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Stéphanie Fischer, femme passionnément engagée

Bonjour Stéphanie comment allez-vous ?

 

De mieux en mieux, merci.

 

 

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre enfance …

 

« Mon bel oranger » de José Mauro de Vasconcelos.

 

 

L’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire …

 

Mon impuissance face aux situations d’injustices vécues ou observées. L’écriture a d’abord été une question de survie ! À l’adolescence, c’était un moyen d’extraire mes souffrances. Puis, je me suis orientée vers la poésie. Mon amour pour la chanson française a probablement contribué à m’attirer vers ce genre littéraire qui me permettait d’exprimer les traumatismes et la résilience qui m’habitent, jusqu’à ce que je me sente capable d’écrire mon témoignage. Mes écrits sont tous emplis de malheur, mais également du refus de m’y résigner. L’écriture me maintient en vie et me permet de rendre un peu justice aux opprimés !

 

Parlons de votre dernier livre Coupable d’être victime comment est-il né ?

 

Du besoin de faire quelque chose d’utile de ma souffrance, d’une immense révolte contre la maladie que je traverse (le syndrome de stress post-traumatique) et de la nécessité de voir évoluer les mentalités à propos de ce tabou qu’est la pédophilie.

 

C’est difficile de dévoiler une part de votre enfance aux yeux de tous ?

 

Oui et non. Mon objectif est au-delà. Me dévoiler m’est acceptable, dans la mesure où mon vécu devient utile à d’autres victimes et à leur entourage. Cependant, j’ai aussi écrit mon témoignage pour moi-même, pour l’enfant violée qui est en moi, pour l’adolescente qui aurait pu réussir son suicide dans l’indifférence générale et pour la jeune femme qui s’orientait vers une vie de misère. Mon parcours me permet d’entendre les personnes en souffrance qui se reconnaissent à travers mon livre et de tenter de les aider, même si leurs douleurs font souvent écho à la mienne.

Cependant et malgré mes objectifs, en me livrant je craignais le rejet, l’incrédulité, les sarcasmes ; ce fut tout le contraire.

 

 

Ça a été un besoin fort de votre part d’écrire sur cette partie de votre vie, j’imagine …

 

Je n’ai pas souhaité écrire uniquement sur cette partie de ma vie (les maltraitances sexuelles, psychologiques, physiques). « Coupable d’être victime » retrace l’intégralité de mon histoire jusqu’à présent. Je tenais à mettre en avant les innombrables répercussions que la maltraitance dans l’enfance engendre à l’âge adulte. Je ne voulais pas d’un récit sordide, j’étais déterminée à écrire un livre utile.

 

 

La valeur sûre au niveau littéraire actuellement

 

Agnès Martin-Lugand qui a un parcours littéraire intéressant.

 

 

Le livre qui vous a ému, vous a mis une claque

« La douleur » de Marguerite Duras. Mais votre question est cruelle, car il y en a tant d’autres !

 

L’écrivain que vous rêvez de rencontrer

 

Les écrivains empreints d’humanité, généreux, engagés.

 

 

Frank Thilliez, Baudelaire ou Marc Lévy ?

 

Baudelaire.

 

Si je vous dis : Les passions en échauffant l'âme donnent à l'esprit un élan qu'il n'a pas naturellement, vous me dites ?

 

Assurément ! Mais cela peut être dangereux…

 

Le prochain sujet que vous allez traiter dans votre prochain livre…

Celui qui détermine (mais n’excuse pas) presque tout : le rapport à la mère. Après ce nouvel ouvrage, j’aimerais écrire sur tout autre chose. Mes écrits sont assez durs, alors qu’il y a aussi beaucoup de vie en moi ; j’aimerais tenter la joie, la légèreté, l’imaginaire, le roman !

 

3 voeux à réaliser :

 

Vivre d’avantage l’instant présent.

Devenir actrice.

Récupérer la maison de mon enfance.

Entre autres…

 


Merci beaucoup Stéphanie Y. Fischer d’avoir répondu à mes questions je vous souhaite une belle continuation !

 

 Crédit photo : Stéphanie Fischer 

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