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Rencontre avec Pétronille Rostagnat et son nouveau livre « Je pensais t’épargner »

Bonjour, Pétronille, comment allez-vous ?

En pleine forme, merci beaucoup.

Parlez-nous de votre thriller « Je pensais t’épargner ». Il s’agit de mon cinquième roman. Nous y retrouvons mes deux héroïnes de prédilection : Alexane Laroche, commandante à la brigade criminelle de Paris et Pauline Carel, une jeune avocate pénaliste aux dents longues. L'Histoire en quelques mots :
Une petite fille est retrouvée morte dans un coffre de voiture. Tout accuse le père, mais est-ce vraiment lui ? Alexane Laroche et toute son équipe vont donc l'arrêter, mais celle qui va défendre le suspect n'est autre que Pauline Carel qui ne lâche rien. Ces deux femmes vont laisser des plumes dans cette affaire. Attention aux conclusions hâtives. Le loup n'est pas forcément celui que l'on croit !

Où avez-vous puisé l’inspiration pour créer cet ouvrage ? Je suis abonnée au podcast d’Hondelatte raconte sur Europe 1 que j’écoute avec attention tous les jours. Les affaires criminelles qui y sont relatées me passionnent. Mon roman : Je pensais t’épargner est né un matin d’avril 2018 suite à l’écoute d’une de ces émissions. Ce jour-là, je découvrais à travers la voix de Christophe Hondelatte, l’histoire de Maxime, martyrisé pendant deux ans par sa compagne Zakia. Quand Maxime rencontre Zakia, il a 29 ans et aucune expérience des femmes ; Zakia a 7 ans de plus, deux enfants, et elle est au RMI. Trois mois après leur rencontre, ils s’installent ensemble dans le studio de Zakia, boulevard Voltaire à Paris et l’enfer commence. À la fin de ce témoignage poignant, je me suis dit que le thème des hommes battus n’était pas abordé dans les polars. Là, j’avais mon histoire de départ ! Maintenant, si l’envie d’écrire un roman à partir de ce sujet m’a semblé intéressante, je n’avais aucunement l’intention de m’approprier la vie de Maxime, ni d’en faire un roman de société avec prise de position. Je désirais que mon roman reste une enquête policière et garde ma pâte. Emballée par ce sujet, le reste est venu tout seul. 

Qu’a-t-il de plus que les autres ce livre « Je pensais t’épargner » ? C’est un roman qui me tient à cœur, car j’aborde des thèmes que je m’étais toujours interdite d’aborder jusqu’à maintenant. Je pensais t’épargner évoque la violence rencontrée sous toutes ses formes au sein d’une famille, aux apparences « normales ». Maman de trois enfants, je me pensais incapable d’évoquer le meurtre d’un enfant dans un de mes polars. Certaines scènes m’ont été difficiles à écrire, mais elles étaient nécessaires pour donner corps aux souffrances de mes protagonistes. Je n’aime pas la violence gratuite. Mon roman reste avant tout un roman policer où nous suivons l’enquête en priorité. Il n’était pas question d’en faire une succession de chapitres glauques et plus noirs les uns que les autres. Mais on ne sort pas indemne de cette lecture !  

Le syndrome de la page blanche on connaît ou pas ? Je n’ai pas de problème de page blanche. J’ai une imagination débordante, donc je trouve toujours des idées. Les difficultés que je rencontre sont plutôt d’ordres émotionnels. Je doute en permanence. J’ai besoin d’être rassurée. J’accepte la critique avec plaisir, et je suis moi-même très dure envers mes écrits. Si je m’écoutais, tous mes romans resteraient stockés dans mon ordinateur. C’est là que rentrent en scène trois personnes formidables. Mon agent et mes deux bêta-lectrices. Mon agent est un ancien directeur de maison d’édition. Il m’a beaucoup appris. Il est près de moi depuis l’écriture de mon quatrième roman : « Un jour, tu paieras ». Aujourd’hui, c’est lui qui lit en priorité la première version de mon roman. Son œil critique est très instructif. Il est franc, direct et ses retours tant positifs que négatifs sont constructifs. Il me rassure en permanence, et m’encourage. Puis j’ai mes deux bêta-lectrices ! Elles sont différentes dans leur approche et cela me convient parfaitement. Elles sont complémentaires. Elles peuvent tout me dire, je ne me vexerais pas ! Ce n’est que suite aux retours de ces trois personnes que j’envoie mon manuscrit à mon éditrice. Pas avant ! Et puis, il y a les lecteurs ! À travers leurs messages, ils me donnent beaucoup d’amour tout au long de l’année. Pendant mes moments de découragement, je les relis, je me remémore mes derniers salons et le sourire revient !

