
Thierry Collado, la musique et le D!Club
Bonjour Thierry comment allez-vous ?
Plutôt bien merci. Soulagé d’avoir enfin pu sortir la programmation pour les 20ans du D! Club en octobre prochain et d’avoir pu faire le mix pour le prochain Tsugi magazine avec mon collegue Mirko Loko…
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Thierry Collado, directeur artistique du D! Club à Lausanne depuis presque 12 ans maintenant, et artiste dj sous le pseudo Djerry C.
Parlez-nous de votre parcours professionnel. Il a toujours été dirigé vers l’art, la musique ou pas ?
Pas vraiment, je suis diplomé ingénieur en électronique, donc assez éloigné d’un domaine artistique. Cependant j’ai toujours baigné dans la musique, les concerts, mon père étant musicien et souvent sur la route, c’est lui qui m’a transmis ce gout pour la musique et ce penchant pour l’événementiel
Vous êtes directeur artistique et directeur adjoint du D! Club à Lausanne. Haute responsabilité non ?
Oui, mais c’est une passion, aucune journée se ressemble, et c’est toujours un plaisir de se lever le matin…
Comment on gère ces deux fonctions on ne peut plus importantes pour le D! Club?
Il faut avoir une hygiène de vie, se lever le matin comme tout le monde pour aller au bureau. La nuit se prépare la journée, c’est donc non seulement un travail de week-end, mais une grande préparation en semaine ou il ne faut pas compter ses heures, c’est un investissement personnel continu. C’est aussi un travail d’équipe, il faut avoir un team sur lequel on peu compter, et c’est le cas au D! Club avec Alex Rodriguez qui gère les équipes d’exploitation, Amadou Barry la sécurité, Nicolas Ischi et Sebastien Hefti à la technique, les divers résidents et partenaires…
L’artiste qui a été le plus difficile à convaincre de se produire sur votre scène.
Chaque artiste a ses spécificités, mais en général c’est qu’une question de dialogue et d’agenda. Le plus difficile est celui qui n’est pas encore venu
Le plus gros cachet que vous avez dû donner à un artiste, c’était qui ?
Ces informations sont confidentielles. Le cachet de l’artiste peu varier en fonction de son actualité, du jour de la semaine, de la taille du club, etc,etc… tout l’art est donc de definir des conditions qui conviennent à l’artiste et à la salle, à un moment donné.
En tant que directeur artistique est-ce que vos goûts musicaux influent sur le choix des artistes qui entrent au D! Club le temps d’un soir ?
Forcement mes gouts influencent ce qui se déroule au club, mais mon travail est de faire fonctionner un club, pas de me faire plaisir égoistement à moi seul, du coup il y a aussi des artistes ou soirées qui ne sont pas forcement dans mon champ de vision de base. Mes gouts sont donc aussi parfois influencé par de belles découvertes. C’est un des plaisirs d’une direction artistique, donner une tendance mais découvrir de nouvelles choses et horizons.
La plus belle prestation scénique au D! Club ?
Si on parle de préstation scénique, c’est forcement de concert… Il y en a eu tellement au D! Club qu’il est difficile d’en nommer que quelques uns. Je dirais Metronomy, Roy Ayers, Charlie Winston et Matthew Herbert sont ceux dont je me rappel particulièrement.
Votre plus beau souvenir musical…
J’en ai forcement plusieurs en 12ans d’activité au sein du club….
La première soirée avec Grandmaster Flash m’a marqué, c’était mon premier gros guest hip-hop au club… dans le même genre musical, la rencontre avec Snoop Dogg qui est venu faire un dj set était intense.
Le concert de Justice pour leur premier album… tous les murs tremblaient sous les sauts synchro du public, c’était fou.
Le premier passage de Laurent Garnier, qui a refusé de lacher les platines à la fermeture et nous à offert deux heures supplémentaire de set, partant autant dans la techno que le rock ou le hip-hop.
Dernièrement la soirée avec Solomun, une osmose particulière entre la musique, la lumière, le public… des soirées qui donnent le frisson rien qu’en y repensant.
Et bien sûr tout ces artistes qui reviennent chaque année et avec lesquels on a pu tisser des liens amicaux, Chris Liebing, Ben Klock, Matthias Tanzmann et un long etc…
La personne que vous voulez voir sur votre scène
Il y en a tellement… mais shut, peut-etre que sur les prochains programmes ils seront là!
Si je vous dit : on se donne rendez-vous dans 10 ans. Pari tenu ou pas ?
Sans problème, avec plaisir.
Qu’est-ce qui démarque votre salle de concert aux autres salles sur Lausanne ?
Il y a tout d’abord une dimension humaine. Non seulement dans le team qui est soudé, l’esprit de famille qui s’en dégage entre nous mais aussi avec notre clientelle, et la taille de la salle. Assez grande pour faire des pointures, mais toujours à taille humaine pour se sentir proche de l’artiste. Je pense que ce facteur humain entre tous les acteurs d’une nuit est essentiel au succès de la salle.
Le contenu bien sur. La programmation est variée, entre concerts, soirées dj, pointures techno, deep house, hip-hop, scène locale, découverte.. de temps à autre défilé, projections, soirée à thème avec déco… La programmation c’est notre carte de visite, en quelque sorte le cœur du club.
Et pour finir le contenant. La volonté de Thierry Wegmuller, le propriaitaire, de s’investir pleinement et de toujours améliorer les installations, et Pierre Winthrop notre architecte, qui a une vision juste des lieux et reste toujours à l’écoute de nos besoins.
Le tout forme une alchimie qui fait du D! Club ce qu’il est aujourd’hui.
Dernière question : on vous souhaite quoi aujourd’hui ?
De vivre heureux encore 100ans ?!
Thierry Collado merci beaucoup pour cette interview je vous souhaite le meilleur et vive la musique !
Crédit photo : © aDee