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Une Ascension de Pauline Desnuelles

Bonjour Pauline comment allez-vous ?

Bien, très bien même

Alors Morges c’est comment ?

J'ai adoré ! Le Livre sur les quais est un salon spécial. La rencontre entre auteurs et lecteurs y est particulièrement sympathique et fluide, les échanges peuvent être drôles, parfois intimes, je ne sais pas trop à quoi cela tient… l'engagement des bénévoles, le cadre enchanteur et la proximité du lac, une alchimie se crée. Les autres auteurs que j'ai pu côtoyer ressentent aussi cela. J'ai été très émue par les discussions que j'ai eues avec certaines personnes après ma croisière littéraire sur le thème "Revenir aux sources pour se reconstruire". Et j'ai aimé dédicacer à côté d'Emmanuelle Robert et Mélanie Croubalian, qui publient elles aussi aux éditions Slatkine, une belle synergie de femmes avec des récits très différents. La dream team !

Parlez-nous de « Une ascension», comment ce roman est-il né ?

Ce roman est né de l'envie d'écrire sur la montagne, qui est très présente dans ma vie depuis plusieurs années. Je suis heureuse de pouvoir passer du temps en Valais. La montagne m'extrait de l'agitation du monde. Ces paysages me ressourcent. Et surtout, les grandes randonnées me font un bien fou. J'aime repousser mes limites, aller toujours un peu plus loin, un peu plus haut. J'aime sentir travailler mes muscles. J'ai le goût de l'effort physique. Et aucune envie de faire ça en salle de fitness, j'aime être en plein air…Par ailleurs, j'avais envie d'écrire le récit d'une femme qui fait une ascension intérieure, découvre ses forces après un drame.

Quel a été l’élément déclencheur qui vous a donné envie d’écrire ce livre ?

Une amie m'a parlé de Marguette Bouvier, une alpiniste du siècle dernier, qui a été la première femme à descendre le Mont-Blanc à ski, en 1929. Imaginez un peu, une femme, avec le matériel de l'époque. Sa ténacité m'a percutée. J'ai eu envie d'en savoir plus sur elle. J'ai découvert qu'en plus d'être alpiniste, elle était aussi férue d'art, et a rencontré Matisse, Picasso, Malraux, Albert Skirra et Léonard Gianadda. Un parcours flamboyant et hors du commun, pour une femme, il y a cent ans. J'ai obtenu des archives auprès de la médiathèque du Valais et ai pu rencontrer sa fille. C'était parti…

Est-ce que les personnages de votre livre sont réels ou fictifs ?

À part Marguette Bouvier (1908-2008), qui a réellement existé, tous mes autres personnages sont fictifs. Créés de toutes pièces à partir de mes ressentis.

Dans la vie vous êtes plus fiction ou réalité ?

Je ne fuis pas la réalité, je l'aime. Même face aux événements difficiles.Lire des ouvrages de fiction me plaît, dans la mesure où les romans font souvent écho à des parts de nous-mêmes, comme un reflet de nos émotions et de nos vécus.

Pourquoi et pour qui écrivez-vous des livres ?

J'écris pour la petite fille en moi qui aime qu'on lui raconte des histoires. Pour mon père aussi, qui m'a toujours montré l'écrivain comme un être à part. Mais au fond, j'écris pour moi, pour explorer mon rapport au monde, et mon évolution au fil des ans. Rencontrer des lecteurs ensuite me procure une grande joie. Savoir que je peux toucher des gens à travers mes histoires est la cerise sur le gâteau.

Est-ce que l’écriture est un besoin, une envie ou une nécessité ?

Écrire est une envie profonde et viscérale. Je pense parfois à arrêter – trop d'investissement personnel, trop de temps nécessaire et trop de doutes - mais c'est un fait, cela m'est impossible. J'ai toujours un projet d'écriture dans la tête… et dans le cœur.

Parlez-nous de vos goûts littéraires :

Le dernier livre que vous ayez lu c’était lequel ?

Nanni, de Mélanie Richoz, lu d'une traite une nuit d'insomnie. Le thème, la violence conjugale, ne m'attirait pas. J'ai été bouleversée par la délicatesse avec laquelle Mélanie Richoz décrit ses personnages. Un vrai roman, et pas un simple documentaire. Une autrice suisse que je viens de découvrir. Je suis heureuse d'avoir une séance de dédicaces prévue avec elle à Payot Morges fin septembre.

Je viens aussi de lire Dormez en Peilz, d'Emmanuelle Robert. J'ai été emportée par le récit, moi qui suis peu habituée à lire des polars. L'intrigue et les personnages m'ont plu.

Quelles sont vos influences littéraires ?

C'est un mélange de littérature classique - Giono pour la prose et Jacottet pour la poésie, - et d'auteurs contemporains : j'aime beaucoup Deborah Lévy (côté anglais), Laurine Roux (côté français), Antoine Jaquier (côté suisse, la dystopie de son dernier roman me percute). Ce sont tous des auteurs qui font la part belle aux forces de la nature. C'est ce qui me touche, actuellement.

Le livre qui vous a marqué durant votre enfance…

Tout est si beau à Panama. Cet album jeunesse est toujours dans ma bibliothèque. C'est l'histoire d'un ours et d'un tigre qui vivent paisiblement près d'une rivière, jusqu'au jour où ils trouvent une caisse étiquetée « Panama » qui sent bon la banane. Les deux amis décident de partir à la recherche de ce pays fantasmé. Après un long voyage, ils pensent avoir enfin trouvé le pays de leurs rêves, mais ils sont en fait revenus à leur point de départ, dans leur petite chaumière. On n'est pas si mal chez soi finalement

Ascension en 3 mots ça donnerait quoi ?

Femme, amour, montagne.

Un grand merci pour cette interview et belle continuation littéraire

Crédit photo : Fabien Wulff-Georges

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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