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Rencontre avec le groupe Balaphonics

Bonjour à tous comment allez-vous ?

Nico : Très bien on est prêt à sortir du bocal ! Gonflés à bloc !!!

Tout d’abord qui est qui et qui fait quoi ?

Nico : Tromboniste et manager du groupe. Je gère la relation aux partenaires (label, attaché de presse, distribution, RFI Talent, etc…) et souffle sur les braises du groupe pour qu’il soit toujours chaud ! Je parle aussi au public sur scène.

Michaël : saxophoniste ténor & soprano, co-compositeur dans Balaphonics.

Parlez-nous de votre nouvel album pourquoi l’avoir intitulé ainsi ?

Nico : C’est le titre d’un morceau composé par Mathieu Choinet, Soubassophoniste, compositeur, graphiste, vidéaste du groupe… c’est notre couteau suisse, qui hélas s’est installé au Mexique il y a 2 ans. En choisissant ce titre on fait hommage à son imaginaire qu’on apprécie beaucoup et qui est pour beaucoup à la réussite du groupe.
Dans le texte : Spicy Boom Boom… c’est un cocktail d’épices musicales prêtes à vous sauter aux oreilles.

Qui a eu l’inspiration pour les textes de ce nouvel album ?

Michaël : Un peu tout le monde. Les textes ont été écrits par leurs interprètes, en majorité. Franz Von, Jupiter & Okwess, Kandy Guira, Moriba Diabaté & Julien Cordin notre percu-chanteur ont tous écrit leurs propres textes. Quant à moi j’ai écrit les paroles du morceau "Golden doudou" par rapport à une histoire personnelle, un moment heureux figé dans le temps par une photographie dorée. Le batteur du groupe m’a aidé à corriger les formules en anglais.

Même question pour la composition de la musique 

Michaël : pour les compositions, les choses ont beaucoup évolué depuis notre premier album. A l’époque, l’ancien souba Mathieu Choinet et moi étions les deux seuls à écrire de la musique pour le groupe, et venant tous les deux des musiques instrumentales, nous avons puisé dans nos affinités avec les musiques africaines pour écrire des morceaux influencés par celles-ci. Pour ce deuxième opus on a eu beaucoup plus de collaborations en compo et de propositions en général. Julien, notre chanteur-percussionniste, a composé et écrit les paroles de deux titres de l’album, « I Bismilah » et « Onalala », la première en Bambara & en Woloff, la deuxième en français. Aristide, notre trompettiste, a co-composé le titre instrumental ethio-jazz « Demain dès l’aube » avec notre ancien balafoniste Fabien Girard. Le morceau « Kokanisa Nabo » a été d’abord amené par Thomas, le guitariste, puis completé par le souba, puis par le tromboniste, puis par les Jupiter & Okwess qui lui ont donné sa saveur finale.  Finalement 1 seul morceau de cet album aura été composé completement en collectif, c’est « A taara » que nous avons composé, arrangé et enregistré au Mali en 2018 avec l’incroyable griot Moriba Diabaté.

Quel est le message que vous voulez faire passer à travers votre musique ?
Nico :
le brassage culturel. Le kiff du moment présent et du partage avec le public. On aime la musique en tant que relation à l’autre, complexe, intime et intrinsèquement exhibitionniste à la fois… on se met à poil quand on monte sur scène. On donne tout pour que les gens se libèrent à leur tour. Et le fait de tenir un projet à 9 musiciens après 10 ans d’existence … c’est une façon de dire : c’est encore possible de faire vivre une grande formation aujourd’hui. IL n’y a pas que les duos électro qui peuvent trouver leur public ! (on n'a rien contre les duo ni l’electro...précision;)

Une question une seule sur la pandémie, c’est pas trop dur d’être privé de scène et de public ?

Nico : Fuck le Covid. C’est dur pour tout le monde.

Avec tous les albums à votre actif c’est lequel le plus meilleur le plus abouti ?

Nico: le plus meilleur ou le plus abouti ? Hé Hé… Le meilleur, ce sera le prochain ! Celui-ci est plus fin dans sa production. Il mélange de l’énergie live, de l’ambiance studio, et l’émotion du voyage avec les 2 morceaux du Mali. Il nous représente bien dans notre diversité. En terme de partenaires impliqués, il marque aussi une évolution au niveau de la structuration notamment grâce au Label VLAD (Rennes) qui a permis de faire aboutir ce projet au niveau financier et administratif. On compte bien poursuivre la collaboration avec eux.