Écrire c’est un besoin, une envie ou une passion ? Les trois ! C’est un besoin. Je ne peux pas vivre sans écrire. C’est un exutoire. Quand j’écris, je m’évade, je voyage, je deviens mes propres personnages. Pendant la période du premier confinement, j’avais perdu l’envie et je n’ai pu écrire une ligne. Écrire doit rester un plaisir. Quand j’élabore un roman, je n’ai pas l’impression de travailler. J’ai la chance d’avoir un métier « passion ».   

Fiction ou réalité pour écrire des livres ? Pour moi, il est important que mes romans soient crédibles et réalistes. N’appartenant pas aux forces de l’ordre et n’exerçant pas dans le milieu judiciaire, je ne peux puiser mon inspiration dans ma vie professionnelle. Je nourris alors mon imaginaire en allant chercher l’information où elle se trouve. Je suis abonnée à des podcasts, je lis la presse et je rencontre de nombreux policiers : BRI, Brigade des mineurs... Je m’inspire de faits réels et de témoignages, mais mes romans sont à 95 % de la fiction !

Avec tous les livres que vous avez à votre actif, comment trouvez-vous (encore) l’inspiration pour la création de nouveaux ouvrages ? J’ai beaucoup d’imagination. Je suis constamment en train d’écrire dans ma tête. Je suis sous la douche, je peaufine mentalement mon prochain chapitre, je croise un inconnu dans la rue, j’imagine sa vie, ses joies, ses peurs, je croise une voiture à l’arrêt sur le bord de la route et je me joue toute une enquête criminelle. Pour moi, l’être humain est tellement complexe que l’inspiration ne peut manquer !

Question naïve, mais jassume, c’est le thriller qui est venu à vous ou c’est linverse ? Je dirais que c’est moi qui suis venue à lui. J’ai mis du temps à aimer lire, car je n’avais pas trouvé mon genre littéraire. Le jour où j’ai eu un polar entre les mains, j’ai découvert le plaisir de la lecture qui ne m’a jamais quitté depuis.

Quelles sont vos influences nationales ou internationales dans le monde de la littérature ? Si j’ai plaisir à lire certains auteurs de romans noirs scandinaves, mon cœur penche pour les auteurs français, belges et suisses : Barbara Abel, Danièle Thiery, Marlène Charine… pour ne citer qu’elles !  Il y a tellement d’auteur(e)s à découvrir…

Le premier thriller que vous ayez lu, vous vous en souvenez ? J’ai découvert le roman noir à travers Mary Higgins Clark, mais je serai bien incapable de vous donner le titre du tout premier livre… J’avais 16 ans, c’est tellement loin !

Le prochain thriller, il sera sur quel sujet ? Le roman aura la particularité de commencer par une jeune femme se présentant à un commissariat pour avouer un meurtre qu’elle aurait commis. Le lecteur aura l’impression de commencer par la fin, mais… il ne faut jamais se fier aux apparences !

Dernière question à vous poser : On se donne rendez-vous dans 20 ans avec un thriller hyper passionnant comme vous savez si bien le faire ? Si je garde mon rythme de croisière, je sortirai mon 25 ème roman ! Un bel anniversaire !

Merci beaucoup Pétronille et belle continuation littéraire 

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