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Rencontre avec Hélène Reichardt et son nouvel ouvrage Glaces pillées

Bonjour Hélène, enchantée, comment ça va, le rush avant les fêtes de fin d’année ? 

Bonjour Stefanie, enchantée également. Merci de m’avoir contacté. Le rush avant les fêtes, c’est un doux mélange de vin chaud, d’amis exceptionnels et d’une légère appréhension à l’idée de ne pas réussir à tout boucler avant la fin de l’année !

Parlez-nous de votre nouvel ouvrage, comment tout a commencé ?

Glaces pillées, c’est le résultat d’un concours aux Editions Montsalvens auquel j’ai eu envie de participer. Une amie m’avait offert un roman de la collection Vanil noir, Polars du Terroir, en 2022. J’ai ainsi découvert Montsalvens et leur ligne éditoriale très tranchée, qui vise à promouvoir la littérature locale en n’éditant que des auteurs locaux, avec des intrigues qui se déroulent en Suisse romande. J’ai eu plaisir à cette lecture et j’ai voulu m’inscrire dans cette démarche.

Quel est l’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire ce livre ? 

Il y a eu deux éléments déclencheurs dans la rédaction de cet ouvrage. La fonte des glaciers et l’interrogation sur la pertinence des tentatives de sauvetages de ces monstres de glace aux pieds d’argile ! Don Quichotte contre les moulins à vents, si l’on en croit les projections climatiques à horizon 50 ans. Mais aussi, l’envie de parler des conducteurs de train confrontés à l’horreur des « accidents de personne », devenant malgré eux le réceptacle du désespoir humain. Mon roman est construit sur le mode de l’intrigue, mais il pose des questions existentielles fortes.

Pourquoi et pour qui écrivez-vous ? 

J’écris pour le plaisir de développer des histoires et des personnages. Mais aussi pour creuser des thématiques qui m’interrogent, qui m’interpellent. Dans l’écriture, il y a une dimension plaisir mais aussi une confrontation avec des sujets qui m’habitent et que j’ai envie de questionner.

Parlons un peu de vos goûts littéraires. Qui sont les auteurs qui vous inspirent ?

J’ai des goûts littéraires variés. J’aime la littérature qui m’offre une porte d’entrée vers des époques, des lieux, des cultures qui me sont étrangères. Lorsque je voyage, j’aime lire des romans des pays que je découvre. C’est un peu comme la B.O du voyage, mise en mots plus qu’en musique. En Croatie par exemple, j’ai lu L’eau rouge, de Jurica Pavičić, excellent polar qui nous fait remonter l’histoire croate de 1989 à nos jours. Passionnant.

J’aime beaucoup le réalisme magique, qui se décline dans des formes différentes en Amérique du Sud, en Russie, en Asie, moins dans la littérature francophone me semble-t-il. Et pour les auteurs qui m’impressionnent, je citerai en vrac Richard Powers, Alain Damasio, David Grossman, Orhan Pamuk ou Louise Erdrich découverte récemment. 

Est-ce que vous vous seriez vu dans un autre style d’écriture  ou pas ? 

Bien sûr. Le polar, le thriller, ont le mérite de raconter des histoires qui tiennent en haleine. Ce sont les genres les plus abordables actuellement. Mais j’ai aussi écrit d’autres romans dans des genres plus classiques, et si je ne fais pas attention, je tombe vite dans des digressions poétiques qui trouvent moins leurs lecteurs !

Imaginons un livre à 4 mains. Les vôtres et celles de ?

J’ai déjà tenté le roman à 4 mains avec un ami d’études. Nous avons beaucoup ri, mais le résultat était moins convaincant. J’ai aussi écrit un petit livre de développement personnel avec une amie qui habitait aux Etats-Unis, une vraie correspondance à distance. L’exercice était intéressant, mais là aussi, la convergence de styles n’est jamais facile.

Votre livre de chevet actuel c’est lequel ? 

J’ai toujours plusieurs livres en cours. Actuellement, c’est Près de la mer, de Abdulrazak Gurnah, qui a obtenu le prix Nobel de littérature 2021. Très belle introspection d’un vieil homme qui arrive en Angleterre comme réfugié, avec ses méditations sur le sens de l’exil. Dans un autre style, je continue ma découverte des « romans durs » de Simenon, auteur infiniment prolifique.

Une île déserte, vous et un seul livre culte, ce serait lequel ? 

La question est rude ! Je ne vais pas être originale, mais je dirais la Recherche du Temps perdu. Un livre à lire et à relire.

Votre prochain livre parlera de quoi ?

Le prochain sera dans la même veine que Glaces pillées, un thriller valaisan. En attendant de m’offrir le luxe d’écrire de la poésie !

Sans l’écriture et la littérature la vie serait ?

Trop bruyante ! J’aime le silence de l’écriture et la littérature, ce cadeau hors du monde et de son tumulte.

Glaces Pillées en 4 mots ? 

Thriller écologique existentialiste poétique – un petit inclassable d’après mon éditeur !

 

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