Franchement votre musique est juste incroyable, ça pétille, c’est frais, ça fait du bien, c’est quoi la recette de votre succès ?

Michaël : être assez naturels, je crois, et généreux sur scène. Ne pas trop nous prendre au sérieux, et surtout communiquer notre énergie et notre amour des musiques du continent africain le plus possible, en studio comme sur scène. C’est comme un gros potage maison dans lequel on met nos épices favorites mais dont nous seuls avons le secret du dosage. On ne cherche pas à reproduire mais plutot à s’inspirer des musiques qui nous font vibrer.

Comment vous pourriez décrire votre musique, votre style en 3 mots ?

Michaël : Afro fusion cuivrée

Parlons des clips que vous avez faits et que vous faites actuellement. Comment vous créez un clip niveau images lieu etc etc ?

Michaël : On a la chance d’avoir de supers partenaires à ce niveau. En premier lieu notre ancien souba est une pointure du film d’animation, il nous a beaucoup mis en images par ce moyen là depuis les débuts de l’aventure. Mais il aime aussi filmer ! c’est donc lui qui a aussi réalisé plusieurs clips comme « Coupé décalqué », entre Paris et Chypre. Sur ce nouvel album il a réalisé le clip animé « Demain dès l’aube », entièrement en images de synthèse.

Quelles sont les causes qui vous touchent le plus dans ce monde actuel ?

Nico : la crise écologique qui nous questionne dans notre quotidien, jusque dans notre assiette. C’est une problématique constante, dans la famille, dans les déplacements du groupe…
Et bien sûr la crise migratoire. La façon dont on la gère témoigne du peu d’intérêt que l’on porte aux populations opprimées, souhaitant simplement un avenir meilleur. Le racisme au final est sous-jacent et tout le débat sur la représentation des minorités nous concerne, même si notre musique n’affronte pas ces sujets de façon directe.

Festival ou concert intimiste ?
Nico
: Festival avec gros son, puis… after concert intimiste dans un endroit insolite ou en backstage avec d’autres musicien.nes. Ça nous va bien !

Est-ce qu’on peut dire privé de scène = privé de liberté ou c’est un peu extrême ce que je dis ?

Nico: un peu extrême oui. On est toutes et tous privés de liberté...pas que les artistes. En revanche on est privé d’une raison d’être … d’un exutoire. D’un espace de liberté...ça c’est sûr. 

La plus belle première partie serait celle de qui ?
Nico
Salif Keita ? Vulfpeck ? Michaël : Nubiyan Twist, Antibalas, Souljazz Orchestra

J’ai posé trop de questions j’en ai encore 3

Michaël : je vais me faire un 3e café alors ! 

Le bonheur il est où quand comment et avec qui ?
Nico:
il est caché à l’intérieur de nous. Trop enfoui derrière des idées reçues sur soi, sur les autres, sur ce qu’il faut faire ou être. Je crois qu’on passe notre vie à se libérer...puis on meurt ! Sympa l’expérience ;) Au final le bonheur c’est le chemin avec toutes ses bosses.

On se donne rendez-vous dans 10 ans avec une fille dans le groupe ?
Nico
: certains membres du groupe ont leur part de féminité...à vous de trouver ! Mais oui, on aimerait bien avoir un projet avec une chanteuse un de ces quatre. Le projet est en tête...presque dans les tuyaux

Et je vous laisse le mot de la fin 

Nico : Pouet ! Et Merci pour ces riches questions.

Michaël : on nous dit souvent « les », mais notre nom c’est Balaphonics, sans article. Et on adore tes questions, merci !

Merci beaucoup pour ces retrouvailles musicales et belle continuation

Merciiiiiiiiiii on est bouillants !

Pour se procurer l’album « Spicy Boom Boom »

Ecoutez / Commandez : https://balphiev.lnk.to/tD8ylt
Précommande CD & Vinyle : https://tinyurl.com/spicyLP  
Balaphonics finit de financer l’album et leur crowdfunding est toujours en cours, that’s why !
 
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