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Rencontre avec Séverine et Mégane, fondatrices de COLOC

Bonjour les filles comment ça va ? 

Bonjour Stefanie, on va super bien merci ! On espère que toi aussi ! 

Parlez-nous de Coloc ? C’est quoi, c’est qui, c’est destiné à qui ? 

Coloc, c’est le projet un peu fou de deux anciennes colocataires qui souhaitait créer un projet commun. C’est un soir après avoir regardé une vidéo sur de l’éco-résine que l’idée a germé. Sur un coup de tête, on sait dit qu'on pouvait tenter de faire quelque chose avec ce matériau, qu'on n'avait encore jamais vu (pour notre part) en Suisse. Le pari était ouvert, il n’y avait plus qu’à …  Après avoir commandé notre matière première, fait les premiers tests et réalisé nos photos, on a créé notre compte Instagram. À partir de là, tout a été très vite. On a appris sur le tas, en évoluant au fur et à mesure des commandes et des demandes de nos clients.Nos créations sont destinées aux grands publics. On ne vise pas une catégorie en général. On tente de satisfaire le plus grand nombre en proposant des objets utiles dans la vie de tous les jours, mais remaniés à notre façon. L’exemple le plus frappant est notre planche à découper. Tout le monde en a une chez lui, et même plusieurs, mais rares sont les personnes qui aiment les exposer aux yeux de leurs invités. Notre but est donc d’embellir ces objets pour les rendre plus attractifs.

Le nom de l’atelier Coloc a une signification particulière non ? 

Tout à fait. C’est le mot qui nous lie toutes les deux.On a mis un certain temps à trouver un nom pour notre petit projet une fois l’idée lancée. On ne savait pas si l’on voulait donner un nom qui refléterait nos valeurs ou quelque chose de complètement neutre. Après plusieurs jours à cogiter, on s’est finalement aperçues que la chose qui nous reliait était le fait que nous avions été colocataires. C’est grâce à cela que nous nous sommes connus et que notre amitié a démarré. Quoi de mieux comme noms de projets !  En plus, c’est un palindrome, on aimait cette petite spécificité qui faisait la différence. Un peu à l’image de nos créations : simples, mais différentes. 

Quel est votre parcours pro respectif et pourquoi vous lancer dans l’art ? 

Nous sommes toutes les deux issues du milieu de la communication visuelle. Séverine a fait des études de graphisme/maturité à l’EDHEA à Sierre (anciennement l’ECAV). Après avoir réalisé quelques stages à Vevey et Lausanne, elle travaille actuellement dans un atelier de graphisme à Renens. Mégane a un parcours assez singulier. Après le collège et l’uni, elle a décidé de repartir à zéro en s’orientant vers un apprentissage de dessinatrice en architecture. Après avoir obtenu ce CFC, elle a complété sa formation en se dirigeant vers une école supérieure à Vevey en Visual Merchandising Design. On ne peut donc pas dire que nous nous sommes lancés dans l’art, on y a en quelque sorte toujours été. Seulement, on a décidé de mettre en parallèle nos deux formations pour créer un projet qui nous ressemble. 

Vos créations sont hyper jolies, et en plus elles sont faites à la main franchement c’est du beau travail. C’est quoi votre source d’inspiration pour fabriquer ces créations ? 

Notre matière première est dite masse de coulées. Nous devons donc utiliser des moules pour réaliser nos objets, à la différence d’une masse de modelage qui ne demande pas de support annexe.  La contrainte du moule passée, on tire notre inspiration de ce que nous aimons. Chacune va puiser dans son domaine de prédilection. Que ce soit dans le graphisme, dans l’architecture, dans la communication visuelle ou tout simplement dans l’art en général. Après, on y va principalement à l'instinct. On fait des tests, on tente des choses. La plupart du temps les résultats sont concluants, mais certaines fois on s’est heurté à de beaux échecs. Mais ça ne nous décourage pas, au contraire, ça nous amuse et on repart de plus belle.   

Quels sont les avantages de créer à deux ? Pourquoi ne pas créer en solo par exemple ? 

