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  Rencontre avec Lucien Vuille et son livre «La grande maison»

Bonjour Lucien, parlez-nous de votre livre La grande maison et pourquoi l’avoir intitulé ainsi ? 

Mon roman raconte les premières années d’un jeune homme en tant qu’inspecteur de police, à Genève. Le lecteur rencontre le narrateur lorsque celui-ci se frotte aux examens d’entrée à l’école de police et le quitte quelques années plus tard, un peu plus aguerri, un peu moins naïf. 

« La Grande Maison » c’est le surnom que les flics genevois donnent eux-mêmes à la police.  

 

Comment s’est passée votre immersion au sein de la police ? 

 

Tout ce qui est écrit dans ce livre, je l’ai réellement vécu, vu ou entendu, donc on peut se faire une très bonne idée de ce qu’il s’est passé durant ces quelques années où j’étais inspecteur de police en lisant « La Grande Maison ».  

 

Pourquoi et dans quel but avoir écrit ce livre ? 

 

Au départ, je l’ai écrit pour mes proches, pour qu’ils sachent ce que j’avais vécu durant ces années-là, parce que les copains et ma famille me demandaient souvent de me raconter des anecdotes ou des histoires un peu choquantes. C’était aussi un moyen de ne pas trop oublier, parce qu’avec les années, j’avais un peu peur de commencer à me mélanger les pinceaux ou d’oublier certains événements. 

 

Vous avez travaillé dans cette «grande maison» quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ? 

 

Avec le temps, les souvenirs les plus difficiles s’estompent et disparaissent peu à peu, ce qui me reste surtout c’est les expériences de vie et du recul sur bien des situations. 

 

Dans ce livre vous racontez ce que vous avez pu voir, vous n’avez pas peur d’éventuelles représailles ? Du genre, il n’aurait pas du dire ça etc etc ? 

Tous les personnages qui apparaissent dans le livre existent réellement, rien n’est inventé. Néanmoins, tous les noms ont été modifiés, certains collègues différents ont été « fusionnés » en un seul personnage, pour tenter le plus possible de préserver l’anonymat de chacun. Ceux que j’ai côtoyé qui ont lu le livre se reconnaissent sans peine, c’est certain. Pour l’instant, je n’ai eu que des retours positifs de la part des anciens camarades. Mais peut-être que les mécontents se taisent. Au-delà de cela, comme je n’ai rien inventé et que j’ai écrit avec sincérité, je ne crains rien, tout est défendable. 

 

Ce livre, hormis le sujet, il a quoi de différent comparé aux autres livres ? 

 

C’est un récit de vie très personnel, un collègue qui aurait traversé exactement les mêmes épreuves, de l’école de police à son affectation finale, écrirait un tout autre livre, parce qu’il mettrait l’accent sur d’autres événements, en éluderait d’autres, etc. Chaque flic aurait largement de quoi écrire tout un roman sur sa carrière. 

 

Mélanger les styles d’écritures, c’est un exercice hyper facile pour vous non ? 

 

Pour ce livre-là, j’ai adopté un style très factuel. Je me suis inspiré de la manière avec laquelle on nous avait appris à rédiger les rapports de police : « les faits, rien que les faits ». C’est ce qui me semblait le plus adéquat pour ce genre de récit. Quand le style s’impose de lui-même, ce n’est pas difficile de changer d’un livre à l’autre.  

 

Votre prochain livre il parlera de quoi ?

 

Il s’agira du récit de la vie d’Ulysse, entièrement écrit en alexandrins (avec césure à l’hémistiche) mais avec un vocabulaire moderne, parfois familier. 

 

La Grande Maison en 3 mots ça donnerait quoi ? 

 

Effort, expérience, ténèbres. 

 

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui pour demain ? 

 

La santé pour mes enfants. 

 

Grand merci pour cette interview et belle continuation littéraire 

 

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