïnes et mes héros ne crachent pas dans leur verre, mais ils boivent local.

Imaginons un livre de suspens à 4 mains. Les vôtres et celles de Maxime Chattam, ça pourrait se faire ou ce serait compliqué ?

Ecrire un livre à plusieurs, comme le fait le collectif Ajar, est une démarche qui me tenterait.

Votre prochain livre, il parlera de quoi ?

Malatraix vient à peine de paraître, laissons-lui le temps de faire son chemin !

Que puis-je vous souhaiter pour la nouvelle année ?

Je nous souhaite de dépasser la crise actuelle de manière collective et solidaire. Et de pouvoir lire des tas d’histoires à la fois belles, épouvantables et inspirantes. Plus que jamais, on a besoin de la fiction.

Merci infiniment pour cette interview et belle continuation littéraire  

Merci à vous et bonnes fêtes ! Pour en savoir plus : emmanuellerobert.ch

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