C’est drôle, c’est une question que beaucoup de gens nous posent. En vérité, on est extrêmement complémentaires. Le projet n’aurait très certainement pas vu le jour si nous avions décidé de le réaliser seules.  Nos rôles se sont tout de suite dessinés, sans même qu’on ait besoin d’en discuter. Séverine s’occupe de la communication visuelle globale de COLOC, que ce soit notre logo, nos autocollants, nos étiquettes ou nos cartes de visite. C’est aussi une passionnée de photo. C’est grâce à son œil avisé qu’on arrive à avoir de si beau rendu pour nos publications Instagram.  Mégane, quant à elle, est une expérimentatrice de matériaux. Durant son apprentissage, elle a découvert toutes les possibilités qu’offrait le béton. Elle avait commencé par créer des objets avec ce matériau avant de découvrir l’éco-résine. C’est elle qui s'est renseignée sur les propriétés de cette matière première et qui a commencé à faire les premiers tests. C’est donc logiquement elle qui gère le réassort auprès de nos fournisseurs. Au fur et à mesure des commandes clients, c’est aussi elle qui s’est imposée comme comptable. Un comble pour une personne qui déteste les chiffres ! Mais outre les côtés techniques, on s’amuse souvent à dire qu’à deux, on a un cerveau au complet. On doit peser le liquide et la poudre selon un rapport assez précis. Il y en a souvent une qui se trompe ou qui oublie quelque chose. L’autre est toujours là pour rattraper le coup. Et au final, ce qu’on aime, c’est passer du temps ensemble, comme lorsque nous étions en colocation. Seulement cette fois on a lié l’utile à l’agréable. 

Avec cette pandémie, on a plus ou moins d’inspiration, de temps pour créer ? 

Lors de la pandémie, on a vu nos vies ultras chargées se ralentir peu à peu. Nos semaines et nos weekends normalement surbookés se sont peu à peu vidés. Cela nous laissait beaucoup de temps libre. Dans ce contexte sanitaire, on a senti que les gens voulaient revenir vers une consommation plus locale et écologique. On l’a aussi remarqué sur notre feed Instagram. Ce réseau social s'est transformé en une véritable mine d’or avec des artistes venus de tous les coins. Maintenant que les choses reviennent peu à peu dans l’ordre, on doit adapter nos plannings pour trouver du temps pour créer ensemble. De base, on avait toutes les deux des principes qui visaient à mettre en avant des produits écologiques et de seconde main depuis bien longtemps (notre appartement lausannois en était l’exemple parfait, tout avait été chiné sur différentes plateformes). Mais la crise sanitaire a accentué cette volonté pour nous et, visiblement, nous n’étions pas les seuls à chercher à revenir à l’essentiel.

Aujourd’hui de plus en plus d’artistes se mettent à leur compte et commencent à créer des objets, des bijoux etc, comment faites-vous pour vous démarquer ? 

Pour se démarquer, on a dû faire de prime abord une étude de marché, afin de voir si nous étions beaucoup en suisse à créer des objets en éco-résine. Une fois qu’on a pu rassembler des données par rapport à cela, on s’est lancé. Définitivement, notre principal atout est notre choix de matériau et la manière dont on le met en valeur. 

Quel est aujourd’hui votre vision de mode de consommation, de respect de l’environnement, entre nous on gaspille énormément non ? 

Comme mentionné plus haut, on a toutes les deux étaient élevées avec des valeurs qui prônaient le respect de l’environnement. C’est sûrement cela qui nous a permis d’avoir une si belle entente dans notre appartement lausannois. À notre petite échelle, on achetait un maximum en seconde main, on triait et on essayait toujours de faire nous-mêmes avant d’acheter en magasin. L’éco-résine répondait donc complètement à nos valeurs. À base d’eau, sans solvant et sans COV, c’est un matériau respectueux de l’environnement.  Quoi de mieux que de lier nos deux passions : la création et le fait maison.

Coloc en 3 mots ça donne quoi ? 

Handmade, homemade, swissmade ( with love )

Le bonheur il est où quand comment et avec qui ?

En tant que valaisannes, le bonheur c’est notre petite bière après une journée complète à créer des objets pour nos clients.  Plus sérieusement, le bonheur c’est de pouvoir avoir une activité à côté de nos professions qui nous permettent de nous évader et de nous retrouver pour créer. 

Qu’est-ce que je peux vous souhaiter aujourd’hui pour demain ? 

De continuer à développer notre projet, nos formes, nos couleurs et textures selon nos envies et celles de nos clients. 

Un grand merci les filles pour cette interview et belle continuation professionnelle 

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