Soraya Ksontini
La douceur, la grâce et la passion sont des mots qui collent à la peau de cette jeune artiste. Un nouvel album à son actif Monsieur, Soraya Ksontini nous parle de musique et d’inspiration.
Bonjour Soraya comment ça va ?
Il est minuit 24, le corps et l’esprit calme. Je vais donc bien.
Vous en 4 mots ça donne quoi ?
Pudeur, origines, pulsions, exigence.
Un nouvel EP à votre actif, alors heureuse ?
Oui, tant que j’avance et que je gravis des échelons me rapprochant de ce que je souhaite faire en musique, je suis heureuse et je continue.
Pourquoi l’avoir intitulé ainsi ? Monsieur ? Et qui est ce Monsieur ?
C’est un clin d’œil à plein de choses, aux Messieurs de ma vie qui m’inspirent des choses, qu’elles soient belles ou difficiles, au frère du Roi, éternel second condamné dès sa naissance à n’être jamais que le frère du Roi, à toutes les définitions du mot dans le dictionnaire, c’est très intéressant de s’arrêter un instant dessus ; enfin, c’est une manière de rappeler que les hommes aussi peuvent être des muses. Les muses ont cette tendance sociétale à être toujours féminines ; moi ma muse en général est plutôt masculine.
Est-ce qu’on peut dire que la musique est en vous depuis toute petite ou c’est venu pas à pas ?
Aussi loin que je puisse m’en rappeler, je chantais, j’écrivais des bribes de chansons que j’enregistrais sur un magnéto Fisher Price rouge avec un mini micro jaune, puis sur un magnétophone à cassette un peu plus tard. Mon frère de 16 ans mon ainé jouait beaucoup de jazz lorsque je suis née. Je pense que c’est son jeu et la présence de son piano à la maison qui m’ont naturellement amenée au piano. J’ai débuté les cours à 4 ans puis le Conservatoire à 5. J’aimais aussi beaucoup, parait-il, chanter et danser sur les chansons des vieux films égyptiens que regardaient mes parents. Et mon premier enregistrement à la radio c’était à six ans, une reprise de « Mon mec à moi » de Patricia Kaas. Je ne sais pas pourquoi j’ai adoré chanter cette chanson lorsque j’étais toute petite !! « Petite Marie » aussi, mais Cabrel je l’affectionne toujours autant aujourd’hui.
Studio ou live ?
Mon trac maladif et le plaisir fou que je prends en studio me ferait choisir ce dernier. Le studio c’est un cocon super-protégé, c’est un endroit magique, un entre-deux coupé du monde au potentiel infini et permettant de créer sans limite. Mais lorsqu’on réussit un concert, lorsque toutes les connections qui doivent se faire se font, c’est orgasmique et sacré, c’est une des sensations les plus transcendantes que je connaisse donc sincèrement…. Joker !!!
Le premier mot qui vous vient à l’esprit là maintenant tout de suite
Abondance… va savoir pourquoi…
Vos chansons sont pleines de grâce je trouve, l’inspiration pour l’écriture de vos textes, elle vient du quotidien ou y a forcément du vécu ?
La grâce c’est une des qualités que j’envie et que j’admire le plus et dont je me sens si souvent privée parfois dans les moments de doute, merci donc pour ce très beau compliment. Ma plus grande source d’inspiration, ce sont les émotions qu’elles soient personnellement vécues ou ressenties à travers les autres. Plus le point de départ est une émotion brute et claire, plus la chanson est sincère et plus, en général, elle résonne chez les gens. Mais il y a des exceptions.
Un morceau pour vous réveiller le matin
Howling de RY X !!!
Qui compose la musique et d’où lui vient l’inspiration ?
De mes chansons ? C’est moi en règle générale, mais il m’est déjà arrivé de collaborer avec d’autres musiciens compositeurs. Quant à l’inspiration, là c’est plus dur à dire, elle vient du texte, du propos, de l’émotion contenue dans le texte ou alors d’un endroit que je n’ai pas encore identifié. Parfois les mélodies jaillissent comme des sources et vraiment, je ne sais pas d’où.
Si je vous dis rock vous me dites ?
Inculte !! Je suis une inculte dans ce domaine !!!
La chose la plus folle que vous ayez fait dans votre vie
J’en ai fait déjà un certain nombre de choses folles, positives ou négatives d’ailleurs, mais je pense que la plus folle, je ne l’ai pas encore faite !!! J’espère !!!
Gros festival ou concert intimiste ?
Pour les concerts intimistes, je suis comme un poisson dans l’eau, je me sens à la maison, en maîtrise et facilement connectée. Je dirai donc Gros Festival, parce que j’aimerais être capable désormais de me sentir aussi en confiance et d’éveiller les mêmes émotions dans le public d’un gros festival que dans celui d’une petite salle intimiste. Les chemins sont différents, mais la magie doit être la même. J’y travaille… inchallah !!
Thé ou café ?
Les deux !!
Vous en musique classique ça l’aurait fait ou moyen ?
Je dirai même que ça l’a carrément fait et j’espère que ça le fait encore. J’ai fait quinze ans de Conservatoire en piano classique, c’était à mon sens la meilleure école qui soit, pour mes oreilles et pour ma sensibilité musicale.
Si je vous dis : Rêve, que me dites-vous ?
Prémonition.
3 artistes qui vous inspirent le plus
RY X, parce que sa musique est aussi aérienne qu’ancrée. Anouar Brahem, pour sa musique aussi pointue que dénuée d’artifice. Barbara pour ses provocations élégantes, son allure iconique et son don d’elle-même à ses chansons.
Si vous n’étiez pas musicienne …
Soit je serai chirurgienne soit je travaillerai sur des plateaux de cinéma.
Je vous offre un billet d’avion, vous iriez où ?
En Iran !! Ou en Turquie sur les traces de mes ancêtres maternelles ou à Konya. Ou faire du surf au Costa Rica !!
Ce que je peux vous souhaiter aujourd’hui pour demain
Un bon concert, puisque je joue demain soir. Ou moins concrètement, de la sagesse, beaucoup de sagesse et de conscience.
Soraya j’ai été ravie de vous interviewer, je vous laisse le mot de la fin
Il est 1h08… Ces dernières 44 minutes furent plaisantes. MERCI !!!
Merci beaucoup !
Crédit photo : Steven Pailler